SAGUENAY - Le Gouvernement du Québec a annoncé cet après-midi (25-7-18 NDLR) l'attribution d'une somme de 2 099 696 $ à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) pour soutenir le développement d'un programme scientifique portant sur la modélisation du trafic maritime et des déplacements des mammifères marins dans l'estuaire du Saint-Laurent et dans la rivière Saguenay.
Intitulé « Plateforme de modélisation du trafic maritime et des déplacements des mammifères marins dans l'estuaire du Saint-Laurent et le Saguenay en vue de l'atténuation des impacts du déploiement de la Stratégie maritime sur l'exposition cumulative des bélugas du Saint-Laurent aux bruits sous-marins », l’étude s’étalera sur une période de cinq ans. « « C'est une bonne nouvelle. Ça faisait un bout qu'on voulait qu’ils s’en occupent de manière globale, dans le but d'assurer une cohabitation durable des activités», a assuré le directeur de Port de Saguenay, Carl Laberge.
Atténuer l’impact d’un trafic en croissance
Le programme poursuivra trois principaux objectifs, soit :
- Évaluer l'impact de la Stratégie maritime du Québec sur les mammifères marins et en particulier sur le béluga du Saint-Laurent;
- Déterminer l'efficacité, les coûts et les bénéfices de différentes pratiques ou innovations technologiques visant à atténuer ou à éviter ces impacts;
- Alimenter les processus décisionnels en communiquant les résultats du programme scientifique qui tient compte des contraintes opérationnelles et de sécurité de la navigation.
Le programme sera supervisé par le Dr Clément Chion, responsable du programme scientifique à l'UQO. Spécialisé dans la modélisation de systèmes complexes, M. Chion est le principal responsable du simulateur qui a guidé le développement des recommandations visant à limiter les risques de collisions mortelles entre les bateaux et les baleines, au sein du Groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins dans l'estuaire du Saint-Laurent (G2T3M).
La présente entente vise le plein développement d'une nouvelle version du simulateur, y compris un modèle de propagation du bruit pour évaluer l'exposition des bélugas aux bruits selon différents scénarios de navigation. Le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM) ainsi que l'Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada (MPO) agiront à titre de partenaires du programme.
« Le Gouvernement du Québec est hautement préoccupé par la protection de l'habitat du béluga du Saint-Laurent. Le programme financé aujourd'hui permettra d'acquérir de meilleures connaissances sur cette population faunique en situation précaire et de déterminer les mesures à prendre afin de favoriser son rétablissement », a déclaré Luc Blanchette, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs
« La fragilité du béluga du Saint-Laurent symbolise bien les enjeux et les défis de la Stratégie maritime du Québec, laquelle préconise une approche intégrée afin d'assurer un équilibre entre l'économie, l'environnement et le bien-être des communautés. La détermination de solutions viables, établies de manière concertée avec les acteurs concernés pour conjuguer le développement maritime et la protection du béluga du Saint-Laurent, s'inscrit en ce sens », a lancé de son côté Jean D'Amour, ministre délégué aux Affaires maritimes
Faits saillants :
- Le Planéconomique du Québec 2018-2019 prévoit une somme de 13 M$ accordée au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour financer des initiatives en matière de conservation de la biodiversité, notamment pour permettre d'acquérir de meilleures connaissances sur les populations fauniques en situation précaire.
- Le Planéconomique du Québec 2018-2019 souligne aussi que la mise en place d'un programme visant la protection d'espèces menacées et leurs habitats contribuera à l'atteinte des objectifs de la Stratégie maritime du Québec.
- Le béluga du Saint-Laurent a été désigné comme espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables en 2000. Cette population subit un déclin depuis le début des années 2000 ainsi qu'une hausse sans précédent de la mortalité de femelles en âge de se reproduire et de nouveau-nés depuis 2010.