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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – L’entreprise de transport Transcol vient de lancer son propre centre de formation afin de faire face aux défis de main-d’œuvre. La Transécole proposera des cours pour obtenir des permis de conduite de véhicules lourds classe 3 et classe 1, en plus d’offrir du perfectionnement.

L’enseignement prodigué par la Transécole sera réparti en deux volets, soit l’obtention des permis de classe 1 (camion semi-remorque) ou de classe 3 (camion porteur jusqu’à 26 pieds ou « 10 roues ») et le perfectionnement. « Nous ne donnerons pas de diplôme d’études professionnelles (DEP) comme les Centres de formation professionnelle, mais nous sommes reconnus en tant qu’organisme formateur au sens de la loi. Nos élèves pourront ainsi acquérir leur permis de classe 1 et classe 3 », précise Caroline Girard, directrice générale de Transcol.

Il faut savoir qu’actuellement, aucune formation n’est requise pour obtenir ce type de permis de conduire au Québec. Toutefois, le gouvernement a la volonté de rendre les cours obligatoires dans le futur. « Nous avons décidé de nous accréditer pour nous assurer d’être prêts lorsque la loi entrera en vigueur. Nous voulions aussi offrir une option aux gens qui aspirent à une deuxième ou une troisième carrière ou encore aux retraités. Ce ne sont pas des gens qui souhaitent faire six mois de DEP. Nous ne désirons pas voler la clientèle des centres de formation professionnelle », affirme Mme Girard.

Favoriser le recrutement

Le volet de cours de conduite de classe 1 et classe 3 vise à favoriser le recrutement. « L’idée, c’est de pouvoir embaucher les gens ici. Nous pourrons faire une entente avec la personne pour rembourser une partie de la formation lorsqu’elle demeure à l’emploi de notre entreprise pour une certaine période », indique la directrice générale.

Cela permettra à Transcol d’aller chercher des employés qui correspondent à ses besoins. Les élèves, eux, auront l’opportunité de comprendre dès le départ les réalités de la compagnie et du métier qu’ils visent. « Nous allons les former spécifiquement pour la profession que nous souhaitons qu’ils fassent. Je pense que cela va favoriser une meilleure rétention des travailleurs. »

La dizaine de formateurs de la Transécole ont tous obtenu un cours de maître-chauffeur du Centre de formation en transport de Charlesbourg. « Ce sont des gens qui ont les compétences pour donner la formation », souligne Caroline Girard. L’employé qui chapeaute le service, fort d’une expérience d’une trentaine d’années comme camionneur, possède aussi un baccalauréat en enseignement. Certains formateurs sont rattachés aux terminaux externes de Baie-Comeau et de Chibougamau, ce qui permettra d’aller chercher des candidats dans ces régions également.

Perfectionnement

L’autre volet permettra de proposer du perfectionnement. « Nous offrirons toutes les formations connexes au transport, comme transport de matières dangereuses, heures de conduites. Nous allons aussi donner des cours pour expliquer comment effectuer le métier de livreur. Conduire un camion, c’est une chose, mais livreur, en soi, c’est un métier », explique Mme Girard.

L’entreprise a développé depuis environ huit ans une solide expertise interne en matière de formation. Elle est même sollicitée par d’autres organisations pour offrir des cours. Le volet perfectionnement sera donc proposé également à d’autres compagnies, qu’elles soient ou non dans le domaine du transport. « Je pense que nous avons vraiment créé un beau créneau du côté des formations et de la conformité. Notre service de formation interne est bien rodé, nous sommes bien organisés pour répondre aux demandes. »

Valoriser le métier de livreur

L’un des buts de Transcol avec son école de formation est aussi de valoriser la profession de livreur, notamment pour les conducteurs de camion de classe 3.

« Ça n’a jamais été beaucoup reconnu, mais c’est le poste dont nous avons quasiment le plus besoin. Ce sont eux qui vont livrer aux entreprises, dans les maisons, etc. Nous voulons élever la vision du métier. Nos livreurs ont des véhicules récents, des uniformes, des équipements de sécurité, un milieu de vie au sein de l’entreprise », mentionne Caroline Girard.

L’enseignement offert pour les permis de classe 1 et de classe 3 débutera donc avec la conduite, puis il intégrera progressivement la livraison. « Nous visons vraiment une formation globale. »

La Transécole acceptera des candidats en continu, mais en s’assurant de ne pas avoir plus de 10 élèves en même temps. Dans un avenir plus lointain, Caroline Girard souhaiterait amener des gens en observation avec les employés dans les camions. « On le fait déjà parfois pour les écoles secondaires à la demande. C’est un volet qu’on aimerait développer », conclut Mme Girard.

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