ALMA — Pendant la saison estivale, de nombreuses localités comme Alma et Saguenay bourdonnent de festivals qui attirent des festivaliers régionaux et touristiques. Une facette est parfois oubliée : celle des retombées économiques de ces festivités. Vue d’ensemble avec Festirame et le festival La Noce, deux événements d’envergure différente, mais qui génèrent tous les deux des impacts positifs dans leur communauté.
Du côté de Festirame, la directrice générale de la corporation Festivalma, chargée d’organiser les traditionnelles festivités en sol almatois, explique que les deux dernières éditions ont démontré que les activités attendues depuis bientôt 50 ans ont des impacts considérables sur l’achalandage des commerces, bars, restaurants et sites d’hébergement du secteur. « La pandémie a réduit l’achalandage et les activités, mais malgré tout, nous trouvions important de divertir la population. En temps normal, nous attirons un public très varié. Notre étude d’achalandage de 2017 démontre que nous atteignons les 18-44 ans et dans des proportions similaires pour chaque tranche d’âge. Nous avons une programmation variée et des festivaliers de tout âge qui permettent assurément aux restaurateurs, aux tenanciers de bars et hôteliers d’en profiter d’une certaine façon », met-elle en perspective.
Pour La Noce, un festival qui mise sur la diffusion de musique émergente en sol régional, le fait d’avoir une programmation nichée permet de cibler un bassin de festivaliers issus de la région et de l’extérieur. « Ce que l’on constate, c’est un intérêt marqué des gens par notre programmation. Ne serait-ce que par notre volet musical où une tranche d’âge variée se rejoint pour profiter de la présence d’artistes en émergence. La pandémie aura freiné la croissance du festival pour un moment, mais encore là, la dernière édition qui s’est tenue à La Pulperie a permis d’attirer un bon nombre de participants à notre offre repensée pour respecter les restrictions qui nous sont imposées », explique de son côté la directrice de production de La Noce, Alice Perron-Savard. « Notre porte-parole Philippe Brach qui est invité sur les plateaux télé nationaux et qui fait la promotion du festival, c’est évident que ça nous aide à attirer des visiteurs dans la région. Ils vont séjourner dans les auberges, hôtels, airbnb et consommer dans les restaurants. C’est évident que les retombées sont plus que positives », ajoute-t-elle.
Des retombées directes
Lorsque questionnée sur les retombées quantifiables dans la communauté, Janie Maltais de Festirame confirme que l’édition de 2017, qui a été couverte par une étude d’achalandage, a permis des retombées de 250 000 $ ainsi que 1104 nuitées dans la MRC Lac-Saint-Jean-Est. Et c’est sans compter d’autres dépenses qui ne sont pas compilées dans cette étude et qui profitent aux attraits touristiques régionaux.
« L’étude de 2017 commence à dater et nous aurons à mettre à jour les statistiques pour les prochaines éditions. Si on prend en exemple La Grande Nuit d’Alma que nous avons fait revivre, c’est évident que ça génère du positif pour les commerçants. Toutes nos actions sont orientées en ce sens. Nous travaillons avec la SDC d’Alma pour permettre aux commerçants de tirer leur épingle du jeu, mais bien souvent, les entreprises elles-mêmes mettent la main à la pâte en devenant partenaires et en ayant des initiatives. C’est ce qui fait une énorme différence », admet la directrice.
Générateurs d’achalandage estival
Autant pour La Noce que Festirame, le fait d’inviter des artistes nationaux et internationaux permet d’attirer une clientèle nationale. Du côté de l’édition 2019 de La Noce, elle a attiré une proportion de visiteurs nationaux dans une proportion de 57 % des festivaliers totaux. « C’est la beauté de la chose. Pouvoir contribuer au développement économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean par l’affluence de touristes-festivaliers. Je dirais aussi que La Noce n’a pas besoin de grossir de manière exponentielle. On se distingue par notre caractère intimiste. On a une vibe différente entre des gros, moyens et petits spectacles. On veut conserver ce caractère intimiste. Notre volonté est de poursuivre du côté des artistes internationaux ainsi que de donner un plus grand espace à l’art visuel dans la programmation. Tout ça mis ensemble, ça augmente le bassin de festivaliers supplémentaires pour les prochaines années », souligne la directrice de production.
Janie Maltais constate que les activités organisées par Festivalma sont ancrées dans l’imaginaire collectif de la population, une retombée non négligeable. « Festirame est reconnu depuis plus de 40 ans. Le bouche-à-oreille est aussi fort et important dans la promotion des activités, bien plus que certaines publicités », de conclure la directrice générale de Festirame.