Informe Affaires - Édition Janvier 2017 - page 30

30 • JANVIER 2017 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
ALMA – En plus des cinq fran-
chises Tim Hortons à son actif,
Claude Gauthier a cumulé une
carrière dans l’armée, où il été
commandant du NCSM Champlain
à Saguenay. Avant les vacances
de Noël, il a décidé d’appeler ses
enfants pour leur annoncer que
l’heure de la succession était ve-
nue.
Claude Gauthier n’a accepté qu’une
entrevue. C’est à Informe Affaires
qu’il a décidé de se confier au sujet
de sa retraite amplement méritée.
Il laisse cependant à sa belle-fille,
Isabelle Fortin, le soin de parler aux
autres médias. D’un naturel calme,
le franchisé de Tim Hortons a prévu
un plan de succession qui s’étalera
sur cinq ans. « J’ai vendu à Maxime
Tremblay la franchise du Tim à Mé-
tabetchouan. Pour mes enfants, ce
sera sur un programme de plusieurs
années. Plutôt que d’acheter tout de
suite en investissant de gros mon-
tants, ce plan permet d’étaler les
termes sur cinq ans. Si, au bout de
ce terme, il reste un montant à payer,
le nouveau franchisé devra le payer.
Mon beau-fils, Nicolas Fortin, a celui
du Wal-Mart et ma belle-fille, Isabelle
Fortin, celui du Carrefour Alma. J’ai
gardé encore deux franchises, celles
des Galeries Lac-Saint-Jean et de
Saint-Ambroise, qui seront pour mes
enfants dans quelque temps. Ce
plan indique que, durant cinq ans,
les personnes désignées à la relève
sont responsables de la franchise et
doivent participer aux réunions », a-t-
il commenté en entrevue.
Claude Gauthier a jumelé 41 années
de carrière dans le militaire au NCMS
Champlain à Saguenay et 22 années
en tant qu’homme d’affaires. « Le
15 octobre 2012, j’ai pris ma retraite
militaire parce que j’avais 60 ans.
Ensuite j’ai ouvert trois Tim en une
année. Cela n’a pas été une erreur,
mais difficile sur la santé physique. Il
y a même eu une rumeur que j’allais
en ouvrir un à Saint-Bruno et cela ne
se fera pas, puisqu’il faut beaucoup
de trafic routier », a-t-il ajouté.
Avec les cinq franchises, Claude
Gauthier devait gérer 170 personnes
quotidiennement. Aujourd’hui, en
gardant seulement deux franchises
pour faire « plaisir à son épouse »
Marlène Gagnon, il gère entre 50
à 60 employés, donc sa qualité de
vie s’est grandement améliorée. Ce-
lui qui a représenté l’ensemble des
franchisés du Québec à Toronto et
qui a donc représenté à lui seul la
source d’information de la compa-
gnie, estime qu’être en affaires c’est
pouvoir créer sa chance. « Il faut
bien s’entourer et mon succès pro-
vient des employés. Si on me voit
dans un Tim, je suis la personne qui
lave la vaisselle, c’est ma place »,
a-t-il conclu.
Pour sa part, Isabelle Fortin, nou-
velle franchisée du Tim Hortons au
Carrefour Alma n’attendait pas cette
nouvelle si rapidement. « Je tra-
vaille pour Claude depuis de nom-
breuses années et lorsque j’ai appris
la nouvelle, je n’en revenais pas.
Aujourd’hui, une nouvelle carrière
s’offre à moi », a-t-elle commenté.
Pour inf. : timhortons.com
Relève entrepreneuriale
Claude Gauthier, franchisé Tim Hortons
Un plan de succession
est établi sur cinq ans
Presque inévitablement, et particulièrement au début de l’année,
la majorité des fournisseurs annoncent des augmentations de prix.
Devriez-vous accepter ces hausses sans broncher? Bien sûr que
non! C’est d’ailleurs une excellente occasion d’appliquer vos com-
pétences en négociation!
Bien entendu, votre volume d’achat doit être suffisant pour vous
procurer un rapport de force minimal avant de penser à contester
une hausse de prix. Si l’augmentation est plus grande que le taux
d’inflation
1
, la première chose à faire est de vérifier les données de
base, comme la fluctuation des taux de change (si applicable) ou
la variation du coût des matières premières, pour vraiment com-
prendre la situation et être en mesure de questionner objective-
ment l’augmentation. Le même principe s’applique lorsqu’un ma-
nufacturier remplace une pièce originale par une autre similaire,
mais qui vous coûte beaucoup plus cher. Cette démarche permet
non seulement de contrôler vos coûts d’acquisition, mais aussi de
faire passer un message au fournisseur, comme quoi vous êtes aux
aguets.
Voici un cas vécu qui illustre le principe :
Au début de l’année 2008, je suis en poste comme acheteur de-
puis seulement quelques mois, lorsque je reçois un courriel d’un
fournisseur chinois m’avisant que les prix de tous leurs produits
allaient augmenter de 8 %, au moment de passer notre pro-
chaine commande. Lorsque je l’interroge sur les raisons de la
hausse, le fournisseur me répond que la dévaluation de la mon-
naie chinoise (le Yuan) par rapport au dollar américain justifie
cette augmentation, car nos achats se payaient en devises USD.
Après une courte recherche sur la fluctuation des deux mon-
naies, j’ai découvert que la devise chinoise n’avait perdu que 3
% de sa valeur dans la dernière année. Après discussion avec le
fournisseur, nous nous sommes entendus pour une augmenta-
tion de 4 %.
Si votre volume d’achat auprès d’un fournisseur est petit et que
vous n’avez aucune obligation contractuelle, une augmentation ex-
cessive doit vous rappeler qu’il est fondamental d’élargir votre base
de fournisseurs et de passer d’un mode réactif à un mode proactif.
Lorsque le volume est important, la meilleure pratique est de mettre
en place une entente annuelle comportant une clause d’indexation
des prix basée sur des indices crédibles et à des périodes prédé-
terminées. De cette façon, vous êtes assuré de payer le juste prix,
ce qui est aussi avantageux pour votre vis-à-vis. Gagnant gagnant
pour l’acheteur et pour le fournisseur, puisque ce dernier est égale-
ment protégé contre les hausses du coût de ses matières premières.
Souvenez-vous que même si le fournisseur a une grande connais-
sance du produit, de l’information sur les coûts, le profit et les
autres éléments auxquels l’acheteur ne peut accéder, ce dernier
doit essayer de combler cet écart par une bonne préparation.
1
L’indice des prix à la consommation (IPC) est un indicateur de la variation des prix à la
consommation payés par les Canadiens publié par Statistique Canada. Pour l’établir, on
compare au fil du temps le coût d’un panier fixe de biens et de services achetés par les
consommateurs.
François Guay, pgca
spécialiste en approvisionnement
C
hronique
no
46
LES AUGMENTATIONS
DE PRIX
François Guay est diplômé en administra-
tion de l’UQAC, il détient un titre profes-
sionnel en gestion de la chaîne d’approvi-
sionnement, plusieurs années d’expérience
sur le terrain ainsi que de la formation
dans des domaines connexes tels : la ges-
tion de projet, les opérations manufactu-
rières (MRP), la logistique, la qualité et la
gestion lean (modèle Toyota).
Claude Gauthier, franchisé Tim Hortons.
(Photo: Jean-Luc Doumont)
Isabelle Fortin, nouvelle franchisée Tim
Hortons au Carrefour Alma.
(Photo: Jean-Luc Doumont)
par Jean-Luc Doumont
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