MONTRÉAL – Avec l’arrêt complet des services de transport nolisé-touristique par autobus causé par la COVID-19, les transporteurs par autobus québécois ont subi l’anéantissement quasi complet de leurs revenus depuis le mois de mars. Alors que la saison estivale leur permet habituellement de générer la majorité de leurs revenus, ces entreprises constatent des pertes de revenus allant de 80 % à 100 % par rapport à 2019. La Fédération des transporteurs par autobus lance ainsi un cri du cœur et demande une aide financière de 16 M$ pour couvrir minimalement leurs coûts fixes durant la prochaine période d’inactivité forcée allant du 1er octobre 2020 au 1er avril 2021.
Les pertes de revenus colossales mettent en péril la survie de plus de 160 entreprises, dont certaines au Saguenay–Lac-Saint-Jean et de 4 000 emplois directs. Sans intervention du gouvernement, la Fédération craint que certains transporteurs nolisé-touristiques n’arrivent tout simplement pas à survivre jusqu’au printemps.
Depuis le 13 mars, ce sont plus de 70 000 contrats qui ont été annulés, au Québec seulement, en raison de la fermeture prolongée des frontières et de l’annulation de tous les voyages culturels, sportifs et éducatifs. Au total, les pertes financières sont estimées à 240 M$ pour l’industrie. Le gouvernement doit réagir rapidement pour atténuer ces impacts.
« L’économie canadienne et nos régions vont avoir besoin de services de transport nolisé par autobus prêts à redémarrer en force. Nos entreprises vont avoir un rôle important à jouer dans la relance de l’industrie touristique. L’aide qui nous sera donnée est cruciale et aura un puissant effet multiplicateur lors de la relance. Le gouvernement fédéral doit entendre notre cri du cœur. Pour le Groupe Autocar Jeannois la situation qui perdure actuellement est alarmante. Nous enregistrons des pertes financières de près de 100 % depuis le début de la crise. Le transport nolisé-touristique crée des retombées économiques d’importance au Saguenay–Lac-Saint-Jean et sera nécessaire au moment de la reprise des activités », mentionne Stéphane Lefebvre, président du CA de la Fédération des transporteurs par autobus et président du Groupe Autocar Jeannois.
Des services stratégiques pour l’ensemble de l’économie québécoise
La fermeture d’une seule entreprise placerait l’offre de transport en souffrance par rapport à la demande. Dans certaines régions, cela pourrait mener à la disparition complète des services de transport nolisé-touristique et affecterait de façon collatérale la reprise économique de bien des secteurs qui bénéficie de l’apport de clientèle généré par les transporteurs.
Or, le transport nolisé-touristique soutient un bon nombre de secteurs stratégiques, tels que le tourisme et les activités sportives, culturelles et éducatives. Les voyages de groupe contribuent à l’économie canadienne et permettent aux touristes étrangers, canadiens ou québécois, de voyager partout au pays.
« Le transport nolisé touristique est crucial pour le développement économique de toutes les régions du Canada. La reprise des voyages de groupes d’agrément, scolaires, culturels, sportifs, et des croisières au Québec et au Canada dépend de notre capacité à conserver une flotte d’autocars de qualité et en quantité pour répondre à la demande future. Pour les voyagistes et réceptifs du Québec, actifs auprès de toutes ces clientèles, il en va de la survie de notre secteur, déjà touché de plein fouet avec des pertes de 90 % par rapport à 2019. Avec l’aide nécessaire, nous assurons une saison 2021 », ajoute Marilyn Désy, directrice générale de l’association des Agences réceptives et forfaitistes du Québec.
Une aide urgente et nécessaire demandée
Dans ce contexte jamais connu auparavant, la Fédération demande au gouvernement fédéral une aide financière de 16 M$ pour couvrir minimalement leurs coûts fixes durant la prochaine période d’inactivité forcée allant du 1er octobre 2020 au 1er avril 2021.
Les coûts fixes à couvrir par l’aide demandée sont impondérables puisqu’ils servent à assurer l’entretien minimal de la flotte d’autocars et la sécurité des véhicules. Sans un tel entretien, les autocars ne pourront pas rouler au moment de la reprise des activités.
Cette demande est rendue nécessaire puisque les programmes de soutien développés par les gouvernements sont difficilement applicables aux transporteurs nolisé-touristiques. En effet, les immobilisations importantes et la structure de financement des transporteurs ne leur permettent pas le luxe de se diriger vers des programmes nécessitant d’accumuler de nouveaux emprunts. Par ailleurs, en contexte d’arrêt complet des activités, la subvention salariale est insuffisante aux transporteurs.
La demande de la Fédération est d’ailleurs cohérente avec l’engagement du gouvernement fait dans le Discours du trône prononcé cette semaine à l’effet que le gouvernement mettra « en place d’autres mesures d’aide pour les industries les plus durement touchées, notamment l’industrie du voyage et du tourisme ». En ce sens, la Fédération salue cet engagement.
« Le transport nolisé-touristique est très important pour l’industrie hôtelière. Chaque année, Québec reçoit habituellement des milliers de visiteurs en autocars nolisés. La situation sanitaire actuelle est extrêmement difficile pour l’industrie, mais nous devons prévoir la reprise de l’économie. Nous aurons alors besoin de tous les acteurs de l’industrie pour accueillir les touristes à nouveau », précise Marjolaine de Sa, directrice générale, Association Hôtelière de la région de Québec.
Quant au directeur général de Croisières du Saint-Laurent, René Trépanier, il souligne qu’au Québec, les croisières internationales, intimement liées au transport terrestre, représentent 1 milliard de retombées économiques annuellement. « La croissance d’une flotte d’autocars de qualité dans une perspective de développement durable est essentielle pour assurer une relance de notre industrie lourdement affectée. Sans transport nolisé-touristique, notre rayonnement provincial ne peut s’exercer. »
À propos de la Fédération des transporteurs par autobus
La Fédération des transporteurs par autobus regroupe plus de 650 entreprises privées œuvrant dans tous les secteurs du transport de personnes tel que le transport scolaire, interurbain, urbain, nolisé-touristique, adapté, aéroportuaire, médical et par abonnement.
Source : Fédération des transporteurs par autobus