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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Carl Laberge, le PDG de la Zone industrialo-portuaire de Saguenay (ZIP) revient dernièrement d’une mission économique en Corée du Sud. Son équipe et lui sont convaincus que l’emplacement portuaire est un « sweet spot » pour le développement industriel.

« Au cours des prochaines années, la filière batterie et le secteur des minéraux et des métaux critiques seront en ébullition. Nous voyons déjà énormément d’intérêt des gouvernements et des multinationales pour ces marchés économique d’avenir. Notre mission de dix jours en Corée du Sud était une occasion de vendre notre région et nos installations portuaires. Le port de Saguenay est stratégiquement placé sur le plan géographique. Nous sommes situés dans un carrefour énergétique au croisement des grandes lignes d’Hydro-Québec et la ville de Saguenay est un centre assez peuplé qui comprend un écosystème industriel bien implanté. D’importants conglomérats asiatiques ne cachent pas leur intention de venir s’implanter en Amérique du Nord et il était important pour nous, à ce stade, de venir en amont et de se présenter à ces futurs investisseurs », indique Carl Laberge.

Opportunité et compétition

Les tensions géopolitiques comme l’invasion russe en Ukraine et la pandémie de COVID ont incité les grandes entreprises à revoir leur modèle d’affaires et miser davantage sur des fournisseurs locaux. « Il y aura de nombreux investissements qui se feront en Amérique du Nord dans les prochaines années. Reste à déterminer où ils se feront. Les opportunités signifient également la compétition, nous ne sommes pas la seule place au monde à vouloir du développement économique. C’est pourquoi il ne faut pas attendre qu’on frappe à notre porte avant d’entamer des plans d’ingénierie et des améliorations au niveau des infrastructures. Notre travail consiste donc à interpeler les gouvernements et la municipalité afin de nous appuyer dans nos projets. D’ailleurs, la Ville, l’an passé, a reconduit son programme de congé de taxes pour la ZIP et Québec nous a consenti un investissement de 33 millions pour la réalisation de notre convoyeur. »

Questionné sur le retour dans l’actualité de GNL Québec, Carl Laberge a précisé qu’il n’avait reçu aucune information pouvant déterminer un retour du controverser projet de complexe de liquéfaction de gaz naturel. « C’est un dossier dans lequel nous avons travaillé fort par le passé. Aujourd’hui, son statut pour nous n’a pas changé, il s’agit toujours d’un projet bloqué au provincial ainsi qu’au fédéral. Nous regardons vers l’avant et consacrons nos énergies sur des choses plus concrètes. »

Le convoyeur convoiera

La construction du convoyeur représente le plus grand investissement en infrastructure fait à la ZIP depuis sa création. Le projet de 66 millions de dollars financé par Ottawa ainsi que Québec permettra le chargement et le déchargement des matières acheminé, entre autres, par bateau. De plus, la mobilité sera grandement améliorée sur la zone portuaire puisque le convoyeur reliera les installations du quai Marcel-Donne aux espaces d’entreposage du triage ferroviaire de la ZIP.

« Nous devrions voir le convoyeur en opération d’ici la fin de 2024. C’est un chantier d’importance qui s’étale sur deux ans. Actuellement, nous complétons la phase d’ingénierie et les études d’impacts environnementales. La prochaine étape consiste à lancer les appels d’offres. Le défi dans la construction sera de poursuivre les opérations durant le chantier. Une tâche peu évidente qui nécessitera un vrai travail de coordination », explique M. Laberge.

Enviro-Action

Enviro-Action est un programme qui utilisera des instruments de collectes de données en temps réel sur la qualité de l’air, de l’eau et sur l’environnement acoustique. Une initiative qui a pour but de mesurer l’impact de nos activités sur le Fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent.

« Notre implication au projet est d’ordre financier. Le Groupe de recherche sur l’écosystème du fjord du Saguenay (GREFS) est mené par une équipe de scientifique de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) en association avec l’Institut nordique de recherche sur l’environnement et la santé au travail (INREST) et l’Université Laval. À ce stade, nous déterminons les paramètres que nous voulons mesurer et ensuite l’équipement technologique sera installé. Dans les années à venir, il sera possible de recevoir des alertes lorsque des changements notables arriveront sur l’environnement du Fjord et nous serons en mesure d’en déterminer les causes. L’outil nous permettra d’éviter les problèmes en amont et d’informer les autres utilisateurs du Saguenay des bonnes pratiques et des risques », conclut le PDG de la ZIP.

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