Depuis un an, le gouvernement du Québec travaille sur un important plan visant à appuyer la conversion d’un certain nombre de papeteries du Québec vers de nouveaux secteurs économiques prometteurs.
Il faut d’abord souligner que les papeteries sont des éléments stratégiques essentiels pour assurer la rentabilité de toute filière forestière, en étant d’irremplaçables consommatrices stables des copeaux qui sont produits par les usines de sciages. La fermeture récente des papeteries de Thurso en Outaouais et de celle de Baie-Comeau sur la Côte-Nord, qui menace gravement la survie de l’ensemble des scieries et des activités de coupes forestières dans ces deux régions, en est un exemple probant. Alors qu’en 2000, il y avait 64 papeteries au Québec, il n’y en a plus que 40 aujourd’hui. Cette diminution marquée a été également observée dans la région, alors que leur nombre passait de sept à quatre depuis 2000. Actuellement, une bonne partie des 40 papeteries du Québec fabriquent effectivement du papier journal ou d’autres papiers d’impression, des produits dont la demande à long terme est des plus incertaine.
C’est parce qu’il est pleinement conscient de cette problématique, que le gouvernement du Québec envisage d’investir autour d’un milliard de dollars dans le cadre d’un vaste plan conjoint avec l’industrie de plus de 3,5 milliards $, afin de convertir certaines papeteries (mais pas toutes…) vers de nouveaux produits : la cellulose (une forme de plastique biodégradable), les papiers tissus (les essuie-tout, le papier toilette), la production de pâtes commerciales, etc.
Placer la région au cœur du futur plan québécois de conversion des papeteries
Les quatre papeteries et usine de pâte de la région, génèrent ensemble un total de 950 emplois directs et sont toutes opérées par Produits Forestier Resolu. L’usine de pâte de Saint-Félicien est celle dont la situation est la plus sûre, fabriquant un produit dont la demande future est assurée, tout en étant associée au complexe des serres Toundra et à une importante usine de cogénération. Bien que lié à d’avantageux droits de production hydroélectrique privée (Kénogami et Alma) ou à une usine de cogénération (Dolbeau-Mistassini), l’avenir des trois autres papeteries régionales passe, à long terme, par de nouveaux produits. En effet, ces trois usines fabriquent actuellement des papiers dits de spécialité, destinés aux magazines, aux circulaires, aux annuaires téléphoniques, etc. Dans un futur proche, ces usines devront réorienter leur production vers de nouveaux marchés. C’est là que le futur plan de conversion conjoint entreprise/gouvernement du Québec prend tout son sens. Il est donc impératif que tous les intervenants régionaux concernés travaillent ensemble dès maintenant, pour réunir les conditions qui feront que toutes nos papeteries feront partie du futur plan de conversion des papeteries québécoises, leur assurant ainsi un avenir durable. Notre région est née sous le signe de la hache, en y mettant efforts, compétence et innovation, son avenir sera encore longuement associé à cette magnifique forêt qui nous caractérise tant. Au boulot !