SAGUENAY – La ministre de l’Environnement et changement climatique, Catherine McKenna, à annoncé au cours des dernières heures qu’elle donnait son aval au projet de Terminal maritime en rive nord du Saguenay, tel que le recommandait le rapport final de L'Agence canadienne d'évaluation environnementale du gouvernement du Canada (ACEE) déposé au cours des dernières semaines.
« Ma décision est fondée sur des données scientifiques rigoureuses, l'expertise des ministères fédéraux et la consultation approfondie du public et des Premières Nations. L'Administration portuaire du Saguenay devra respecter les conditions établies pour assurer la mise en œuvre des mesures d'atténuation visant à réduire les risques sur le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent. Nous sommes engagés à veiller à ce que la prise de décisions soit éclairée en faveur du développement durable tout en offrant des possibilités et de croissance économique au profit de toutes les Canadiennes et tous les Canadiens et Canadiennes », a déclaré la ministre McKenna.
Nouvelle très attendue au Saguenay
Selon la ministre, le projet n'est pas susceptible d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants. Il consiste en la construction et l'exploitation d'un nouveau terminal portuaire multiusagers à Sainte-Rose-du-Nord. La nouvelle qui était attendue ces jours-ci par le promoteur Port de Saguenay (PS) aura un impact significatif sur le développement de la minière Arianne Phosphate, le client qui est à l’origine de la demande de PS. Il servira donc éventuellement au développement d’autres projets sur le territoire du nord du Québec.
Pour Carl Laberge, directeur général de Port Saguenay, il s’agit d’une excellente nouvelle même s’il reste bien des étapes avant que cet équipement soit rendu disponible pour les clients de PS. « On est très heureux de cette annonce, parce qu’on a travaillé tellement fort pour y arriver. Cela fait trois ans et demi qu’on met d’immenses efforts là dedans, notamment dans la consultation. C’est une étape très importante, mais il faut maintenant qu’Arianne complète son financement pour que nous puissions concrétiser le projet », assure le DG.
Arianne heureuse de l'annonce
La direction d'Arianne Phosphate salue la décision d'Ottawa qui lui permettra d'aller de l'avant dans son projet minier. « Nous sommes ravis de cette décision », a déclaré Jean-Sébastien David, chef des opérations d’Arianne Phosphate. « Ce résultat est le fruit d’une longue période de collaboration avec l’APS et a impliqué de nombreuses études environnementales, des consultations publiques ainsi qu’une évaluation d'impact environnementale très complète et rigoureuse réalisée par l'Agence Canadienne d'Évaluation Environnementale. Maintenant que les conditions sont réunies et que les responsabilités de l’APS et celles des utilisateurs du terminal maritime sont bien définies, cette autorisation permettra à Arianne et à ses parties prenantes de bénéficier des avantages économiques du projet du Lac à Paul tout en agissant de façon responsable envers l'environnement. »
Plusieurs conditions à respecter
La déclaration de décision de la ministre établit plus de 70 conditions visant à protéger l'environnement, incluant les mammifères marins, le poisson et son habitat, les oiseaux, le patrimoine naturel et culturel et la santé humaine, et comprends des mesures d'atténuation et des exigences liées à un programme de suivi que l'Administration portuaire du Saguenay devra respecter.
Selon la ministre McKenna, cette décision s'appuie sur une évaluation environnementale rigoureuse et fondée sur la science, réalisée par l'Agence avec la participation du public, des Premières Nations et des ministères fédéraux détenant une expertise, y compris Pêches et Océans Canada, Transports Canada, Environnement et Changement climatique Canada, Santé Canada, Ressources naturelles Canada, Parcs Canada et le ministère provincial du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Pour prendre sa décision, la ministre a examiné le Rapport d'évaluation environnementale et les commentaires reçus de la part des peuples autochtones et du public. L'Agence canadienne d'évaluation environnementale conclut que le risque d'effet négatif cumulatif sur la population de béluga de l'estuaire du Saint-Laurent, occasionné par l'augmentation du trafic maritime liée au projet, serait faible et que les mesures d'atténuation contribueraient à diminuer les risques.
Pas de surprise le promoteur
Pour Carl Laberge, il n’y a pas de surprise dans le contenu de ces conditions, puisque l’ensemble de celles-ci avaient été identifiées et évaluées lors des consultations. « Il n’y a pas de surprise là-dedans. Nous allons voir à appliquer toutes ces mesures. Les gens vont se rendre-compte que notre approche est sérieuse et transparente », lance le représentant du promoteur.
À titre d’exemple, PS doit s’assurer de prévenir les effets potentiels du projet sur le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent. Il devra notamment assurer une surveillance visuelle et un arrêt des travaux en présence de bélugas durant la construction. Le promoteur devra également effectuer une surveillance en temps réel des niveaux de bruit subaquatique émis par les travaux en milieu aquatique.
D’autres permis à obtenir
À la suite de cette décision, le promoteur devra obtenir des autorisations et des permis additionnels auprès de Pêches et Océans Canada et de Transports Canada. L'Agence sera chargée de surveiller et de mettre en application les conditions juridiquement contraignantes en vertu de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (2012).