Pour Martin Laforest, président ex officio du Club Traffic Saguenay–Lac-Saint-Jean (Club Traffic 02) face à la pandémie actuelle les membres de l’organisme doivent faire preuve d’une grande résilience et s’adapter quotidiennement, voire d’heure en heure, à la situation sans précédent que vivent les transporteurs. « On vit une période qu’on peut qualifier de tumultueuse, c’est le moins que l’on puisse dire ».
Comme toutes les entreprises du Québec, l’industrie du transport a encaissé un choc majeur avec l’annonce de la mise en pause de l’économie, par le gouvernement Legault lundi. « À partir de l’annonce de lundi, on a tous subi une énorme vague de suspension de contrat de transport. Le lendemain, à la suite de la publication de la liste des secteurs essentiels, plusieurs clients ont rappelé pour qu’on reprenne le service. On s’attend à ce que le volume se stabilise d’ici vendredi, à moins d’une autre surprise comme celle de lundi. On ne sait jamais. Pour mon employeur Groupe Morneau, l’alimentaire continue d’être très fort, mais pour le reste le volume est très aléatoire. Nous sommes dans l’incertitude d’une heure à l’autre », confie Martin Laforest.
Balancer les routes et les équipes
Un des défis de l’industrie c’est de chercher à rééquilibrer les routes pour s’assurer de demeurer rentable dans la prestation de service. « Dans le transport, les variations de volume sont normales et gérables. Mais là, ça devient très compliqué. Même défi pour les ressources humaines qu’il faut transférer d’un département à l’autre pour garder le maximum de monde au travail. Sans compter toutes les mesures prises pour préserver la santé de nos gens. On est en réorganisation continuelle. Il faut aussi accompagner et sécuriser les clients, notamment pour la régularité de leur approvisionnement, mais également pour l’aspect sanitaire. C’est très compliqué, mais on suit à la lettre les directives des spécialistes de la santé et dans l’ensemble les clients collaborent bien aussi », explique-t-il.
Préparer L’APRÈS
« Chez Groupe Morneau, comme beaucoup des autres entreprises membres de Traffic 02, nous avons dû mettre à pied temporairement plusieurs travailleurs. Ça tombe plutôt mal parce qu’on était en pleine période de recrutement. On se demande si ces candidats seront de retour après la crise, en tout cas on l’espère, parce qu’il faut déjà préparer l’après, même si on ne sait pas si ça va reprendre normalement le 13 avril », lance-t-il. Pour Martin Laforest, s’il y a un élément positif dans cette crise c’est que la population se rend compte encore davantage de l’importance de l’industrie du transport dans la vie de tous les jours. Il tient par ailleurs à souligner que les membres du Club Traffic 02 sont très solidaires les uns des autres. « On est tous dans le même bateau et je suis sûr que même si c’est plus difficile pour certains, personne ne baisse les bras chez nos membres, on veut tous être là après. »