N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Domaine-du-Roy : Fierté, ouverture et audace » publié dans notre édition du mois de janvier.
ROBERVAL – Gervais Laprise, conseiller senior secteur agroalimentaire au CLD Domaine-du-Roy est formel. Sa MRC est actuellement en position de tête dans la région pour faire face à la demande locale et mondiale croissante en produits bioalimentaires de grande qualité, au cours des prochaines décennies.
« L’augmentation de la population et le contexte bioalimentaire mondial démontrent que la demande en aliments de qualité ira en s’accroissant au cours des prochaines années. Dans ce contexte, je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas une progression de 25 % à 30 % de notre production agroalimentaire conventionnelle et biologique au cours des prochaines années. On a beaucoup d’éléments favorables chez nous. Tous les éléments sont en place pour que ça se fasse », s’enthousiasme Gervais Laprise.
À propos du PDZAA
L’homme souligne d’ailleurs qu’en 2017, les acteurs agricoles et économiques de la MRC se sont concertés afin de mettre à jour le plan de développement de la zone agricole et de l’agroalimentaire (PDZAA) pour la période 2018-2025. Ce PDZAA reflète à la fois les atouts et caractéristiques actuels de la MRC tout en étant inspirant pour le futur. Il faut préciser que la MRC du Domaine-du-Roy est une pionnière du PDZAA et celle qui a le plus de vécu avec ce plan d’action qu’elle a mis en place en 2000.
Pour établir la mouture 2018, de nombreuses consultations ont été tenues, auprès d’entrepreneurs agricoles, mais également d’élus municipaux et d’acteurs socioéconomiques locaux et régionaux. Cette réflexion s’est notamment traduite par le fort désir de maintenir et développer un noyau de producteurs et de transformateurs fiers d’offrir des produits de qualité qui se distinguent par leur typicité boréale, mais surtout de développer une agriculture durable.
« Nous avons maintenant l’avantage d’avoir mis à niveau notre réflexion, qui aura un impact majeur sur toute la filière de production », assure Gervais Laprise.
L’agrotourisme et le biologique
Le professionnel donne l’exemple de l’agrotourisme comme axe prometteur pour développer le secteur agricole et agroalimentaire de la MRC. « L’agrotourisme pourrait connaître une croissance importante chez nous d’ici 2022. On a quelques entreprises phares et en plus c’est très tendance actuellement », lance Gervais Laprise. Il souligne également l’intérêt suscité par l’appellation de nordicité de nos productions, particulièrement dans celles des petits fruits. Ce contexte l’amène à parler aussi de l’importance accordée par le CLD au développement de la production biologique, qui devient incontournable dans cette industrie.
« Notre objectif à moyen terme est de faire certifier le territoire, notamment pour attirer les biotouristes », confie-t-il. Sur ce point, il concède que le défi est d’envergure puisqu’il faut établir une cohabitation avec les productions conventionnelle et biologique. Pour ce faire, il explique que la MRC du Domaine-du-Roy et le CLD préparent actuellement une stratégie pour atteindre cet objectif d’ici 2025. Elle débutera par l’établissement d’un inventaire précis des productions, ainsi que des pratiques et techniques des entreprises agroalimentaires biologiques actuelles de la MRC. À la suite de quoi, un cahier de charge exhaustif sera élaboré pour tracer le chemin vers la certification globale du territoire.
L’ARTERRE un véhicule pour la relève
Le CLD Domaine-du-Roy est également très impliqué dans le dossier de la relève dans l’industrie de l’agriculture, puisqu’il s’agit d’un enjeu crucial pour protéger l’expertise régionale dans le domaine, mais également d’augmenter notre souveraineté alimentaire et surtout, d’assurer l’occupation du territoire. Pour le professionnel Gervais Laprise, qui se définit lui-même comme « un agent de maillage », le programme L’ARTERRE est un véhicule incontournable pour faciliter l’accès au monde agricole à la relève potentielle.
Il s’agit d’un service de maillage offert au Québec axé sur l’accompagnement et le jumelage entre aspirants-agriculteurs et propriétaires agricoles ou fonciers. L’ARTERRE permet, notamment, le recrutement, l’évaluation et l’accompagnement au jumelage des candidats. La MRC s’y implique depuis quelques mois seulement. « On a un plan, un programme et on a des fonds, pour aider les jeunes à reprendre le flambeau, notamment pour les entreprises qui n’ont pas de relève naturelle, dans l’entourage familial. On travaille aussi là-dessus avec les autres MRC de la région », explique M. Laprise, qui précise que quelque 45 jeunes sur 1 200 candidats inscrits au programme, ont mentionné avoir un intérêt pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, à titre de destination pour leur projet de relève.
L'agroalimentaire | un solide moteur économique
La zone agricole de la MRC du Domaine-du-Roy couvre plus de 72 000 hectares (ha) dont environ 25 000 sont en culture. Cette zone occupe 18 % des superficies agricoles du Saguenay–Lac-Saint-Jean et représente 19,4 % des entreprises agricoles. Les principales productions sont, par ordre d’importance, la production laitière, la culture de petits fruits, majoritairement le bleuet, et la culture céréalière.
Le territoire de la MRC-Domaine-du-Roy est vaste et parmi les neuf municipalités qu’elle couvre, Saint-Félicien compte à elle seule 40 % des entreprises agricoles et 45 % des superficies agricoles en culture, la production laitière domine Saint-Prime et Chambord, La Doré quant à elle possède une forte quantité de producteurs fruitiers.
La MRC présente aussi un noyau important de 34 entreprises certifiées biologiques sur 110 entreprises réparties à l’échelle régionale. La majorité de ces entreprises se spécialisent dans la production laitière et céréalière. Par ailleurs, la MRC compte également sur un secteur de la transformation agroalimentaire en pleine croissance comprenant, entre autres, une usine de congélation de bleuets, le seul abattoir sous inspection provinciale au Saguenay–Lac-Saint-Jean et la célèbre Fromagerie Perron.
Bien que la production laitière soit toujours dominante, plusieurs autres créneaux ont émergé au cours des dernières années et contribuent à la diversification des entreprises qui évoluent au sein de la MRC, notamment plusieurs fromageries artisanales, deux microbrasseries, un vignoble ainsi que quelques entreprises de transformation céréalière permettant aux visiteurs d’avoir accès à une gamme variée d’activités en agrotourisme.