Il vous traque. Cet homme, votre nouvelle flamme, est d’une intensité bouillonnante.

Il vous contacte incessamment et vous DEVEZ lui répondre. Pas que vous y êtes obligée mais, en même temps, vous ne voulez pas le décevoir. Quand vous êtes avec vos amies, c’est pire, il ne vous lâche pas. Appels, textos, courriels ; tous les moyens sont bons pour vous atteindre. Il vous coince, vous étouffe, vous cloue littéralement les mains à votre téléphone. Enchaînée, vous sentez le besoin de vous éloigner, vous êtes épuisée, les nerfs à vif, constamment en alerte.

La bonne chose à faire ici semble évidente pour tout le monde, n’est-ce pas? FUIR!

Maintenant, changez le « conjoint contrôlant » par « votre travail » et captez la métaphore. Soudainement, c’est « moins pire » n’est-ce pas? Eh bien détrompez-vous, les effets pervers sont tout aussi réels.

Pourquoi, en tant que société, valorise-t-on les gens qui font passer leur travail en premier? L’engagement d’un employé se mesure-t-il réellement à ses heures de travail infinies? Ensemble, changeons d’état d’esprit et valorisons l’humain, l’humain équilibré dans toutes les sphères de sa vie.

Lâchez vos courriels, diversifiez vos activités, vous n’en serez que plus créatifs. Reposez-vous, vous n’en serez que plus productifs. Et de grâce, cessez de croire que vous serez plus performant/apprécié si vous êtes toujours disponible ; ce culte doit changer.

L’hyperconnectivité (fortement accentuée par l’arrivée massive du télétravail) est un gouffre pernicieux dans lequel il est trop facile de glisser. Nous devons tous, en tant qu’employés, nous responsabiliser et porter une attention particulière à nos limites. En tant qu’employeurs, nous devons :

• Faire vivre et encourager une culture d’entreprise où l’humain, dans son ensemble, est au cœur de nos objectifs ;
• Valoriser continuellement la nécessité de décrocher ;
• Intégrer à nos indicateurs de performance la gestion efficace et équilibrée du temps et des priorités, la créativité, le travail d’équipe, la capacité à déléguer, etc.

À votre retraite, quand vous n’aurez plus de courriels à gérer, que vous restera-t-il? Bâtissez autour de ce qui fait du SENS dans votre vie et, DÉCROCHEZ !

Rédigé en collaboration avec Gabrielle Desbiens, conseillère en ressources humaines