ALMA – S’il n’en tient qu’à Claude Asselin, le coordonnateur du CMAX transport, le tracé d’une nouvelle voie d’accès ferroviaire au Port de Saguenay, pourrait bien être dévoilé cet automne. Même s’il convient que la pandémie de la COVID-19 a entraîné un ralentissement sensible de la première phase du projet, l’homme confie que cette étape initiale se déroule tout de même bien.
« Nous sommes à étudier le tracé préliminaire de la vois d’accès au port. La COVID a un peu ralenti le travail, parce qu’on doit faire beaucoup de rencontres par Skype, mais ça avance très bien. On devrait avoir complété cette première phase, d’ici la fin du printemps », assure-t-il.
Il s’agit d’un dossier prioritaire pour le coordonnateur du CMAX transport, organisme qui a été créé à l’automne 2019 par Développement Économique 02 (DE02). « Avec cette première phase, on va avoir une bonne vue d’ensemble de la voie d’accès. À partir de là on va peut-être pouvoir engager la phase des analyses environnementales et de l’ingénierie préliminaire de la voie ferrée. On vise toujours l’automne pour présenter un corridor ferroviaire jusqu’au port. Ça va dépendre beaucoup de l’après-COVID, et comment l’économie va repartir. Si tout le monde dans la région pousse dans le même sens, ça devrait bien aller », lance Claude Asselin.
Mais le temps est compté, selon le coordonnateur du CMAX Transport, puisque les défis de l’industrie seront démultipliés avec le début de la construction des grands projets, si ceux-ci s’avèrent. Il soutient d’ailleurs que la confirmation de la réalisation du projet de mine et de fonderie de Métaux BlackRock pourrait considérablement changer la donne dans le secteur ferroviaire. Il soutient par ailleurs que le réseau ferroviaire présente une importante désuétude sur certains tronçons et qu’il crée de nombreux inconvénients dans les villes et villages qu’il traverse jusqu’à Saguenay. Mais le véritable défi c’est la portion entre la grande ville et le port.
« Pour le tronçon entre Jonquière et le port il n’y aura pas de tracé parfait. Chaque fois qu’on veut compenser un inconvénient, on risque d’en créer un autre. Il va falloir faire des choix », explique-t-il.
Le Canadien National collabore
Pour parvenir à ses fins, Claude Asselin s’est assuré la collaboration de nombreux décideurs régionaux des MRC et Mashteuiatsh. Il confirme que la réponse des intervenants impliqués est excellente parce la région attendait avec impatience l’arrivée d’un chef d’orchestre à ce chapitre, pour enfin établir un plan structuré sur cet enjeu crucial pour l’avenir économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il assure également que le Canadien National (CN) est au fait des démarches et du projet potentiel et que leurs représentants collaborent volontairement, même si leur accord n’est pas obligatoire à la réalisation du tronçon. « Je suis entré en contact avec les gens du CN à la fin février. Les documents circulent et ils répondent rondement », confie le coordonnateur.
L’industrie du camionnage incontournable
La complémentarité des équipements de transport est aussi dans la mire de Claude Asselin. Il avance que l’intermodalité et l’efficacité du transport de marchandises devront s’accentuer considérablement au cours des prochaines années.
« Il faut arriver à rendre le transport plus convivial. Il faudra possiblement créer les zones de transbordement. Dans ce contexte, il faudra aussi impliquer rapidement les gens du transport par camion pour avoir leur point de vue et pour s’arrimer avec eux. Il faut établir un large consensus politique et économique pour que notre projet ne reste pas sur les tablettes ».
Un autre des mandats de Claude Asselin consiste à établir une complémentarité des différents aéroports du territoire et d’établir un plan organisationnel des dessertes aériennes. Par ailleurs, le CMAX transport sera aussi responsable de réaliser avec les municipalités intéressées un plan de transport en mobilité durable innovante et inclusive.