N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Le transport, un service vital publié dans notre édition du mois de septembre.
SAGUENAY – La main-d’œuvre étrangère est une solution de prédilection dans beaucoup de domaines au Québec, notamment celui du transport routier. Le métier de chauffeur est sixième sur la liste des milieux les plus demandés au Québec, selon le Journal de Montréal.
« Le Groupe Morneau a dû se tourner vers la main-d’œuvre étrangère parce qu’effectivement il y a un manque de travailleurs, mais également de relève. Dans le contexte actuel, les candidats veulent de moins en moins travailler de nuit, souhaitent ne rien manipuler et ont souvent des demandes incompatibles avec le travail à effectuer », mentionne Nicole Morneau, responsable au recrutement international chez Groupe Morneau.
La pénurie de camionneurs n’est pas un élément nouveau chez le Groupe Morneau. C’est tout de même plus élevé aujourd’hui considérant que beaucoup sont partis et se sont réorientés durant la pandémie selon Mme Morneau. « Quand tu embarques dans un processus outre-mer, tu ne sais pas trop à quoi t’attendre. Nous ne savions pas il y a quatre ou cinq ans qu’il faudrait se rendre là pour avoir des travailleurs. La pénurie de main-d’œuvre existe vraiment et elle nous pousse à trouver rapidement des solutions », ajoute-t-elle.
Recruter outre-mer
Cela peut sembler simple d’aller chercher des travailleurs dans plus d’une vingtaine de terminus à l’extérieur du Québec, mais c’est un travail de longue haleine pour les collaborateurs du Groupe Morneau.
« Avant qu’un travailleur étranger arrive ici, ça peut prendre jusqu’à 8 mois. Il existe plusieurs mesures et formulaires pour s’assurer que ces gens peuvent traverser, c’est pourquoi nous devons constamment rester à l’affût des sites gouvernementaux. Les délais sont également très longs parce que ces domaines ne font pas non plus exception au manque d’employés », souligne Mme Morneau.
Avant de soumettre un dossier, la personne intéressée à l’emploi doit avoir au moins trois années d’expérience derrière le volant de gros véhicules. Rappelons que les travailleurs étrangers n’ont souvent pas les mêmes outils, camions et formations qu’au Québec, c’est pourquoi ils doivent passer des examens régis par la SAAQ une fois arrivés ici. « C’est un mastodonte que les camionneurs possèdent entre leurs mains. Bien que nous soyons en pénurie de main-d’œuvre, nous ne pouvons pas nous permettre d’être plus indulgents ou de réduire nos critères quant aux qualifications requises. […] Amener des travailleurs, c’est du temps, de l’argent, mais cela en vaut la peine. Notre taux de réussite est excellent. Habituellement, une formation, c’est 6 mois et ça se déroule tellement bien, qu’après trois mois, nous sommes en mesure de les envoyer sur la route », explique Nicole Morneau.
Arrivée ici
Les travailleurs obtiennent généralement des permis de travail d’une durée de trois ans. Toujours selon Mme Morneau, la main-d’œuvre étrangère est soumise aux mêmes règles et mêmes conditions que les travailleurs québécois une fois arrivés au Québec.
« Les trois premiers mois après l’arrivée de ces nouveaux collaborateurs, je suis présente pour les accueillir, répondre à leur questionnement et les aider à s’intégrer. Une équipe de maîtres-chauffeurs et de formateurs est présente au sein de chez Morneau pour les accompagner tout au long de l’apprentissage opérationnel. »
« Nous tentons de leur donner les meilleurs atouts et conditions pour favoriser leur arrivée. Nous avons la chance que chaque terminus s’implique dans le processus d’intégration autant personnel qu’opérationnel », renchérit-elle.