SAGUENAY – Le CMAX Transport finalise présentement sa phase d’ingénierie préliminaire dans le cadre de son mandat d’optimiser le réseau ferroviaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ). Cette étape consiste à vérifier si le trajet topographique du chemin de fer suggéré par l’organisme est réalisable.
Soutenu financièrement par les MRC de la région et le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), CMAX a le mandat d’optimiser le réseau ferroviaire. L’organisme a donc pris en compte les normes de Transport Canada et de l’Association des chemins de fer du Canada (ACFC) pour réaliser un premier tracé qui vise à améliorer la sécurité des mouvements ferroviaires, le temps de parcours, le service aux clients industriels et la fluidité sur les réseaux.
« La phase d’ingénierie préliminaire que nous effectuons est une étape de validation. Il s’agit d’un exercice technique où nous calculons des volumes. Combien de ponts, de ponceaux, d’acier, de remblais, de roche, etc., que le nouveau tracé exigera ! Une fois ce travail terminé, nous pourrons certifier que le tracé proposé est faisable et nous serons en mesure de le quantifier au niveau des matériaux », explique Claude Asselin, coordonnateur du CMAX Transport. L’ingénierie préliminaire en poche, le CMAX et ses partenaires pourront aller de l’avant vers l’étape des consultations publiques et les appels d’offres pour la construction.
« La COVID a ralenti un peu les choses et nous avons accumulé un léger retard au niveau de la livraison de cette phase d’ingénierie. Nous espérons terminer le rapport pour septembre. Au départ nous prévoyons conclure cette partie pour juin. Les travaux techniques auront nécessité deux ans et demi d’effort et un peu plus d’un million de dollars d’investissement ».
Prévoir l’avenir
Claude Asselin souligne que présentement l’achalandage sur nos rails n’a pas augmenté, mais qu’il est toutefois nécessaire de revoir le réseau et de ne pas trop tarder. « Plus nous attendons et plus la mise à jour de nos voies ferrées sera problématique. Les villes s’étendent, les autoroutes poussent et des projets industriels naissent. Ces variables réduisent l’espace où un chemin de fer peut être construit. D’ailleurs, si une refonte de notre réseau avait été pensée il y a 30 ans, nous n’aurions pas à effectuer ce travail aujourd’hui. Des réserves foncières pour conserver les sols ont été incluses dans nos travaux d’aménagements. Cette disposition empêche des projets de voir le jour où passe notre tracé. Un impératif pour ne pas faire tout ce travail pour rien. »
Le développement du Grand Nord et de la Côte-Nord dans les prochaines décennies aura pour effet d’augmenter le trafic sur nos rails. C’est, entre autres, dans cette optique que le réseau ferroviaire est à revoir. « C’est une façon de se positionner. Nous pourrons attirer davantage d’entreprises à s’installer ici si nous disposons d’une infrastructure performante. » De plus, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport routier pourrait motiver les industries à se tourner vers d’autres solutions comme le train pour la manutention de biens.
Une jonction à modifier
Des modifications sur le réseau
ferroviaire sont primordiales selon le coordonnateur du CMAX Transport. En effet, certaines portions du secteur de Chibougamau et de La Doré sont à refaire et un carrefour à Chambord peut même être dangereux dans certaines situations. « Chambord est une jonction pour les trains de l’est, de l’ouest et du sud. C’est une importante connexion et pour une question de logistique, il y a un poste de triage. Toutefois cet aménagement empiète sur la rue de la Gare qui est, entre autres, un des seuls accès pour la municipalité de Saint-André. Donc lorsque le centre de triage est utilisé, la rue est bloquée. Une problématique pour des services essentiels comme les policiers, ambulanciers et pompiers qui auraient à emprunter cette route », conclut Claude Asselin.