Auteur

Carol Néron

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Les secteurs montagne : un potentiel à développer publié dans notre édition du mois de mai.

MASTHEUIASTH – Le Musée ilnu de Mashteuiatsh vient d’obtenir sa certification auprès de l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC). C’est une nouvelle source de fierté pour la directrice générale, Isabelle Genest.

"Nous poursuivons notre intégration au sein de l’industrie canadienne du tourisme. Ce partenariat confirme officiellement que nous pouvons accueillir une clientèle internationale dans le respect de la langue et des règles de gouvernance propres à notre culture. Nous avons dû nous conformer à un important cahier de charges pour parvenir à ce résultat", affirme Mme Genest.

Un partenariat du même type existe déjà entre le musée et Tourisme autochtone Québec (TAQ). "Nous travaillons également très fort avec des associations et des sites touristiques de la région. Il y a notamment la MRC Domaine-du-Roy, Destination et Alliance patrimoine Lac-Saint-Jean, le Trou de la Fée, le Moulin des Pionniers, la Fromagerie Perron ainsi que le Musée Louis-Hémon. Cette concertation nous permet de mieux répondre aux besoins de notre clientèle. On peut dire que nous sommes parfaitement intégrés à l’industrie touristique saguenéenne et jeannoise en plus de rayonner au Canada et au Québec", ajoute Isabelle Genest.

Une culture à redécouvrir

Le Musée ilnu de Mashteuiatsh a dû composer, lui aussi, avec les conséquences négatives de la pandémie sur l’achalandage touristique. "Il y aura eu un avant et un après. Jusqu’en 2022, la clientèle européenne constituait environ 50 % de notre taux de fréquentation et elle était surtout composée de petites familles qui construisaient elles-mêmes leur propre itinéraire de séjour. Notre clientèle provient plutôt du Québec à présent, et ce, dans une proportion d’environ 65 %", illustre la directrice générale.

Mme Genest pense que les Québécois veulent en apprendre davantage sur l’histoire des Premières Nations après avoir été mis au fait par les médias des vagues de disparitions de femmes autochtones et des horreurs perpétrées dans des pensionnats canadiens et québécois ; des réalités auxquelles il faut ajouter, selon elle, les témoignages entendus pendant les audiences de la Commission Vérité et Réconciliation.

Relève

Soucieux de préserver la culture autochtone dans ce qu’elle a de plus authentique, le musée porte un regard attentif du côté des jeunes en général et des éléments parmi ces derniers qui sont les plus susceptibles d’assurer une relève. "Notre personnel provient des Premières Nations. On prend des jeunes, on les forme. On embauche beaucoup d’étudiants autochtones intéressés par leur culture, ils deviennent ainsi de très bons ambassadeurs. Les liens solides qu’ils tissent avec la communauté pendant leur séjour la rendent encore plus forte. En agissant de cette façon, nous sommes également proactifs dans le secteur de l’économie sociale", explique Mme Genest.

Les artisans qui permettent au Musée ilnu de Mashteuiatsh d’offrir des produits et des œuvres typiques de la culture et des traditions autochtones vieillissent eux aussi. D’où l’importance, selon Mme Genest, de s’assurer qu’à cet égard une relève sera bientôt disponible. "Ça va plutôt bien de ce côté-là. Nous appliquons depuis les cinq dernières années un plan qui s’avère efficace. Je suis plutôt optimiste quand j’entrevois l’avenir à moyen terme. On ne peut pas travailler en vase clos. Le Musée est la principale attraction touristique de notre communauté. Pour l’instant, ma principale préoccupation consiste à diversifier notre offre en proposant des produits autochtones toujours authentiques. Je pense aussi qu’il faut également faire en sorte de renforcer notre capacité d’accueil en dotant Mashteuiatsh d’un hôtel".

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