SAGUENAY — Le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA) se veut la porte d’entrée pour la recherche de partenaires et de financement. Selon son DG, Gilles Déry, les fonds disponibles et les opportunités qui se présentent dans la filière permettent de créer des maillages gagnants.
« Le [centre] existe depuis 30 ans et les gens savent que notre organisation n’est pas qu’une boîte postale pour le dépôt de projets pour des programmes. Ils savent que nous sommes une porte d’entrée proactive. Notre équipe est notamment composée d’un directeur scientifique en la personne de Sofiene Amira qui a participé à plusieurs projets complexes, notamment la construction de la passerelle en aluminium érigée pour le 150e de la Ville d’Alma. », mentionne le directeur.
Selon Gilles Déry, les signaux sont clairs, la fenêtre d’opportunité est loin de s’estomper puisque le gouvernement caquiste aurait l’intention de renouveler la contribution financière dans sa Stratégie québécoise de développement de l’aluminium qui arrivera à échéance en 2025. « On sait que le ministre Fitzgibbon est un friand d’innovation. Tout indique qu’un renouvellement de la stratégie sera bientôt annoncé, ce qui permettra de consolider les nombreuses enveloppes régionales, dont celles administrées par le CQRDA », a-t-il affirmé.
Seul on va vite, ensemble on va loin
Des collaborations entre les scientifiques et les entrepreneurs peuvent créer des opportunités mutuelles, en plus de permettre aux projets d’aller plus loin, explique Gilles Déry. « De plus en plus, les chercheurs sont appelés à approfondir des sujets qui proviennent d’entreprises alors qu’ils étaient davantage habitués par le passé à faire des découvertes et en faire profiter les organisations. C’est un principe qui est appelé à s’accentuer ». Ce dernier explique du même souffle que les synergies peuvent mener à un plus grand soutien pour éponger les dépenses reliées à la R&D. « Ce qui est intéressant avec les maillages que l’on peut créer entre les entreprises et les centres de recherches, CCTT et autres, c’est que les promoteurs peuvent aller plus loin. Ils peuvent obtenir du financement allant jusqu’à 40 % des dépenses admissibles pour un projet alors que s’ils s’adjoignent à un CCTT par exemple, ils peuvent avoir jusqu’à 80 % des coûts admissibles supportés par les différents fonds disponibles. Ça devient plus que pertinent et au final, c’est tout le monde qui peut en profiter. »
Financer les projets en prédémarrage
Si les entreprises en phase de commercialisation ou de croissance bénéficient d’historique et de critères de risque bien identifiés, ce n’est pas le cas des organisations en phase de précommercialisation. À ce sujet, le directeur général du CQRDA est à constituer un outil qui permettra de déterminer le niveau de risque de ces initiatives. « Cela fait quelques années que j’alloue de l’argent dans la création d’un éventuel programme s’adressant spécifiquement à des projets d’innovation qui ne sont pas encore en commercialisation, mais qui ont besoin d’un levier pour se partir. En plus du capital, nous voulons mettre en place un manuel d’évaluation du risque des projets. Ça pourra aider des banquiers et organisations à calculer le niveau de risque pour bien supporter les entrepreneurs. Cette idée est en développement depuis mon entrée en poste il y a cinq ans », explique le directeur, réputé pour être un fervent d’innovation. « Je préfère être en mode solution qu’en mode problème. C’est mon mantra. Au lieu de critiquer, je vois ce que je peux améliorer pour que les choses se réalisent », conclut-il.