Informe Affaires - Édition Janvier 2017 - page 23

INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
JANVIER 2017 • 
23
Source: Ministère de l’Économie de la Science
et de l’Innovation
La transformation numérique des
PME manufacturières constitue une
véritable opportunité pour le dévelop-
pement du secteur manufacturier et la
croissance économique du Québec.
Cette transformation numérique, ap-
pelée aussi Industrie 4.0 ou quatrième
révolution industrielle, bouleverse
l’entreprise et apporte des change-
ments radicaux non seulement aux
systèmes et processus, mais égale-
ment aux modes de gestion, aux mo-
dèles d’affaires et à la main-d’œuvre.
Les effets de cette transformation seront
à maîtriser à travers une vision globale,
une stratégie numérique, une redéfinition
des métiers, ainsi qu’une intégration et
une utilisation optimale des outils numé-
riques. Cette transformation numérique
se caractérise fondamentalement par
l’automatisation et par une intégration
de nouvelles technologies à la chaîne
de valeur de l’entreprise. L’exploitation
et la gestion massive des données, l’in-
terconnexion des machines, la dématé-
rialisation des canaux de communication
et de distribution et la restructuration de
l’entreprise pour une production flexible
et personnalisée, constituent toutes des
défis qui demandent à chaque usine
d’agir rapidement pour se transformer en
une usine connectée et intelligente.
L’appropriation des nouvelles technolo-
gies, la maîtrise et le partage des don-
nées, la restructuration organisationnelle
de l’entreprise et l’élaboration d’un plan
numérique nécessiteront des expertises
et des ressources actuellement peu pré-
sentes dans les PME. Il est cependant
urgent d’agir et de saisir l’opportunité de
prendre le virage Industrie 4.0.
C’est dans l’objectif d’informer et de
sensibiliser les entrepreneurs au sujet
de l’Industrie 4.0 et des gains associés
à son appropriation que le MESI a réali-
sé la Feuille de route Industrie 4.0. Cette
initiative s’inscrit dans le cadre du Plan
d’action en économie numérique, lequel
prévoit une campagne de sensibilisation
au numérique comprenant plusieurs ou-
tils pour accélérer la transformation nu-
mérique des entreprises.
Intégration des technologies
Les technologies numériques d’une en-
treprise ont souvent été acquises en
fonction de besoins précis, sans consi-
dération de leur capacité à s’intégrer aux
technologies déjà en place.
Les besoins sont souvent dictés par les
demandeurs et futurs utilisateurs qui
dressent la liste des caractéristiques né-
cessaires à leurs besoins sans nécessai-
rement considérer la possibilité d’inté-
gration de ces technologies. Cette prise
en compte est pourtant importante pour
atteindre un haut niveau d’efficacité. Re-
venons à notre exemple d’acquisition
d’un progiciel de conception.
Un progiciel de conception peut très
bien fonctionner de façon autonome.
Les bénéfices que vous pourrez en re-
tirer ne seront jamais aussi élevés que
s’il s’intègre avec les autres technologies
de l’entreprise. Dans ce cas précis, une
synchronisation bidirectionnelle avec le
système intégré de gestion (ERP) per-
mettrait de lier les pièces à des articles
du fichier « stock » du système intégré
de gestion, pour en extirper les carac-
téristiques qui s’affiche¬raient dans les
dessins sans que le dessinateur ait be-
soin d’écrire quoi que ce soit.
Ne pas oublier l’humain
Mettre en place une nouvelle technolo-
gie ne consiste pas qu’à installer l’équi-
pement ou l’application et à les mettre
en marche. Le changement est souvent
angoissant. Une bonne communication
avec les employés touchés par celui-ci
est primordiale. Il faut aussi s’assurer
que l’équipe chargée de son implantation
comprend les attentes et est en mesure
d’instaurer un protocole pour paramétrer
la technologie et l’expéri¬menter dans
un environnement de tests. Une fois que
ces tests seront concluants, et seule-
ment à ce moment, vous devriez passer
à la formation des futurs utilisateurs et à
la mise en route.
La quatrième révolution industrielle : Le numérique
Chaque année, la TPS et la TVQ non perçues sur les
achats par Internet des Québécois font perdre plus de
200 millions de dollars aux gouvernements du Québec
et du Canada. Les montants en cause pour le Sague-
nay-Lac-Saint-Jean sont de l’ordre de 6,3 millions de
dollars par an, soit plus de 17 000 $ par jour… Ce
non-paiement de taxes est un avantage scandaleux
que nos gouvernements accordent par négligence à
des entreprises étrangères qui peuvent donc concur-
rencer déloyalement les entreprises qui fonctionnent
légalement au Québec ou dans la région.
6,3 M$ pour « booster » le commerce en ligne
Les deux paliers de gouvernement devraient concevoir
et mettre en place une mécanique de perception de cet
argent et s’en servir comme levier de développement de
l’industrie du numérique.Comme ce sont les milieux lo-
caux qui subissent les plus grands préjudices de la ten-
dance grandissante à l’achat sur le web, il me semble
plus que raisonnable que ce soit ces mêmes commu-
nautés locales qui reçoivent les 6,3 millions de dollars
par an de TPS/TVQ actuellement non payés par les en-
treprises étrangères. Les communautés locales pour-
raient se servir de ces fonds pour stimuler l’achat régio-
nal et pour augmenter la proportion de nos entreprises
qui n’utilisent pas suffisamment l’Internet.
Rappelons en effet qu’en 2015, 33,9 % des 10 000 en-
treprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’avaient aucun
site web (25,9 % des entreprises en opération dans la
ville de Saguenay, 33,6 % de celles de la MRC du Lac-
St-Jean-Est,40,6 % de celles de la MRC du Domaine-Du-
Roy, 43,2 % de celles de la MRC du Fjord et 50,5 % de
celles de la MRC Maria-Chapdelaine). La région, comme
le reste du Québec, accuse un important retard sur le
reste de l’Amérique du Nord à ce chapitre.
C’est d’ailleurs ce qui expliquerait, de l’avis des experts,
l’importante sous-représentation des entreprises du
Québec et de la région dans le commerce en ligne, le
secteur commercial qui s’accroit pourtant le plus rapi-
dement…
Il est donc essentiel que nos entreprises deviennent rapi-
dement plus présentes dans le commerce en ligne. Pour
ce faire, un montant d‘honoraires pourrait, par exemple,
être attribué à chacune d’elles selon leurs besoins spéci-
fiques, afin de payer une partie des coûts reliés à la mise
en place de ce que l’on appelle
des stratégies Web.
Par surcroit, des accords de base devraient être mis en
place avec nos quatre Cégeps et l’Université régionale,
afin de pouvoir impliquer au maximum nos étudiants
et nos professeurs experts dans cette stratégie (sous
forme de stages supervisés en entreprises, de travaux
pratiques, etc.). Ainsi, en quelques années, nos entre-
prises deviendraient aussi présentes que les autres sur
la planète web, avec toutes les conséquences positives
que cela occasionnerait.
Urgence d’agir pour nos gouvernements
Actuellement, les gouvernements du Québec et du Cana-
da sont en préparation de leurs budgets 2017-2018 qui
seront dévoilés en mars prochain. Il est plus qu’urgent
que cette négligence fiscale injustifiée cesse immédia-
tement et que toutes les entreprises paient les mêmes
taxes. De plus, la régionalisation des fonds ainsi générés
doit être lancée dès cette année, afin que nos commer-
çants et nos communautés puissent enfin reprendre
l’initiative dans ce domaine des plus stratégiques.
Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de
trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et cana-
dien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement
économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au cœur de la stratégie «ON Y VA» des tra-
vailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la
stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine
Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine.
TAXES SUR LES ACHATS EN LIGNE
17 000 $ de pertes par jour au SLSJ!
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