Auteur

Marjorie Blackburn, MBA, CRHA

Aujourd’hui, j’ai mal au silence. Non pas ce doux silence nécessaire à nos vies bien (trop) remplies, qui apaise, recentre et énergise. Pas celui-là, non. J’ai mal au silence derrière lequel se dissimule l’incivilité. Celui qui existe dans l’inconfort que l’on tente de fuir, dans la lourdeur des non-dits…

  • Le silence maladroit, rempli de jugements qu’on inflige à l’employé en invalidité pour détresse psychologique.
  • Le silence impuissant de l’inaction face à un(e) collègue qui vit du harcèlement, psychologique et/ou sexuel.
  • Le silence méprisant que l’on porte aux parents qui allongent leur congé parental pour s’occuper de leur famille.
  • Le silence mesquin et juvénile, celui qui s’accompagne de rires étouffés et de chuchotements : celui du rejet et de l’intimidation.

Que l’on y participe ou que l’on en soit seulement spectateur, notre inertie fait partie du problème. Ce qui est beau là-dedans, c’est que l’on peut en être la solution.

C’est humain d’hésiter, de ne pas oser et de préférer se taire que d’agir. En revanche, ignorer une situation ne la fera pas disparaître.

Nommer nos inconforts et prendre action dans l’inacceptable n’est pas l’option facile je vous l’accorde, mais c’est la seule option qui, à mon sens, permet d’adopter des comportements de civilité dans nos milieux de travail. Et non, ce n’est pas seulement d’être poli et courtois, c’est beaucoup plus que ça. C’est, entre autres :

  • Respecter et considérer les autres dans leur ensemble sans les juger (ceci inclut leurs opinions, leurs habitudes, leur apparence physique, leurs préférences, etc.) ;
  • S’entraider entre collègues, se supporter et partager ses connaissances ;
  • Écouter les autres, les laisser s’exprimer ;
  • Faire preuve d’intelligence émotionnelle ;
  • Accepter les changements et s’y adapter de façon positive, etc.

Et vous, avez-vous défini ce que représente la civilité dans votre organisation? Quel sens et quelle place accordez-vous à ce principe essentiel? Identifiez, écrivez et incarnez-le pour qu’il vive au quotidien.

Et surtout, n’acceptez jamais l’écrasant silence des non-dits : il pèse beaucoup plus que les mots.

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