SAGUENAY – Le repreneuriat fait désormais partie du quotidien des institutions financières et des firmes comptables spécialisées dans le transfert, la vente et l'achat, d'entreprises. 

Ce nouveau mot a fait son apparition dans le vocabulaire de la presse économique que tout récemment. Il fait référence aux entrepreneurs qui songent à se retirer des affaires pour prendre leur retraite et qui attendent seulement la bonne occasion pour vendre, céder ou transférer, leur compagnie.  Leur nombre ne cesse de grandir. 

Selon le Centre de transfert d'entreprises du Québec (CTEQ), cette tendance marquée, qui inclut également le désir de jeunes gens d'affaires des Premières nations d'acquérir une PME fortement implantée dans son milieu " constitue un véritable enjeu ". 

C'est dans cet esprit que le CTEQ annonçait, à l'issue de son 6e Sommet sur le repreneuriat tenu récemment à Montréal, la signature d'un partenariat stratégique avec la Commission de développement économique des Premières nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL).

Mashteuiatsh

Depuis 2015, à l'échelle de la province, le CTEQ a accompagné dans son domaine d'expertise 15 000 entrepreneurs et 4500 PME pour un chiffre d'affaires total de 5,7 milliards $.

L'entente intervenue fait en sorte que les deux groupes travailleront désormais de concert auprès des chefs d'entreprises des Premières nations et du Québec dans la promotion de l'entrepreneuriat autochtone. 

Le développement en commun des connaissances et l'accompagnement font également partie des termes de cet engagement. Une attention particulière sera apportée aux régions, car les défis en matière de transfert, de vente et d'achat d'entreprises, y sont parfois plus nombreux, estiment la CTEQ et le CDEPNL

" Ce partenariat sera grandement profitable à Mashteuiatsh, où il y a beaucoup de jeunes qui veulent devenir propriétaires d'une entreprise, pas seulement au sein de leur propre environnement mais partout au Québec. D'où l'importance de faire connaître les avantages reliés au repreneuriat grâce à notre expertise dans ce domaine ", note Antoine Grenier, conseiller à la Commission de développement économique des Premières nations (CDEPNL).

Des chiffres révélateurs

Une étude de l'Institut de recherche sur ls PME de l'Université du Québec à Trois-Rivières, citée pas Le Droit, fait état de chiffres révélateurs. 

En l'espace de deux années seulement, soit entre 2021 et 2022, les projets de transferts d'entreprises ont doublé. Selon Desjardins Capital, 50 % des propriétaires de PME au Québec ont 55 ans et plus et seulement 10 % d'entre eux disposent d'un plan de relève formel . L'institution financière estime que, d'ici 10 ans, 90 000 PME québécoises chercheront un repreneur.

Une tendance semble vouloir se dégager à l'effet que, de manière générale, beaucoup d'entrepreneurs manquent de préparation pour affronter cette étape cruciale de leur carrière.. 

Garder la tête froide

" La valeur de l'entreprise sert souvent à financer le fonds de retraite du cédant. Il faut toutefois se méfier du facteur émotif lié à la perception de la valeur qui, elle, doit être maximisée. Souvent, les cédants s'attendent à une valeur élevée en lien avec la performance; toutefois, lorsqu'un entrepreneur a dirigé sa compagnie pendant 20 ou 30 ans, il se dégage une certaine émotion qui peut influencer sa vision de la valeur ", observe Richard Quinn, directeur principal de transfert d'entreprise pour le Mouvement Desjardins.

En conclusion, faire appel à une personne indépendante permet de prendre du recul et d'obtenir des données factuelles. Il est recommandé de solliciter les services d'un expert reconnu par l'Ordre des experts en évaluation d'entreprise, conseille le Canadian Institute of Chartered Business Valuations.