Informe Affaires - Édition Octobre 2014 - page 32

32 • OCTOBRE 2014 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY — Le directeur du Centre
d’études sur les ressources minérales
(CERN) et coordonnateur du Consor-
tium de recherche en exploration mi-
nérale (CONSOREM), Réal Daigneault,
considère que l’industrie minière a
beaucoup à gagner en intégrant le
concept « d’acceptabilité sociale »
dans chacun de ses projets de déve-
loppement.
En entrevue, il dit noter que les entre-
prises minières qui prennent en compte
ce concept ajoutent aux chances qu’elles
ont de faire de leur projet une réussite.
À l’inverse, agir comme si ce paramètre
n’existait pas risque de mettre en péril la
promesse des plus belles réalisations.
Ariane Phosphate exemplaire
Commentant à partir de réalités vécues
sur le territoire, il fait observer que la
société Ariane Phosphate démontre de
façon exemplaire qu’il est possible pour
peu qu’il y ait de véritables échanges
avec la population, d’extraire, transporter
et assurer le transbordement de quanti-
tés importantes de minerai sans créer
de nuisances sonores ou autres dans
les zones habitées. Dans un tel contexte
tant les résidents du hameau de l’Anse à
Pelletier dans Saint-Fulgence que les ré-
sidents de Sainte-Rose-du-Nord peuvent
faire connaître leurs préoccupations.
Les consultations du Bureau des au-
diences publiques sur l’environnement
(BAPE) n’ont pas encore été tenues, mais
le tracé qui se dessine pour le transport du
concentré du Lac à Paul jusqu’à la jetée
maritime en bordure du Saguenay, pour-
rait être une solution acceptable. Reste
à voir la suite du dossier, expose Réal
Daigneault. Les astres semblent s’aligner
pour que la compagnie s’oriente vers un
scénario qui favorise le moindre impact.
« Il faut dire, note-t-il, que le chef de l’ex-
ploitation Jean-Sébastien David, et son
équipe ont eu aussi la bonne idée avant
même d’amorcer leurs premières ren-
contres avec la population régionale de
se faire aider par un membre de la Chaire
d’éco-conseil de l’UQAC. Il semble bien
que la réflexion et les conseils prodigués
soient bénéfiques. »
Niobec transparente
Le directeur du CERN et coordonnateur
du CONSOREM dit observer d’autre part
que la Mine Niobec, qui vient de changer
de propriétaire, a su elle aussi, dans le
cadre d’un projet d’agrandissement de
la mine, miser sur la transparence et le
respect. Des discussions ont été tenues
entre les parties prenantes avant de dé-
clencher le processus d’acquisition d’une
trentaine de résidences de propriétaires
de St-Honoré. La mine Niobec a notam-
ment pris l’initiative de créer une Table
municipalité/entreprise qui permet de
prendre en compte les préoccupations
des citoyens, d’échanger avec nombre
d’interlocuteurs municipaux sur l’évolu-
tion du dossier d’agrandissement et d’en
mesurer les impacts. Cette mine, en fait
l’un des fleurons de la région, a un nou-
veau propriétaire qui devra vraisembla-
blement se conformer aux bonnes pra-
tiques établies, note le directeur.
Métaux BlackRock crée des groupes
d’échange
En prévision de son projet d’exploitation
minière d’un gisement de fer, vanadium
et titane au sud du lac Chibougamau, la
minière Métaux BlackRock a élargi en
2012 ses consultations pour rencontrer le
public. À cet égard, la société a créé des
groupes d’échanges avec les commu-
nautés environnantes, dont celle d’Ou-
jé-Bougoumou et de Mistissini de même
qu’avec la direction des villes de Chibou-
gamau et Chapais. Depuis, les comités
mis sur pied échangent manifestement
dans la bonne entente.
« Une petite ombre plane toutefois au
tableau » note le directeur Réal Dai-
gneault, « car les Innus de Mashteuiatsh
soutiennent que certains équipe-
ments, propriété de Métaux BlackRock,
touchent au territoire du Nistassinan et
ont de fait des impacts sur leurs droits.
Pour sa part, la direction de la compa-
gnie affirme que ces équipements sont
plutôt entièrement localisés dans le terri-
toire de la Convention de la Baie James
ou territoire des Cris. » Le coordonnateur
souligne en terminant que les compa-
gnies minières doivent prendre soin de
consulter et d’informer le public et autres
parties prenantes avant de lancer leur
projet. Omettre de le faire peut créer des
situations conflictuelles qui ont souvent
comme résultat qu’au final tout le monde
y perd.
Pour inf.: consorem.uqac.ca
L’acceptabilité sociale
Gage de succès pour l’industrie minière
405M10-14
UN CONCEPT CLÉ - Lorsque les minières, institutions publiques et la population ont une
bonne connaissance de leurs responsabilités et pouvoirs, un plus grand nombre de projets
miniers peuvent être menés à terme, considère le directeur du CONSOREM, Réal Daigneault.
(Photo: Courtoisie)
par Yvon Bernier
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