Journal Mars 2023

4 8 41- 43 À lire page 9 Liliane Savard, portrait d’une pionnière Les entreprises du secteur numérique se regroupent Migration inter-régionale, un bilan positif pour la région LE MENSUEL ÉCONOMIQUE D’ ICI Mars 2023 | Volume 14 | Numéro 4 | 48 pages Jonquière : 418 542-0363 Chicoutimi : 418 545-4104 Chicoutimi- Nord : 418 693-5151 www.st-hubert.com Promotion offerte pour un temps limité dans les rôtisseries participantes. La sélection peut varier d’une rôtisserie à l’autre. Jusqu’à épuisement des stocks. MD Marque déposée de Groupe St-Hubert Ltée. TEMPS LIMITÉ nouveau POULET FRIT ON A D E L ' I NV E N T A I R E E N MO D E

Pa g e 2 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – L’entreprise de transport Transcol vient de lancer son propre centre de formation afin de faire face aux défis de maind’œuvre. La Transécole proposera des cours pour obtenir des permis de conduite de véhicules lourds classe 3 et classe 1, en plus d’offrir du perfectionnement. L’enseignement prodigué par la Transécole sera réparti en deux volets, soit l’obtention des permis de classe 1 (camion semi-remorque) ou de classe 3 (camion porteur jusqu’à 26 pieds ou « 10 roues ») et le perfectionnement. « Nous ne donnerons pas de diplôme d’études professionnelles (DEP) comme les Centres de formation professionnelle, mais nous sommes reconnus en tant qu’organisme formateur au sens de la loi. Nos élèves pourront ainsi acquérir leur permis de classe 1 et classe 3», précise Caroline Girard, directrice générale de Transcol. Il faut savoir qu’actuellement, aucune formation n’est requise pour obtenir ce type de permis de conduire au Québec. Toutefois, le gouvernement a la volonté de rendre les cours obligatoires dans le futur. « Nous avons décidé de nous accréditer pour nous assurer d’être prêts lorsque la loi entrera en vigueur. Nous voulions aussi offrir une option aux gens qui aspirent à une deuxième ou une troisième carrière ou encore aux retraités. Ce ne sont pas des gens qui souhaitent faire six mois de DEP. Nous ne désirons pas voler la clientèle des centres de formation professionnelle», affirme Mme Girard. Favoriser le recrutement Le volet de cours de conduite de classe 1 et classe 3 vise à favoriser le recrutement. « L’idée, c’est de pouvoir embaucher les gens ici. Nous pourrons faire une entente avec la personne pour rembourser une partie de la formation lorsqu’elle demeure à l’emploi de notre entreprise pour une certaine période», indique la directrice générale. Cela permettra à Transcol d’aller chercher des employés qui correspondent à ses besoins. Les élèves, eux, auront l’opportunité de comprendre dès le départ les réalités de la compagnie et du métier qu’ils visent. «Nous allons les former spécifiquement pour la profession que nous souhaitons qu’ils fassent. Je pense que cela va favoriser une meilleure rétention des travailleurs. » La dizaine de formateurs de la Transécole ont tous obtenu un cours de maître-chauffeur du Centre de formation en transport de Charlesbourg. «Ce sont des gens qui ont les compétences pour donner la formation », souligne Caroline Girard. L’employé qui chapeaute le service, fort d’une expérience d’une trentaine d’années comme camionneur, possède aussi un baccalauréat en enseignement. Certains formateurs sont rattachés aux terminaux externes de Baie-Comeau et de Chibougamau, ce qui permettra d’aller chercher des candidats dans ces régions également. Perfectionnement L’autre volet permettra de proposer du perfectionnement. «Nous offrirons toutes les formations connexes au transport, comme transport de matières dangereuses, heures de conduites. Nous allons aussi donner des cours pour expliquer comment effectuer le métier de livreur. Conduire un camion, c’est une chose, mais livreur, en soi, c’est un métier», explique Mme Girard. L’entreprise a développé depuis environ huit ans une solide expertise interne en matière de formation. Elle est même sollicitée par d’autres organisations pour offrir des cours. Le volet perfectionnement sera donc proposé également à d’autres compagnies, qu’elles soient ou non dans le domaine du transport. « Je pense que nous avons vraiment créé un beau créneau du côté des formations et de la conformité. Notre service de formation interne est bien rodé, nous sommes bien organisés pour répondre aux demandes. » Valoriser le métier de livreur L’un des buts de Transcol avec son école de formation est aussi de valoriser la profession de livreur, notamment pour les conducteurs de camion de classe 3. «Ça n’a jamais été beaucoup reconnu, mais c’est le poste dont nous avons quasiment le plus besoin. Ce sont eux qui vont livrer aux entreprises, dans les maisons, etc. Nous voulons élever la vision du métier. Nos livreurs ont des véhicules récents, des uniformes, des équipements de sécurité, un milieu de vie au sein de l’entreprise », mentionne Caroline Girard. L’enseignement offert pour les permis de classe 1 et de classe 3 débutera donc avec la conduite, puis il intégrera progressivement la livraison. «Nous visons vraiment une formation globale.» La Transécole acceptera des candidats en continu, mais en s’assurant de ne pas avoir plus de 10 élèves en même temps. Dans un avenir plus lointain, Caroline Girard souhaiterait amener des gens en observation avec les employés dans les camions. «On le fait déjà parfois pour les écoles secondaires à la demande. C’est un volet qu’on aimerait développer », conclut Mme Girard. La Transécole, un nouveau centre de formation La conseillère aux ressources humaines, Katrine Boudreault, et la directrice générale, Caroline Girard, accompagnent une partie des formateurs de la Transécole : Jerry Fitzmorris, Steeve Girard, Marc-André Bergeron, Jocelyn Dion et Mario Larouche. (Photo : Karine Boivin Forcier) TRANSPORT BV de la UNE : Caroline Girard, directrice générale de Transcol, et Alain Corneau, directeur des opérations chez Transcol. (Photo : Karine Boivin Forcier) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Jerry Fitzmorris effectue des routes de livraison à Saguenay et ses alentours. (Photo : Karine Boivin Forcier) SIÈGE SOCIAL 1934, rue Davis, suite 101, Saguenay, Québec G7S 3B6 Tél. : 418 548-7100 www.informeaffaires.com PRÉSIDENT - ÉDITEUR Maxime Tremblay mtremblay@informeaffaires.com Cell. : 418 944-8892 VENTES ET MARKETING Dominique Bérubé REPRÉSENTANTE PUBLICITAIRE dberube@informeaffaires.com Cell. : 418 815-7000 France Cloutier REPRÉSENTANTE PUBLICITAIRE fcloutier@informeaffaires.com Cell. : 581 668-3147 RÉDACTION Karine Boivin Forcier JOURNALISTE kbforcier@informeaffaires.com Cell. : 418 540-3716 Frédérica Fortin-Foster JOURNALISTE fffoster@informeaffaires.com Cell. : 581 447-5233 Carol Néron COLLABORATEUR cneron@informeaffaires.com Cell. : 418 550-3795 Édité par le Groupe Informe Affaires 1934, rue Davis, suite 101, Saguenay Tél. : 418 548-7100 www.informeaffaires.com DÉPÔT LÉGAL : Bibliothèque et Archives nationalesQuébec DISTRIBUTION Postes Canada et Transcol Le mensuel économique Informe Affaires est distribué dans les entreprises de Saguenay, dans les quatre MRC de la région et dans le secteur de Chibougamau-Chapais. 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I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 3 MÉTABETCHOUAN-LAC-À-LACROIX – La firme régionale de transport Transcol construira un immense entrepôt sur les terrains acquis en 2020 à Métabetchouan– Lac-à-la-Croix. Le projet est estimé à 9 M$. Le bâtiment de 61000 pieds carrés s’implante sur l’emplacement de 280000 pieds carrés acheté de la défunte entreprise Jean-Marie Bernier. « Il n’y a pas de bâtisses comparables dans la région. On parle d’un entrepôt qui aura 38 pieds de haut, donc nous pourrons stocker des marchandises en hauteur », assure Caroline Girard, directrice générale de Transcol. L’édifice sera destiné à l’entreposage industriel. Transcol effectuera la location des espaces à différentes entreprises régionales, n’ayant pour sa part pas besoin de superficie supplémentaire. «Nous visons vraiment les grandes industries comme Rio Tinto, Niobec, etc. Nous entreposons aussi beaucoup de canettes pour les microbrasseries du Saguenay–Lac-Saint-Jean, donc cela pourra se poursuivre », indique Mme Girard. Entrepreneurs locaux Transcol désire que la bâtisse soit le plus possible écoénergétique. «De plus, elle va être équipée de chariots élévateurs électriques et de transpalettes électriques », ajoute la directrice générale. La conception de l’entrepôt est réalisée par les architectes d’Atelier FAA et la firme d’ingénierie Unigec. Construction Gauthier agira comme gestionnaire de projet pour les travaux, qui ont débuté récemment. Ils devraient se terminer en octobre. Les gestionnaires de Transcol se sont aussi assuré que les sous-traitants proviennent du secteur de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix ou de la région. «Nous avons toujours été très préoccupés de faire affaire avec des gens d’ici. C’est vraiment important pour nous. » Carrefour régional L’emplacement choisi pour le bâtiment est positionné stratégiquement en un point assez central de la région. « Le but, en construisant cet entrepôt, c’est de ramener l’entreposage ici. Actuellement, il s’en va majoritairement à Québec et Montréal. Il y a des entreprises, dont Transcol, qui en font au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais c’est minime», précise Caroline Girard. Cette dernière rappelle qu’avec la pandémie, la guerre en Ukraine et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la demande pour l’entreposage a explosé. «Nous avons des compagnies qui nous ont signifié leur intention de louer des espaces. Nous aurions donc déjà une bonne partie de la superficie de réservée. » Madame Girard croit qu’en amenant plus d’entreposage dans la région, cela contribuerait à la décarbonation. Cela limiterait en effet les déplacements interrégionaux et, ainsi, les émissions de GES. «Si l’on va entreposer nos produits à Montréal, pour ensuite les ramener ici, c’est de la route pour rien. […] Au lieu de les transporter à Montréal, on va simplement aller les porter à Métabetchouan », mentionne-t-elle. La gestionnaire de Transcol entrevoit également des perspectives pour l’intégration des camions électriques ou à l’hydrogène vert, selon la meilleure solution possible. «Mais il y a des camions carboneutres qui vont arriver bientôt dans notre entrepôt et nous pourrons faire les opérations intrarégionales avec eux. Ça va devenir intéressant pour les industries du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui veulent réduire leur empreinte environnementale », explique Caroline Girard. Se diversifier Pour Transcol, il s’agit aussi d’une façon de se diversifier, alors que l’entreposage est un domaine connexe au transport. «C’est une bonne manière pour nous de faire croître l’entreprise en considérant la pénurie de main-d’œuvre », affirme la directrice générale. Elle estime que l’entrepôt pourrait éventuellement contribuer à la croissance des opérations de transport, bien que ce ne soit pas l’objectif principal. «Quand les produits sont entreposés à Montréal et qu’ils doivent être envoyés aux États-Unis, par exemple, ce n’est pas nous qui allons effectuer le transport. Mais s’ils sont à Métabetchouan, c’est possible que nous obtenions le contrat. C’est là que du développement pourrait se créer au niveau de l’emploi, mais à plus long terme », résume-t-elle. Transcol évalue déjà d’autres projets potentiels dans le domaine de l’entreposage au Saguenay–Lac-SaintJean. «On aurait pu faire le double. Nous sommes en train de réfléchir à ce que nous pourrions faire d’autre pour la région », conclut Mme Girard. Transcol construit un entrepôt de 9 M$ L’entrepôt couvrira 61 000 pieds carrés. Atelier FAA, Unigec et Construction Gauthier œuvrent sur le projet. (Modélisation 3D : Atelier FAA et Unigec) TRANSPORT par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Me r c e d e s - Be n z S a g u e n a y, 1 8 6 8 , b o u l e v a r d S a i n t - P a u l , Ch i c o u t i m i , 4 1 8 6 9 8 - 1 0 0 0 , www. me r c e d e s - b e n z - s a g u e n a y. c a Christian Tremblay Représentant Sprinter 418 5913333 Christian.tremblay@saguenaymb.com Le Sprinter 2023 Propulsé par les nouveautés et la performance Nouveaux moteurs 4 cylindres Nouvelle traction intégrale Nouveau rouage d’entrainement L’application Mercedes Me Connect* Nouvelle caméra de recul *Offert en option 3 allocations de disponibles Société industrielle Découpe sur table au plasma CNC Aide et remplacementsur production MULTIMÉCANIQUE M.G.S. 710, av. Sicard, Alma I 418 769-2340 Mécanique industrielle Soudure Arrêts planifiés

Pa g e 4 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I «L’avancée de la femme dans le milieu industriel est très long. Ça fait 30 ans que je suis là et on n’a pas progressé tant que ça. C’est encore un milieu très masculin. Il y a plus de femmes qu’avant, mais ce sont encore beaucoup des postes aux communications, en administration et en gestion», confie Lilianne Savard, la directrice générale de la Société de la Vallée de l’aluminium (SVA) et la directrice du créneau de transformation de l’aluminium. Les femmes dans le milieu industriel sont encore un phénomène rare. Selon un sondage réalisé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en 2019, la gent féminine représente 30 % du milieu industriel. En 30 ans, ce chiffre n’a pas évolué alors que le taux de femmes dans tous les secteurs a augmenté de 5 % selon Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC). Ce secteur est considéré comme l’un des plus masculins et c’est pourquoi les femmes ont souvent du mal à y trouver leur place. « J’ai été présidente de la Corporation des femmes d’affaires du Saguenay parce que je travaillais dans un milieu d’hommes. Je voulais me ramener dans un espace plus féminin. […] Il y a 30 ans, je me promenais dans les usines et il y avait aucune fille qui se tenait là. C’était facile d’entrer dans une usine, mais une fois rentrée, c’était deux fois plus difficile de prouver que tu étais là pour les bonnes raisons et que tu avais les compétences pour effectuer le travail », explique Lilianne Savard. Le parcours d’un leader féminin Mme Savard a travaillé en développement des affaires et s’est promenée dans les usines tout au long de sa carrière. Elle a traversé le Québec et le Canada en rapport avec le développement industriel. «De fil en aiguille, je suis devenue la première femme au Québec à être propriétaire d’une entreprise en construction et en tuyauterie industrielle. Quand j’ai acheté, j’avais 40 employés et quand j’ai vendu, nous étions rendus à 100. Après 10 ans d’expérience en tant que gestionnaire, la SVA est venue me chercher, puis aujourd’hui, ça fait six ans que je suis avec eux», a-t-elle confié. Lilianne Savard est également chef mentor de la cellule de mentorat du Saguenay de Promotion Saguenay. « Le mentorat, c’est important parce que ça redonne au suivant. J’ai vécu toutes les étapes en entreprise. On en vit des choses et on est souvent toute seule. Tandis que quand tu es accompagnée, 65 % des entrepreneurs réussissent à passer à travers les cinq premières années. » Parcours parsemé de difficultés Malgré le succès qu’elle a eu tout au long de sa carrière, la Saguenéenne affirme que ç’a été un parcours parsemé de difficultés. «Ce qui est difficile pour une femme dans ce milieu, c’est que les hommes vont essayer davantage de te tester. Il ne faut pas que tu flanches parce que tu vas te faire rentrer dedans. C’est plus difficile de faire sa place et il faut être toujours sur tes gardes pour ne pas subir du harcèlement ou de l’injustice par rapport aux hommes. » Lilianne Savard travaille en espérant voir disparaître ces inégalités entre femmes et hommes dans le milieu industriel, plus précisément celui de l’aluminium. «Ça n’avance pas vite, c’est long et compliqué, mais j’ai espoir que ça change un jour. On travaille fort pour que ça soit différent. Toute ma vie, je me suis battue pour que les femmes aient leur place. Des femmes entrepreneures il y en a, mais dans notre secteur c’est encore rare […] Le but c’est de se faire respecter. Un coup que tu as gagné le respect de ton monde, tu as fait ta place. C’est difficile parce que si tu mets un homme à côté d’une femme dans le milieu industriel, il gagne d’entrée de jeu plus de respect qu’elle», souligne Mme Savard. Selon la directrice générale de la SVA, les femmes postuleront à un endroit seulement si elles ont plus que les compétences demandées et c’est, selon elle, un manque de confiance qui les pousse à douter. « Il ne faut pas avoir peur de se faire confiance. On est capable. On peut apporter autant qu’un homme dans ce milieu-là. C’est ça que je veux inculquer. Je veux que les femmes dans les usines ne soient pas une rareté, mais que ça devienne courant. » Projet pilote Un projet pilote d’une durée de 18 mois est mis sur pied depuis septembre et consiste à intégrer quatre femmes en même temps dans des usines. Il y a 10 ans, ce même projet n’avait pas été un franc succès. Les femmes n’étaient pas restées par difficultés d’intégration. «On est en train de faire un projet avec les Services spécialisés de main-d’œuvre (SSMO) et Service Québec pour intégrer des femmes dans le milieu industriel. Nous sommes suivis sérieusement et les femmes devraient entrer à l’automne parce qu’il faut tout d’abord préparer les usines. Il y a des usines qui n’ont même pas de salles de bains pour les filles », confie Lilianne Savard, une des personnes en charge du projet. Un autre projet devrait voir le jour d’ici quelque temps. Le projet Rêver l’aluminium, qui était sur pause depuis la pandémie, retournera dans les écoles sous une autre forme, selon Mme Savard. «Ça fait des années que ça existe et on veut remettre le projet sur pied sous une nouvelle formule pour alimenter les gens, démontrer que le secteur de l’aluminium offre de belles perspectives d’emploi pour les jeunes. » Lilianne Savard Une rare femme dans le milieu industriel Lilianne Savard, directrice générale de la Société de la Vallée de l’aluminium (SVA) et directrice du créneau de transformation de l’aluminium. (Photo: Courtoisie) PORTRAIT par Frédérica Fortin-Foster fffoster@informeaffaires.com

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 5 SAGUENAY – Le 8 mars dernier clôturait la dernière année du programme Leadership au féminin. Après trois ans à outiller les femmes dans le milieu des affaires, le programme de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF) réapparaîtra dans le futur, sous un autre angle. «Je m’étais donné l’objectif de réaliser le projet trois années consécutives. Leadership au féminin se réinvente annuellement et cette année, c’était pour la dernière fois. On va revenir, mais sous une nouvelle forme, car nos objectifs se sont tous réalisés », souligne Sandra Rossignol, présidente- directrice générale de la CCISF. Mme Rossignol a mis sur pied ce projet au Saguenay–Lac-Saint-Jean il y a trois ans, après avoir constaté que le domaine de la gestion était beaucoup plus favorable aux hommes. « Le premier gala que j’ai organisé en tant que PDG à la CCISF, c’était le quinzième anniversaire du gala des Dubuc. Nous mettions en valeur quinze personnalités qui avaient marqué l’histoire économique de la région. Ce sont seulement des hommes qui sont montés sur la scène. Je le savais que le monde des affaires était un monde d’hommes, mais à ce moment-là, j’ai eu une révélation », a-t-elle expliqué. Le programme a été créé à Québec, mais revisité de A à Z après que les droits aient été achetés par la CCISF. Des modèles de leaders féminins de la région ont participé dès le début au projet afin de donner une couleur plus saguenéenne au programme. « Je me suis posé la question : comment faire pour aider les femmes à avancer dans le monde des affaires? La gent féminine était encore, à ce moment-là, minoritaire dans la plupart des volets. J’avais envie de faire quelque chose à ma façon, je voulais aller plus loin que de simples formations ou réseautages. Je voulais un véritable changement. Ça prenait de vrais outils pour permettre aux femmes de se développer en gestion, de se faire confiance en matière de leadership et de réussir à se lancer dans ce milieu. » Contribution à la société Selon Mme Rossignol, le programme amènera sur le marché des affaires des femmes plus confiantes et mieux outillées en matière d’économie. «C’est notre contribution à la société parce que ce n’est pas payant en matière de sous. On a une ressource durant l’année juste attitrée au programme, mais je suis fière de ce qu’on a accompli depuis les dernières années. Ce sont 60 femmes qui ont participé au programme depuis le début et 50 ambassadrices qui les ont supportées tout au long du processus. Les femmes repartent avec un bagage économique et un réseau de contacts important. » Malgré le soutien que le programme reçoit depuis les dernières années, la charge de travail demeure énorme pour un projet de la sorte. «C’est unique. Il n’y a rien au Québec qui offre quelque chose comme ça, même la Chambre de Commerce de Québec n’offre plus ce programme-là parce que c’est trop de travail. C’est toutes les deux semaines pendant six mois à des endroits différents. On n’a tout de même plusieurs partenaires financiers qui sont là pour nous soutenir; Investissement Québec, le ministère de l’Économie et autres », ajoute la créatrice de Leadership au féminin. La gestionnaire féminine en 2023 La présidente et directrice de la CCISF affirme que les opportunités pour les femmes sont présentes dans le milieu de la gestion et encore davantage depuis la pandémie. Ce qui fait que le pourcentage de femmes gestionnaires est encore aussi bas, c’est la vision qu’elles ont d’elles-mêmes. «On ne se fait pas assez confiance, on a le syndrome de l’imposteur et on se met nos propres barrières alors qu’on possède les qualifications. C’est une beauté de voir des femmes dans ce domaine-là. Je fais partie d’un groupe de 180 femmes qui militent pour la féminisation du leadership et les femmes ont souvent des qualités de leader innées. Elles ont tendance à avoir plus de proximité, de bienveillance et de sensibilité que les hommes », confie Sandra Rossignol. Selon une étude réalisée par Moody’s Analytics, la place de la femme en gestion a augmenté quelque peu en 2023. Les femmes occuperaient maintenant, en moyenne 30 % des sièges des conseils d’administration. Malgré la hausse de 4 % comparativement à 2022, Sandra Rossignol considère qu’il reste du chemin à parcourir. «C’est un monde d’hommes encore et être une femme leader dans un milieu comme celui-ci est une difficulté supplémentaire. On a toujours l’impression de prendre trop de place, de se faire juger et de devoir se prouver davantage. J’entends des commentaires négatifs, même provenant de femmes. Il faut que l’on continue et qu’on ne lâche pas, mais c’est important de se supporter, surtout entre femmes », affirme-t-elle. Leadership au féminin La CCISF clôture sa troisième et dernière édition RÉSEAUTAGE par Frédérica Fortin-Foster fffoster@informeaffaires.com Sandra Rossignol, présidente-directrice générale de la CCISF. (Photo : Courtoisie) PROCHAINE ENCHÈRE 28 ET 29 MARS, INSCRIVEZ-VOUS ET MISEZ EN LIGNE SUR WWW.ENCANROY.CA I n s p e c t i o n s u r p l a c e a u 1 4 6 2 , b o u l e v a r d S a i n t - P a u l , C h i c o u t i m i Pour tous vos besoins en sécurité contactez notre représentant industriel Mario Boivin Courriel : mario.boivin@vlcr.ca Cell. : 418 591-3848 Bur. : 418 543-2735 9 SUCCURSALES pour mieux vous servir au Saguenay–Lac-Saint-Jean BOUTIQUE EN LIGNE : WWW.VLCR.CA

Pa g e 6 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I Le dernier relevé de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) démontre que, en 2022, le taux d’emploi chez les immigrants a été plus élevé (65,9 %) que celui cumulé par les Québécois de souche (60,5 %). En chiffres, ce sont donc quelque 859500 personnes issues de l’immigration qui, l’année dernière, étaient actives sur le marché québécois du travail. En pleine crise de pénurie de main-d’œuvre, ce relevé à quelque chose de réconfortant, en particulier dans les régions où les besoins en travailleurs sont criants. Pandémie et pénurie de main-d’œuvre Pandémie et pénurie de maind’œuvre obligent. Le Saguenay–LacSaint-Jean s’ouvre davantage à l’immigration même si elle se retrouve en dernière position du palmarès d’accueil des régions, selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI). Les immigrants sont particulièrement visibles dans le secteur de la santé ; leur présence discrète se fait aussi remarquer du côté de la moyenne et de la grande industrie, ainsi que dans la restauration et le commerce. Le phénomène n’est pas assez puissant pour combler tous les besoins reliés notamment à l’emploi, cela dit, une tendance semble vouloir se dégager même si elle est faible. « L’immigration peut être perçue par une société comme un défi à surmonter ou une occasion à saisir. Ce qui est certain, c’est qu’elle représente un apport important au développement du Québec et de ses régions, particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population et de pénurie de main-d’œuvre », rappelait, avec beaucoup d’à-propos à la fin du mois de février dernier, un collectif de signataires comprenant notamment des représentants de la Fédération des Chambres de commerce, de Place aux jeunes et d’Emploi et Immigration Québec. Attention aux amalgames Le débat sur l’immigration au Québec ne date pas d’hier. Il suscitait déjà beaucoup d’intérêt à l’époque de René Lévesque. C’est dire ! Si le sujet est débattu chez nous avec encore plus d’ardeur depuis les trois ou quatre dernières années, c’est dû, en majeure partie, au passage de milliers de migrants par le Chemin Roxham. Le Canada et, dans ce cas-ci le Québec, ne sont pas les seules sociétés occidentales à devoir composer avec le déplacement d’un nombre toujours croissant de réfugiés et de migrants. L’immigration, en tant que facteur de développement économique pour le Québec, va bien au-delà de ce qui se passe du côté de Roxham. L’histoire jugera probablement ce dernier événement parmi tant d’autres, comme anecdotique. Quand elle est bien encadrée, l’immigration se révèle telle une véritable bénédiction pour les nations qui en bénéficient. Elle contribue même directement à la naissance des grandes sociétés et à leur consolidation. Migration « interrégionale » À l’échelle du Québec, un autre phénomène prometteur retient l’attention, celui de la migration « interrégionale » dont profitent grandement les régions éloignées. Le Saguenay–Lac-SaintJean n’y échappe pas et c’est tant mieux pour son économie. En 2022, notre bilan migratoire a connu une augmentation de 2 373 personnes. Un record de 35 années a ainsi été battu. C’est la MRC du Fjord-duSaguenay qui a profité le plus de cet apport considérable avec plus de 600 nouveaux venus. L’immigration a plusieurs visages et ses effets sont tous positifs, tant aux plans économiques que social et culturel. La plus grande erreur que le Québec pourrait commettre ces temps-ci serait de mesurer cet outil de développement à l’aune du Chemin Roxham. L’immigration: une occasion à saisir ÉDITORIAL par Carol Néron Collaborateur cneron@informaffaires.com démarrage • croissance • acquisition • relève

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 7 SAGUENAY – EPIQ Machinerie investit pour doubler sa capacité de production à Saguenay. Pour ce faire, l’équipementier agrandira son usine de la rue Mitis à Chicoutimi, en plus d’acquérir de nouveaux bâtiments dans la région. Le montant et les détails de ces investissements ne peuvent être dévoilés pour l’instant. Les travaux d’agrandissement du bâtiment original de l’entreprise augmenteront la capacité d’assemblage final. «Nous refaisons aussi tous nos bureaux pour ajouter de la capacité au niveau du département d’ingénierie. Nous avons aussi déplacé et agrandi le magasin pour les pièces», indique la chef de la direction d’ÉPIQ Machinerie, Éloïse Harvey. L’acquisition de nouveaux bâtiments vise notamment à ajouter de la capacité de fabrication. «Nous avons des Philippins qui arrivent bientôt pour contribuer à réaliser cet objectif », précise Mme Harvey. La chef de la direction rappelle que le dévouement de sa PME pour la région demeure, malgré le déménagement du siège social à SaintBruno-de-Montarville qui a suivi la fusion de Mecfor et Advanced Dynamics en 2021. «Nous réalisons des investissements ici pour faire de Saguenay notre centre d’expertise de fabrication locale », assure-t-elle, ajoutant que l’équipe locale compte quelque125 employés. Stratégie de croissance Cette augmentation de la capacité de production s’inscrit dans la stratégie de croissance d’ÉPIQ Machinerie. Cette dernière a connu une augmentation de son chiffre d’affaires de 30 % la première année suivant la fusion et anticipe un autre 25 % de croissance organique cette année. Son chiffre d’affaires pour ses opérations canadiennes a atteint les 85 M$. Dans le futur, l’entreprise prévoit poursuivre cette lancée grâce à des acquisitions. Pour ce faire, elle développe notamment deux pôles de fabrication, avec Saguenay et les installations qu’elle possède en Inde. «Nous avons une stratégie industrielle optimisée. Nous obtenons un projet et ensuite, nous évaluons où nous allons fabriquer. L’idée est de minimiser notre exposition aux fluctuations du marché de nos soustraitants. Nous obtenons ainsi un meilleur contrôle sur nos coûts et sur nos délais de livraison », explique Éloïse Harvey. Ces deux pôles représentent un avantage pour de futures acquisitions. «Nous offrons une surcapacité à nos opérations. Nous venons aussi offrir aux entreprises que nous achèterons l’accès à cette capacité de production et d’ingénierie accrue à coûts plus faibles », mentionne la chef de la direction. Hausse de capacité en Inde En plus d’investir à Saguenay, EPIQ Machinerie double parallèlement sa capacité de production en Inde. «Nous avons acquis un terrain de 15 000 mètres carrés dans ce but. En ce moment, nous avons 300 employés et nous pensons en ajouter 250 dans les prochaines années. » La PME a également acquis une petite firme d’ingénierie indienne comptant une vingtaine de personnes. Le but est de faire grossir cette entreprise afin de répondre aux besoins. Un employé canadien est d’ailleurs sur place afin de former l’équipe selon les façons de faire d’EPIQ. «Pour tous les équipementiers du Québec, le goulot d’étranglement est du côté l’ingénierie. Nous ne sommes pas capables de grandir et d’embaucher dans ce domaine. Tout le monde est dans la même situation. Cette acquisition sert à cela. Nous aurons la possibilité de nous faire supporter par nos équipes indiennes pour poursuivre la croissance», affirme Éloïse Harvey. La chef de la direction se défend de vouloir délocaliser les opérations et rappelle que son entreprise investit dans ses deux pôles en même temps. «Nous sommes conscients que pour rencontrer nos objectifs de croissance, il faut oser être créatifs et avoir ces deux pôles », estime-t-elle. Sites opérationnels La stratégie d’acquisitions d’EPIQ Machinerie vise d’ailleurs des transactions incluant des sites opérationnels incluant des petites capacités d’assemblage, d’ingénierie et de service après-vente. Quatre secteurs géographiques sont ciblés : l’Inde, le Moyen-Orient, l’Europe et les États-Unis. «Avoir des branches intégrales dans ces différentes zones, ça nous offre de la proximité avec le client. Ça permet de prendre en charge des petits projets d’usines, comme des modifications d’équipements, une amélioration, un ajout de convoyeur, etc. Tout ça sera pris en charge par les activités locales pour être proche du client, plus agile, plus flexible et plus rapide », révèle Mme Harvey. L’entreprise évalue des acquisitions autant dans ses domaines d’origine, comme l’aluminium et les pâtes et papier, mais aussi dans d’autres secteurs d’activités. « Ce sera toujours en lien avec l’industrie lourde et les équipements de manutention mobile ou fixe », conclut Éloïse Harvey. EPIQ Machinerie double sa capacité à Saguenay Éloïse Harvey, chef de la direction d’EPIQ Machinerie. (Photo : Karine Boivin Forcier) INVESTISSEMENTS par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com L’un des véhicules sur lesquels travaille l’équipe saguenéenne d’EPIQ Machinerie. (Photo : Courtoisie) Communiquez avec nous sans tarder au : DOMINIQUE BÉRUBÉ REPRÉSENTANTE 418 815-7000 FRANCE CLOUTIER REPRÉSENTANTE 581 668-3147 La PUBLICITÉ C’EST NOTRE PASSION!

Pa g e 8 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Quelque 47 entreprises du secteur numérique au Saguenay–Lac-Saint-Jean se sont rassemblées afin de s’entraider sur les différents enjeux qui touchent leur développement. L’un des premiers défis auxquels elles s’attaquent est celui de la maind’œuvre. Baptisé provisoirement Table du numérique Saguenay–Lac-SaintJean (SLSJ), le regroupement collabore avec l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay– Le Fjord, Services Québec et Promotion Saguenay. « Il y a environ 800 étudiants au sein du département d’informatique à l’UQAC. C’est une des plus grosses universités au Québec dans le domaine en termes d’effectifs. Parmi ces élèves, au moins 80 % sont des étudiants étrangers. C’est un bassin extraordinaire de ressources qui peuvent demeurer ici », indique Éric Desbiens, président-directeur général de CONFORMiT et membre de la Table. Les entreprises numériques travaillent donc avec l’UQAC afin de sensibiliser ces jeunes aux emplois qu’elles proposent dans la région. Elles s’assurent ainsi de se faire connaître. Un premier évènement a d’ailleurs été organisé l’automne dernier sous forme de Bière et poutine. « Il y avait 20 entreprises présentes. Ce n’était pas une foire d’emploi, mais plutôt un 5 à 7 pour rencontrer les jeunes. Plus de 200 étudiants étrangers ont participé et une cinquantaine ont trouvé un stage ou un emploi à temps partiel dans nos PME», raconte M. Desbiens. Doubler les emplois Le PDG de CONFORMiT explique que le secteur du numérique régional compte environ 1 500 emplois actuellement, pour une soixantaine d’entreprises. « Les membres de la Table, nous nous sommes donné comme mission de doubler le nombre d’emplois en cinq ans. C’est beaucoup, surtout quand on pense qu’il s’agit de postes très bien rémunérés. Ça crée de la richesse ici. Nous aimerions qu’un jour, le numérique soit le quatrième pilier économique régional », précise-t-il. Afin de réaliser cet objectif, le nerf de la guerre demeure donc le recrutement. « Il faut que les entreprises du domaine s’entraident. Nous ne sommes pas des compétiteurs. En travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à développer l’économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean», affirme Éric Desbiens. Des projets Outre le Bière et poutine, la Table du numérique SLSJ a plusieurs projets en gestation. Un 5 à 7 a déjà été organisé pour les propriétaires et gestionnaires d’entreprises du secteur. Un groupe en ligne a aussi été créé afin de leur permettre de communiquer entre eux. Selon Éric Desbiens, la Bière et poutine devrait revenir sur une base annuelle. D’autres évènements seront également élaborés afin de toucher tant l’université que les cégeps et les établissements d’enseignement de niveau secondaire. Si les entreprises désirent conscientiser les plus jeunes, c’est qu’il y a de moins en moins de Québécois qui choisissent l’informatique comme métier. Or, c’est souvent au secondaire que se prennent les décisions d’emploi. «Nous aimerions donc aller offrir des conférences sur le métier d’informaticien dans les écoles secondaires. Nous voulons les sensibiliser au domaine, aux salaires, aux avantages », explique-t-il. Le PDG évoque même la possibilité de créer des expériences d’Informaticien d’un jour pour permettre aux jeunes de vivre une journée avec un programmeur ou un chef de projet, par exemple. Autres enjeux Les membres de la Table du numérique envisagent aussi de s’attaquer à d’autres enjeux dans le futur. Le financement des entreprises numériques locales se trouve dans leur mire. « Beaucoup de fonds d’investissement du domaine sont à Montréal. C’est parfois plus difficile pour les PME régionales d’obtenir du financement. Nous aimerions explorer l’idée de développer des fonds au Saguenay–Lac-Saint-Jean», conclut M. Desbiens. Développement du secteur numérique Les entreprises régionales se regroupent Un premier évènement, sous forme de Bière et poutine, a réuni 20 entreprises et 200 étudiants étrangers l’automne dernier. (Photo : Courtoisie) TECHNOLOGIE par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Mitia Elodie Anjara, étudiante à l’UQAC, a effectué un stage chez CONFORMiT jusqu’en janvier, avant d’y obtenir un poste permanent. (Photo : Courtoisie) 42 852 Sessions 55 693 Pages vues 33 411 Utilisateurs PÉRIODE DU 1ER AU 28 FÉVRIER 2023 Saisissez l’occasion DE VOUS AFFICHER DANS UN MÉDIA D’IMPACT PRENEZ VOTRE PLACE DÈS MAINTENANT 418 548-7100

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 9 Rouages e et fourn Équipem ssentiels isseurs : entiers de notre é Proximité et Flexibil ͘ Expertises d’enverg ͘ Innovation et créativ ͘ conomie ité ure internationale ité

Pa g e 1 0 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Le secteur des équipementiers et fournisseurs suscite un apport économique indéniable au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La région possède une grappe de PME importante dans ce domaine qui constitue un moteur de développement, selon l’économiste et professeur à l’UQAC, Marc-Urbain Proulx. Ce dernier rappelle que le secteur des équipementiers est transversal aux grands secteurs d’activité régionaux que sont la forêt, l’aluminium, l’agriculture et le tourisme. Il inclut dans sa définition les fabricants et les fournisseurs de machineries, d’outils, de matériaux, d’équipements, de moyens de transport, de pièces, mais aussi les entreprises du domaine de la construction et celles des services experts. «Au niveau macroéconomique, c’est multisectoriel. Ça touche environ 90 secteurs d’activité reconnus par Statistiques Canada. C’est un champ très large », explique M. Proulx. Grappe importante Selon les données récoltées par l’économiste, le Saguenay–Lac-SaintJean compte quelque 750 à 800 équipementiers. Ceux-ci fournissent de 12 000 à 14 000 emplois. «Ça représente environ 10 % des emplois de la région», précise-t-il. Il s’agit généralement de postes qualifiés et bien rémunérés. Ces équipementiers se répartissent en trois champs économiques. Le secteur des fournisseurs regroupe ainsi quelque 300 PME qui créent environ 4 500 emplois. Le domaine de la construction englobe environ Un important apport économique pour la région Équipementiers et fournisseurs Pour cette édition de mars, notre équipe de rédaction vous fait découvrir l’écosystème composé des PME qui se spécialisent dans la conception, la fabrication ou la distribution d’équipements destinés à la grande industrie d’ici et d’ailleurs. En effet, la présence de grands donneurs d’ordres et de projets d’envergure a permis à ces PME de croître et de développer des expertises de pointe, dont plusieurs sont reconnus mondialement. Enfin, vous découvrirez dans ces pages l’importante contribution de ces PME à l’essor économique de notre région, aujourd’hui et pour les années à venir. Bonne lecture ! La Rédaction par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com EN MATIÈRE D'USINAGE, NOUS SOMMES LEADERS. Votre projet... On le fait! - PRÉCISION ULTIME - PETITE ET GRANDES QUANTITÉ - ASSEMBLAGE MÉCANIQUE QUALITÉ – RAPIDITÉ – FIABILITÉ 418 239-0827 - Dolbeau-Mistassini

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 1 1 350 entreprises totalisant de 6000 à 7 000 emplois. Quant au champ des services experts tels que l’ingénierie l’architecture et l’arpentage, il compte, selon les années, de 125 à 150 organisations soutenant 2 000 à 2 500 emplois. Masse critique Marc-Urbain Proulx indique que le Saguenay–Lac-Saint-Jean héberge environ 6 % des équipementiers du Québec, alors que sa population représente seulement 4 % de celle de la province. Cela démontre une masse critique importante, que la région a su conserver notamment grâce à sa position géographique. «Nous sommes un carrefour : il y a une route qui va vers le Nord, une vers la Côte-Nord, une vers la Mauricie et une vers Québec», rappelle-t-il. Selon l’économiste, les PME de la région œuvrant dans le secteur sont en mesure de bien se positionner dans le marché. «Elles ont développé la capacité de créer des alliances et des partenariats entre elles. Parfois, elles se mettent à plusieurs pour obtenir des contrats plus importants. Les petits équipementiers travaillent aussi avec les plus gros en sous-traitance », souligne-t-il. Les équipementiers du Saguenay– Lac-Saint-Jean ont en effet orchestré tout un écosystème qui soutient leur développement. Celui-ci est également supporté par les différentes instances publiques. «Nous avons aussi de bons établissements d’enseignement avec des formations actualisées. Nous avons un excellent système de soutien aux équipementiers. Il y a la CIDAL et Promotion Saguenay, mais il y a beaucoup d’autres organismes aussi qui sont présents », illustre M. Proulx. Calibre mondial Toutes ces conditions font en sorte que les équipementiers régionaux arrivent aussi à se démarquer sur l’échiquier mondial. Plusieurs exportent leurs produits et leur expertise, notamment dans le domaine de l’aluminium. «Ce n’est pas simple, la concurrence mondiale est très forte, mais ils le font. Généralement, avec les normes qu’elles doivent respecter, quand nos entreprises développent un produit, il est de calibre mondial », indique Marc-Urbain Proulx. L’économiste considère que le rôle de moteur économique du champ des équipementiers pourrait être reconnu davantage. « Il pourrait même être ciblé comme créneau de développement pour la région», conclut-il. Marc-Urbain Proulx, économiste et professeur à l’UQAC considère que le secteur des équipementiers est un moteur de développement économique régional. (Photo : Archives) Lussier Dale Parizeau Nouveau nom, même équipe dédiée ! 1 855 587-7437 Lussier.co ;v voѴ†ঞomv -7-r|࣐;v ࢘ votre entreprise. Une expertise diversifiée ࣐1o†ˆu;Œ mo|u; o@u; ]Ѵo0-Ѵ; u;mo†ˆ;Ѵ࣐; Ĺ Assurance commerciale ;vঞom de risques Assurance 1oѴѴ;1ঞˆ; "-m|࣐ ;| v࣐1†ub|࣐ 7† |u-ˆ-bѴ ;| v;uˆb1;v ! !;vromv-0bѴb|࣐ professionnelle ;| 1bˆbѴ; !࣐]bl;v 7; u;|u-b|; Dévoué, de l’assurance aux avantages sociaux.

Pa g e 1 2 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Après avoir connu un essor important dans les années 60 et 70, le domaine des équipementiers et fournisseurs régionaux a aujourd’hui atteint une vitesse de croisière. L’économiste Marc-Urbain Proulx se penche sur les perspectives du secteur. «Ce n’est pas un secteur qui croît beaucoup maintenant. Ça ne veut pas dire qu’il régresse, mais c’est assez tranquille. Du point de vue public, la région est construite, on construit moins de nouvelles choses. Du côté du secteur privé, on attend des investissements, mais ils ne viennent pas pour l’instant », résume M. Proulx, qui est également professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Divers facteurs pourraient toutefois contribuer à changer la donne et à créer de l’expansion pour ce domaine. Évidemment, l’arrivée d’un nouveau grand projet au Saguenay–Lac-Saint-Jean viendrait créer une effervescence profitable pour les équipementiers et fournisseurs régionaux. «Nous avons un port en eau profonde sous-exploité et nous souhaitons attirer des industries à Grand-Anse. L’administration portuaire travaille très fort en ce sens. Ces projets donneraient de l’ouvrage à nos équipementiers», estime l’économiste. Vers le Nord Un important potentiel d’accélération pour les entreprises régionales se trouve du côté du Nord québécois. On prévoit qu’il y aura régulièrement des projets sur ce territoire, comme les mines, les routes ou l’énergie renouvelable. « Beaucoup de nos entreprises œuvrent déjà dans le Nord, mais on oublie souvent que nous sommes une région nordique. Et au-dessus de nos Des perspectives intéressantes dans le Nord québécois par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Selon Marc-Urbain Proulx, le port en eau profonde de Grand-Anse est sous-exploité et des projets donneraient de l’ouvrage à nos équipementiers. (Photo: Courtoisie) ÉQUIPEMENTS INDUSTRIELS ET AGRICOLES 1190, rang 5, Saint-Ambroise (Québec) Canada G7P 2E2 Tél. : 418 672-2156 Tél. : (admin.) 418 672-2154 Téléc. : 418 672-4490 www.afscanada.ca Emballage et conditionnement des produits maraîchers CONCEPT ION I FABRICAT ION I INSTALLAT ION I GEST ION DE PROJET • Fabrication sur mesure selon vos plans et devis • Un service personnalisé pour répondre à vos besoins spécifiques Confiez-nous vos projets! • Reconnue • Exigences • Qualité • Performance

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 3 | Pa g e 1 3 têtes, il y a beaucoup de développement », affirme Marc-Urbain Proulx. Afin de se positionner dans ce créneau, les équipementiers régionaux peuvent miser sur leur grande expertise et l’expérience développée au fil des ans. « Ils ont un savoir-faire et un savoir-être nordique. Ils sont prêts à aller dans le Nord. Nos travailleurs sont habitués. C’est important de le dire, parce que c’est plus difficile pour un entrepreneur de Montréal qui arrive là-bas. Nous avons développé la nordicité. C’est un facteur favorable », ajoute-t-il. Ce dernier croit que la région devrait d’ailleurs augmenter ses recherches sur le Nord. «Nous sommes mal positionnés pour ça. C’est l’Université Laval qui fait de la recherche sur le Nord. Nous en faisons un peu, mais nous devrions en faire davantage. Il faut s’intéresser à mieux connaître ce territoire afin que nos entreprises puissent s’y positionner. » Le numérique Le domaine numérique présente également un potentiel intéressant pour les équipementiers régionaux. Même si le numérique ne fait pas partie du champ traditionnel de ces PME, il y est de plus en plus présent. La plupart d’entre elles se tiennent, en effet, à l’affût des technologies afin de demeurer compétitives. «Ce secteur est en pleine évolution. Beaucoup d’investissements qui se font chez les entreprises sont maintenant très technologiques. Aujourd’hui, de plus en plus d’équipements ont une composante technologique », rappelle M. Proulx. Le développement de nouvelles technologies constitue donc une opportunité pour les équipementiers, surtout que la région pourrait prendre une place importante dans le domaine numérique. «Nous sommes très bien positionnés au Saguenay–Lac-SaintJean pour avoir un secteur numérique important. Le créneau des technologies de l’information et des communications (TIC) est encore sous-exploité dans la région. Nous avons un potentiel très important », assure l’économiste. Selon lui, il faut mettre encore plus d’efforts pour rendre le Saguenay–Lac-Saint-Jean attrayant pour ce secteur. Menaces Il existe également des menaces pour le développement des équipementiers et fournisseurs régionaux qui doivent être prises en compte. Marc-Urbain Proulx fait remarquer que les ressources naturelles régionales arrivent à la limite de leur exploitation et qu’il existe peu de place pour de nouveaux grands chantiers. Les usines et les équipements publics sont déjà construits, même s’il y aura toujours de l’entretien et du renouvellement à faire pour ces installations. L’autre risque provient de la faiblesse du transport aérien régional avec le Nord. Ce territoire se développe beaucoup grâce aux fly-in fly-out (navettage). «Si on veut continuer d’être présents, ce serait bien d’avoir un transporteur ici pour que les travailleurs du Nord habitent au Saguenay–Lac-SaintJean. Actuellement, ce sont surtout des travailleurs de Montréal ou de Québec qui vont sur les projets dans le Nord. Si nous n’avons pas de transporteur du Nord, les projets qui se font là où il n’y a pas de route, on est un peu moins dans le coup. Le Nord peut nous échapper au profit de Montréal », prévient M. Proulx. Manque de reconnaissance Par ailleurs, l’économiste considère comme une faiblesse le manque de reconnaissance du secteur des équipementiers et fournisseurs en tant que spécialisation régionale. « La question se pose à savoir s’il devrait être inclus au même titre que l’aluminium, la forêt ou l’agriculture. » Afin de contrer ces menaces, le champ des équipementiers régionaux doit miser sur ses forces : une masse critique importante, le potentiel d’entretien et de renouvellement des installations et un fort réseau de soutien. « Il ne faut pas oublier que nous sommes un carrefour nordique important au niveau routier. Nous avons aussi beaucoup de recherche et développement dans différents créneaux comme la forêt, l’aluminium, etc. Ça renforce nos équipementiers», conclut Marc-Urbain Proulx. Z O N E RH Par Marjorie Blackburn, MBA, CRHA, consultante RH chez Groupe L'adjointe 1936, RUE DAVIS, JONQUIÈRE, G7S 3B6 (418) 693-0551 INFO@GROUPELADJOINTE.COM Non, je ne vais pas vous remettre un rapport de consultation boudiné de 307 pages avec de beaux concepts théoriques et des recherches empiriques. Vous savez, ce rapport qui se trouve dans votre tiroir de bureau, enfoui sous une belle variété de cartes d’affaires, 2-3 barres tendres pour les fringales et des pastilles au miel ? Non, je ne vais pas non plus mettre des notes sur 10 à la place des mots quand je rencontre des candidats en entrevue. Il m’est malheureusement impossible de chiffrer, après une heure avec un être humain, les subtilités et les nuances qui font la richesse de son savoir-être, ni la maîtrise de ses compétences techniques, et encore moins de comparer ses réponses à une norme qui n’existe pas. Je ne prétendrai pas non plus tout connaître, être infaillible et détenir la vérité absolue en matière de gestion des ressources humaines. Je suis humaine, très imparfaite, et j’apprends tous les jours. (Est-ce scandaleux?) Tout ça, c’est le reflet de ma vision, de mon approche comme conseillère (ou consultante) en ressources humaines. Forcément, il y aura des gens qui auront une vision complètement différente de la mienne (et tout aussi valide) et c’est parfait comme ça. Mais si mon rôle est d’être un partenaire stratégique RH pour mes clients, que nos valeurs s’entrechoquent et que nos visions sont à l’opposé, il me sera difficile de bien remplir mon mandat. Choisir un consultant, et particulièrement en ressources humaines, ça devrait être la même chose que de choisir un nouvel employé. Quand on recrute à l’interne, on a un processus qui se décline en plusieurs étapes pour nous permettre de trouver la meilleure personne pour le poste à combler. Alors pourquoi, quand vient le temps de choisir un consultant, on en fait pas tout autant? L’offre de service du consultant est l’équivalent du CV du candidat. Recruteriez-vous un conseiller RH avec juste un CV et ce, sans jamais l’avoir rencontré? Il est primordial qu’il y ait une adéquation, un "fit", entre la culture organisationnelle du client et le consultant pour que celui-ci puisse réellement se positionner comme partenaire stratégique. C’est la synergie qui se crée, la richesse des échanges et le lien de confiance qui parviennent à estomper les frontières de votre organisation, permettant ainsi au consultant de s’imprégner de votre culture pour avoir un impact concret sur celle-ci. En 2023, faites-vous (et à votre équipe) le cadeau de bien choisir votre partenaire RH (qu'il soit consultant ou pas) ! JE NE VEUX PAS FINIR SOUS DES PASTILLES AU MIEL.

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