On doit comprendre qu'au début, quand la route 175 avait seulement une voie de chaque côté, la circulation pouvait difficilement se faire avec un poids lourd devant soi. Avec des voies moins larges et des côtes abruptes, cela pouvait aussi devenir dangereux pour la sécurité des usagers de la route. Cependant, depuis l'avènement de la route à chaussées séparées, avec deux voies dans chaque direction, les pentes ont été adoucies et les courbes sont moins prononcées. Selon Caroline Girard, présidente-directrice générale de Transcol, cela serait donc maintenant très possible d'avoir des trains routiers sur la route 175.
Nombreux avantages
Ces camions ayant deux remorques sont reconnus pour leur efficacité. Ceux-ci sont idéals pour rentabiliser les voyages. C'est donc beaucoup plus profitable pour les clients qui reçoivent de la marchandise. " C'est une grosse économie monétaire pour les entreprises ", mentionne Mme Girard. En effectuant deux voyages en un, l'entreprise de transport peut se permettre une meilleure rentabilité de ses activités. " [...] je pourrais doubler ma rentabilité avec un seul camion ", relate la PDG de Transcol.
En ayant deux remorques attachées l'une à l'autre, cela permet aussi de faire moins de voyages pour transporter la même marchandise. Ceci signifie moins de consommation de diesel; une diminution de 50 % en moyenne, selon Caroline Girard.
L'utilisation de trains routiers permet également de diminuer le nombre de chauffeurs nécessaires pour le transport des marchandises. Même s'il s'est amélioré, le recrutement de ces employés demeure plus difficile pour les entreprises. L'autorisation des trains routiers pourrait donc contribuer à pallier ce problème. " On est quasiment capable de faire deux voyages en un, cela vient presque nous sauver un employé ", explique Mme Girard.
Un sujet méconnu
Les trains routiers sont vraiment plus utilisés dans les grands centres, sur les autoroutes, parce que c'est plus facile d'y avoir accès. La réglementation sévère qui régit ce type de transport limite en effet son utilisation sur d'autres types de routes.
Dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ces trains routiers prendraient leur plein potentiel pour pouvoir joindre des compagnies de l'autre côté de la Réserve faunique des Laurentides. C'est pour cela que, selon Caroline Girard, ce serait bien de recommencer à parler de l'accès de ce moyen de transport sur la route reliant Québec et Saguenay. Elle affirme qu'on aurait tout avantage à ouvrir cette discussion entre entreprises de transport de la région et avec le gouvernement. Elle rapporte que les transporteurs en parlent de plus en plus et se questionnent sur le sujet.