N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Le Nord québécois, terre d’opportunités » publié dans notre édition du mois de janvier.

Le Nord québécois, terre d’opportunités ! Tel est le sujet de notre cahier thématique de janvier. Le Nord Québécois fait partie de la réalité de nombreuses entreprises et familles de notre région et l’équipe d’Informe Affaires, en partenariat avec la Société du Plan Nord, vous fait découvrir les différents enjeux et impacts économiques liés au développement de ce vaste territoire.

C’est également une opportunité de brosser un portrait des projets municipaux et gouvernementaux au nord du 49e parallèle ainsi que de ceux qui habitent ces régions nordiques, afin de pouvoir mieux comprendre leur réalité et ainsi forger des alliances économiques et sociales durables. Bonne lecture !

La Rédaction

SAGUENAY – Depuis décembre 2020, ce sont 16,9 M$ qui ont été octroyés par la Société du Plan Nord (SPN) à travers l’ensemble de ses programmes. Si l’on inclut les montants engagés par les partenaires, ce sont près de 51 M$ qui ont été investis pour le développement du territoire nordique en un an, estime le président-directeur général de la société d’État, Patrick Beauchesne.

Au-delà des actions précisées dans le Plan d’action nordique 2020-2023 et accompagnées d’un cadre financier, la SPN a mis sur pied trois programmes d’aide financière et une enveloppe d’opportunités. Et la réponse du milieu est très positive. « Il y a un dynamisme incroyable. La demande est encore là et il y a beaucoup d’autres projets pour les autres années du plan d’action », lance d’entrée de jeu M. Beauchesne.

Les trois programmes proposent des critères plus spécifiques pour les projets qu’ils soutiennent. Toutefois, l’enveloppe d’opportunités a été créée afin de conserver une flexibilité dans le financement de projets pendant les trois années du plan d’action. « C’est une enveloppe de 36 M$ pour les trois années du plan d’action. L’idée, c’était de trouver une façon de financer des actions structurantes au même titre que celles incluses dans le plan, mais pour des enjeux et des besoins issus du territoire qui sont en constante évolution. C’est un outil pour financer des projets en cours de route », explique Julie Bissonnette, vice-présidente au développement durable et aux partenariats en territoire nordique de la SPN.

L’enveloppe vise des projets pour lesquels la contribution de la SPN totalisera au moins 100 000 $, correspondant à au moins une des quatre orientations du Plan d’action nordique et à au moins une des neuf thématiques prioritaires identifiées par l’Assemblée des partenaires. « On a le souci d’avoir des projets dans chaque région du territoire. On a aussi une préoccupation pour l’effet levier : pour chaque dollar investi par la SPN, on veut qu’il y ait au moins deux dollars investis par les promoteurs. On s’assure aussi que ces projets s’inscrivent dans une perspective de développement durable. »

Déjà 30 projets déposés

L’équipe de la société d’État a décidé de laisser cette enveloppe en entrée continue, plutôt que d’y aller par appels de projets, toujours dans le but de conserver une certaine souplesse. Déjà, après un an, elle a reçu une trentaine de projets, dont 16 sont approuvés pour une douzaine de millions de dollars engagés.

Les projets financés sont de tous types, provenant tant d’entreprises et promoteurs privés que d’OBNL, communautés autochtones ou municipalités. Les Pavillons du 49e, à Chibougamau pour la construction de 40 logements, en sont un exemple. « Il y a un déficit de logements dans ces régions. On espère qu’avec une offre de logements adéquate et intéressante, il y ait des gens qui vont aller s’établir sur le territoire. Quand il y a des familles qui arrivent avec leurs enfants, tu crées des collectivités beaucoup plus dynamiques. Oui, il faut développer le Nord, mais il faut penser à tout ce qu’il y a alentour pour créer des collectivités qui sont viables », précise Patrick Beauchesne.

Autre exemple : un nouveau programme d’études professionnelles de conduite d’engins de chantier offert à 24 élèves innus des communautés d’Unamen Shipu et Pakua Shipu, sur la Côte-Nord, en lien avec la construction de la route 138. « C’est un beau projet. Les élèves formés vont pouvoir travailler, par la suite, sur des projets d’infrastructures de la région et c’est bénéfique pour les entreprises qui travaillent sur ces projets », souligne Mme Bissonnette.

Initiatives entrepreneuriales

Le programme du Fonds d’initiatives nordiques existait déjà dans le plan d’action 2015-2020. Celui-ci a toutefois été bonifié avec un nouveau volet destiné aux Initiatives de nature entrepreneuriale. Ce volet s’ajoute à celui destiné aux projets favorisant l’essor des communautés nordiques et la conservation de l’environnement. « Le nouveau volet vient encourager la mise en œuvre de projets d’entrepreneuriat sur le territoire, mais aussi soutenir des projets de diversification économique ou qui améliorent la performance des entreprises et favorisent la création d’emplois. »

L’enveloppe de ce programme totalise 11 M$ sur trois ans. Quelque 68 projets ont été financés dans le Fonds d’initiatives nordiques au cours de la dernière année, dont une quinzaine dans le volet entrepreneurial. Notamment, la création d’un Économusée des artisanes de mocassins d’Atikuss, sur la Côte-Nord.

Former la main-d’œuvre

Un programme d’Aide financière pour la formation de la main-d’œuvre en milieu nordique a aussi été mis en place. « C’est une priorité qu’on a portée à notre attention au sein du territoire pendant l’élaboration du plan d’action nordique. On voulait soutenir l’élaboration de formations ou l’embauche d’agents d’intégration par des promoteurs pour favoriser les travailleurs autochtones. Nous avons une enveloppe de 11 M$ », indique Julie Bissonnette.

Un premier appel de projets a été effectué au début 2021, puis les demandes ont été traitées en continu. Huit projets ont été financés. On compte notamment, en Eeyou Itschee Baie-James, un plan pour favoriser l’intégration des Premières Nations au travail. Un projet de diplôme d’études professionnelles en charpenterie-menuiserie sous la forme d’un chantier-école sur la Côte-Nord a aussi été financé. Quelque 22 élèves de Uashat Mak Mani-utenam obtiendront ainsi leur DEP en construisant deux maisons pour la communauté. « C’est vraiment pour des formations qualifiantes que nous octroyons du financement dans ce programme d’aide financière », affirme la vice-présidente de la SPN.

Quant au dernier programme, il concerne la création de serres communautaires afin de favoriser l’autonomie alimentaire des communautés nordiques. Il s’adresse à des OBNL, communautés et municipalités. « C’est très spécifique. On veut favoriser la santé et le bien-être des populations, générer une meilleure offre de produits locaux et frais et dynamiser les communautés. Nous avons accepté 10 projets ».

Enfin, selon Julie Bissonnette, la demande dans les différents programmes et l’enveloppe d’opportunités est encore plus importante qu’anticipé. « Avec nos outils, nous arrivons vraiment à financer des projets intéressants d’un point de vue du développement de la communauté. On réussit à avoir une vision plus intégrée », conclut-elle.

Plan d’action nordique 2020-2023

• 1,4 G$ d’investissements sur trois ans

• 800 M$ provenant du gouvernement du Québec

• 20 ministères et organismes impliqués

• 4 orientations

• 49 actions concrètes

• 5 programmes d’aide financière