N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Construction, une industrie en mutation publié dans notre édition du mois de février.
SAGUENAY – À l’instar de l’industrie qu’elle représente, l’Association de la construction du Québec (ACQ) est en effervescence. Venant de conclure les travaux de modernisation de sa gouvernance, son équipe œuvre maintenant sur une planification stratégique, qui devrait être soumise cet été.
La nouvelle gouvernance se mettra en place en mai, lors du congrès de l’ACQ, après un chantier qui a duré deux ans. « L’objectif, c’est de donner plus d’agilité au conseil d’administration. Nous sommes une fédération, c’est un modèle très particulier. Nous avons voulu être plus modernes, tout en nous permettant quand même d’entendre ce que nos associations affiliées ont à dire », indique la directrice générale, Francine Sabourin, entrée en poste en août 2022.
Le président de l’organisation, Jean-François Arbour, estime que la gouvernance se devait d’être modernisée afin de « pouvoir faire face aux nouveaux défis qui s’en viennent ». Le conseil d’administration (CA) passe ainsi de plus de 30 personnes à 15 membres. « C’est un grand pas de fait. […] Nous sommes dans un mode de changement rapide et l’outil que nous avions à l’origine ne permettait pas de s’adapter rapidement », ajoute-t-il.
Des forces
Une des forces du modèle de gouvernance renouvelé est l’ajout de la présence de quatre femmes, dont deux entrepreneures. « Nous voulons aussi faire plus de place aux jeunes et aux personnes de différentes communautés culturelles », assure M. Arbour. Un comité d’évaluation sera mis sur pied pour analyser les différentes candidatures. « Nous allons regarder le spectre complet des compétences des candidats afin d’avoir un conseil d’administration qui a le moins possible d’angles morts », précise Mme Sabourin. Un Forum des régions a également été créé pour conserver la force générée par la présence de l’ACQ sur tout le territoire québécois.
La mise en place de ce CA modernisé coïncidera avec le départ de Jean-François Arbour, qui quitte la présidence après quatre ans. « Ce n’était pas voulu, mais je pense que c’est un bon moment pour faire le changement. La nouvelle gouvernance commencera avec une nouvelle présidence », affirme celui dont le mandat aura été marqué par la pandémie, le recrutement d’une direction générale et une négociation de la convention collective qui s’est conclue pour la première fois sans grève.
Planification stratégique
L’exercice de planification stratégique lancé récemment implique les effectifs de l’ACQ provinciale, de même que ceux des différentes associations régionales affiliées. « Nous sommes à réfléchir sur quoi nous voulons travailler. Nous souhaitons voir plus loin. Avec toute l’équipe, avec tous les administrateurs, je pense qu’on va être capables d’amener notre organisation à être un bon contributeur pour l’industrie et la pousser à être plus innovante », souligne Francine Sabourin.
Même si elle préfère attendre la planification stratégique pour donner plus de précisions sur sa vision, la directrice générale croit que l’ACQ devra se positionner comme un partenaire de changement et propulser la construction à un autre niveau. « Nous avons un rôle à jouer qui est très important. En CA et dans les rencontres que nous avons eues, c’est ce qui est ressorti : à quel point nous pensons que l’ACQ peut être une locomotive majeure pour amener les gens à voir les choses différemment », commente-t-elle.
Projet de loi 51
Le projet de loi 51 concernant la modernisation de l’industrie de la construction sera sans contredit l’enjeu majeur en 2024 dans ce domaine. « C’est un grand changement pour tous. C’est une nouvelle culture qu’on va devoir amener. Nous espérons que ce projet de loi n’est pas la fin en soi, mais plutôt une ouverture à intégrer de l’amélioration continue à notre secteur », note Mme Sabourin.
Cette dernière s’intéressera aussi au projet de loi 42, qui détaille des mesures pour lutter contre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel dans les milieux de travail. L’ACQ désire jouer un rôle pour accompagner les entrepreneurs à ce propos. La préparation des prochaines négociations de la convention collective, qui arrivent en 2025, attirera enfin l’attention de l’ACQ.