Dominique Savard
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Dominique Savard

SAGUENAY – Fondé en 2015, le Groupe Riverin Maritime a été lancé pour combler le besoin d’approvisionnement en sable de qualité pour les bétonnières de la PME éponyme, située sur la Rive Sud du fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui, l’entreprise assure le transport maritime de matériaux, de matières premières et d’équipements, avec son vraquier Le Jean-Joseph, le long du Saint-Laurent et du Saguenay, jusque dans l’Est du Canada.

« À cette époque, le Groupe Riverin avait des problèmes d’alimentation de matières premières pour ses usines de la Rive Sud. On avait besoin d’agrégat de la Côte-Nord parce que là-bas, le sable à de hautes valeurs de qualité pour faire du béton. Le défunt propriétaire Réal Riverin m’avait demandé de trouver un armateur et on n’en trouvait pas pour le transport entre Forestville, Cacouna et Rimouski. C’est à ce moment-là qu’il a décidé d’acheter un bateau et d’ouvrir une division maritime. Nous sommes allés en Europe pour faire l’acquisition du Jean-Joseph, un mini cargo de 3 000 tonnes qui est capable de naviguer en eau peu profonde et qui n’a pas besoin d’assistance de remorqueur et de pilotage et qui possède une excavatrice pour procéder au déchargement », explique Jean-Guy Coulombe, le directeur du Groupe Riverin Maritime.

Service de cabotage

L’année suivante, comme les besoins d’approvisionnement en agrégat ont diminué en raison de la conjoncture économique, l’entreprise a ouvert à la clientèle externe le service de cabotage sur le Saint-Laurent. « Nous sommes les seuls à offrir ce service dans la région. La saison s’étend du 15 avril à la fin décembre, mais le bateau détient la classe de glace, alors si la demande est assez forte, on pourrait aussi faire du transport en hiver », précise M. Coulombe.

Parmi les matières transportées par le Jean-Joseph, on remarque le sel, la poudre de béton, des copeaux, des écorces, des modules de béton, des gros sacs d’une tonne et demie qui sont acheminées dans différents ports en Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, les Îles de la Madeleine, Terre-Neuve, Saint-Pierre-et-Miquelon, la baie des Chaleurs, la Gaspésie, Trois-Rivières, Rimouski, Cacouna et Grande-Anse.

Un navire de haute mer

« La configuration du navire permet de transporter différentes marchandises. Ses dimensions sont de 53,8 mètres de long par 10,3 mètres de large et 7,88 mètres de hauteur. Il faut savoir que le transport maritime est beaucoup moins polluant que celui par camions. Un seul voyage sur le Jean-Joseph, qui fonctionne au diesel propre, équivaut à quelque 55 remorques de copeaux ou 110 remorques de sable ». L’homme explique par ailleurs que le vraquier est conforme aux normes internationales et qu’il peut naviguer partout dans le monde. D’ailleurs, il arrive de l’Europe où il a fait une partie de sa cale sèche en Pologne l’hiver dernier. « La COVID a causé un retard de six semaines. Il s’agit d’une inspection complète obligatoire tous les cinq ans pour donner un nouveau permis », assure-t-il.

Acquisitions stratégiques

Depuis 2017, la division maritime a diversifié ses services, grâce à l’acquisition par Groupe Riverin d’Atlantique sous-marine en 2017; Inter-Cité Construction a acquis les actifs de Construction Polaris, créant la nouvelle compagnie Construction Polaris CMM l’année suivante, et Groupe Riverin a suivi en 2019 en achetant la compagnie de Scaphandriers Associés d’Alma. Celle-ci est spécialisée en travaux immergés et sous-marins, en location de services de plongeurs et scaphandriers. « Ce sont des opportunités qui se sont présentées et nous voulions nous lancer dans ces types de travaux. La demande est là même si la compétition est forte provenant de Québec, Trois-Rivières et Montréal, mais nous avons l’avantage d’être sur place dans la région », confie Jean-Guy Coulombe.

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