La forêt régionale est un des piliers économiques majeurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean. En effet, environ 7 200 emplois directs sont générés en 2021 dans la région par la récolte forestière, la transformation du bois et les activités de transport associées. De nombreux autres emplois sont également liés aux fonctions récréatives et touristiques de l’immense forêt régionale.
Les futures mesures de protection de l’habitat du caribou forestier sont le dernier défi qui se pose au monde forestier régional. Si l’ensemble des mesures de protection envisagées étaient mises de l’avant, pas moins de 8 % des volumes récoltés annuellement dans la région disparaitraient, entraînant la perte de près de 600 emplois directs. Plusieurs avancent qu’une transformation accrue des volumes forestiers récoltés ici en région permettrait de compenser ces pertes d’emplois. Est-ce possible ?
Afin de répondre à cette question, nous avons compilé quelques chiffres clés. Rappelons que le Saguenay–Lac-Saint-Jean représente 20,7 %
de la possibilité forestière totale du Québec.
Comme on le constate, les secteurs de la récolte/aménagement et des scieries (soit la première transformation du bois) sont bien représentés dans la région. Cependant, il y a un important retard en termes de 2e et 3e transformation. En fait, si 20 % de la 2e et 3e transformation du bois du Québec se faisait au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il y aurait 6 400 emplois directs de plus dans la filière forestière régionale, un chiffre 10 fois supérieur aux éventuelles pertes de 600 emplois directs qui pourraient résulter de la mise en application des mesures de protection du caribou forestier. Mais comment arriver à maximiser la mise en valeur régionale de la forêt ?
Des pistes pour maximiser l’apport économique
Pour notre région, les données révèlent qu’environ 1 million de mètres cubes de bois actuellement non récoltés seraient économiquement récupérables. Ce 1 million de m³ proviendra de superficies déjà en exploitation et ne demande donc pas d’augmenter les superficies de coupe forestière. Les principales pistes de maximisation de la filière forestière régionale sont les produits de charpente, les produits de bois d’ingénierie, les palettes, les granules, les biocarburants, le biogaz, les panneaux de bois préfabriqués (comme l’usine de West Fraser à Chambord, où 120 emplois en usine ont été récemment créés) et les matériaux cellulosiques (comme le projet de Produit forestiers Résolu à Kénogami). Dans le contexte politique et économique actuel, cette maximisation tarde à se concrétiser. Les éventuelles mesures de protection du caribou forestier devront donc être accompagnées d’un vigoureux plan conjoint des deux gouvernements afin d’assurer la maximisation de notre filière forestière.