36 • AVRIL 2015 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY – Les travaux de re-
cherche de pointe qui ont cours à
la Chaire industrielle sur le givrage
atmosphérique des équipements
des réseaux électriques (CIGELE)
de l’UQAC/Hydro-Québec/CRNSG
doivent être accrus particulièrement
dans un contexte oû les change-
ments climatiques extrêmes peuvent
infliger des dommages sévères aux
systèmes et services énergétiques
des collectivités et des entreprises.
En entrevue avec le journal Informe
Affaires, le Dr Masoud Farzaneh in-
dique que les travaux réalisés à ce
jour à l’UQAC ont démontré à maints
égards la pertinence de l’organisation
de recherche mise en place. Il sou-
ligne que la reconnaissance nationale
et internationale obtenue depuis, est
largement redevable aux partenaires
gouvernementaux, institutionnels et
industriels qui ont su en discerner la
nécessité.
Trajectoire
Le professeur chercheur rappelle qu’il y
a une trentaine d’années, d’importants
producteurs d’hydroélectricité connais-
saient des problèmes de bris de câbles et
occurrences d’arcs électriques sur leurs
réseaux à la suite de surpoids de glace.
« Nos recherches sur ces phénomènes
ont permis d’apporter des solutions aux
problèmes soulevés. Puis, lors de la
crise du verglas qui a frappé le Québec
de plein fouet en 1998, Hydro-Québec
a appuyé nos travaux pour que d’autres
solutions novatrices soient apportées
pour lutter plus efficacement contre le
froid et le givrage. Et de ce fait, conférer
une plus grande fiabilité de transmission
et de distribution de l’énergie électrique à
l’ensemble de ses réseaux. »
Les équipes de chercheurs et d’étudiants
dirigées par le Dr Farzaneh ont vu leurs
efforts reconnus par le gouvernement du
Canada lors de la création de la Chaire
de recherche industrielle sur le givrage
atmosphérique des équipements des ré-
seaux électriques, en 1997.
Puis en 2003, le professeur Farzaneh
s’est vu attribuer une 2e Chaire de re-
cherche, celle-ci portant sur le givrage at-
mosphérique et l’ingénierie des réseaux
électriques (CENGIVRE). L’arrimage de
la CIGELE et du CENGIVRE a contribué
à élargir les recherches déjà entreprises
ainsi qu’à ouvrir un nouveau champ de
recherche sur la prévention des accumu-
lations de glace sur les équipements et
structures exposés.
Superhydrophobie
Issus des recherches faisant usage de
nanotechnologie, on est parvenu no-
tamment à créer en 2008 des revête-
ments ultra-minces nanostructurés qui
empêchent l’adhésion de glace sur les
surfaces à protéger. On les dit « glacio-
phobes » et « hydrophobes » selon les
usages qu’on en fait. Ces revêtements
repoussent facilement l’eau en plus
de nettoyer les surfaces des objets. Ils
ouvrent sur de nombreuses applications
pratiques et profitables en milieu indus-
triel et commercial. Ainsi par exemple, on
peut assurer la protection de divers équi-
pements tels les conducteurs et isolants
électriques, ailes d’avion, pales d’éo-
liennes, navires, tours et antennes de té-
lécommunications et de divers véhicules.
« Les recherches se poursuivent actuel-
lement concernant la caractérisation de
ces nanomatériaux. Il nous faut satisfaire
aux plus hautes exigences industrielles
pour leur stabilité, durabilité et vieillisse-
ment. »
En laboratoire
Pas moins de six laboratoires dotés
d’équipements spécialisés à la fine
pointe de la technologie sont à la dis-
position des équipes de chercheurs, pro-
fessionnels de l’industrie, professeurs et
étudiants de la CIGELE. Selon les activi-
RECHERCHE
Chaire de recherche CIGELE de l’UQAC
Des travaux indispensables pour nos systèmes économiques
411M03-15
401M03-15
ÉQUIPEMENTS SPÉCIALISÉS- Au pavil-
lon de recherche sur le givrage situé sur
le campus de l’UQAC, la CIGELE dispose
d’une infrastructure de recherche tout à fait
unique à l’échelle internationale. Cet appa-
reil sophistiqué fait partie des nombreux
équipements de haute technologie de la
CIGELE.
(Photo: Christian Croft)
par Yvon Bernier
