N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Agriculture et Agroalimentaire, les bénéfices d’une approche collaborative », publié dans notre édition du mois de juillet.
SAGUENAY – Les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre se font sentir dans la région et le secteur agroalimentaire n’y fait pas exception. Il est en fait frappé de plein fouet par cet enjeu, auquel il faut répondre pour conserver la compétitivité et la productivité des entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
« C’est un très gros enjeu, particulièrement pour le secteur agricole et agroalimentaire. […] Le défi est encore plus grand pour être attractif. En ce moment, les producteurs ont quand même trouvé des solutions pour demeurer en activité, […] mais on doit continuer de chercher des idées pour pallier cet enjeu », indique Isabelle T. Rivard, directrice du Créneau d’excellence AgroBoréal.
Elle rappelle qu’il est essentiel pour les entreprises agroalimentaires d’avoir accès à une main-d’œuvre compétente, mais aussi à des gestionnaires compétents, pour être rentable. L’organisme qu’elle chapeaute a donc mis en place une nouvelle initiative, le consortium AgroCompétences, afin de tenter de répondre à ces besoins. Ce consortium regroupe des représentants du domaine de la formation et de l’emploi en lien avec le secteur, dont des établissements de formation, le Collectif en formation agricole, la Table agro-alimentaire Saguenay–Lac-Saint-Jean et les Comités sectoriels de main-d’œuvre. « Ce consortium-là s’est donné un plan d’action […] qui touche le développement des compétences et l’attractivité et la rétention de la main-d’œuvre. Le but, c’est de pallier les enjeux et les besoins de main-d’œuvre et de compétences à l’intérieur des entreprises pour leur permettre de rester compétitives », souligne la directrice.
Isabelle T. Rivard croit qu’une autre solution pour favoriser l’attractivité du secteur passe par un changement de paradigme, un grand défi pour les prochaines années. « Il faut que la perception des entreprises agricoles change. Il faut que les entrepreneurs se perçoivent comme des gestionnaires d’entreprises agricoles plutôt que comme des producteurs agricoles. […] Il s’agit de voir comment on amène ces entreprises-là vers une performance plus grande en améliorant les compétences du gestionnaire, notamment en lien avec la gestion des ressources humaines, des compétences stratégiques, financières, etc. », estime-t-elle.
Filières : une meilleure synergie
Le Créneau d’excellence AgroBoréal mise également beaucoup sur la coordination verticale des filières (par exemple bleuet, chanvre, grandes cultures, etc.). Il souhaite créer davantage de synergie entre les différents maillons de ces filières, comme les producteurs, les transformateurs, les entreprises qui font la mise en marché, pour arriver à une plus grande performance générale de la filière. Encore une fois, cela devrait se faire en tenant compte des besoins du marché.
Innover en agriculture nordique
La recherche et l’innovation permettent aussi de développer la productivité d’une entreprise et ne sont pas à négliger. C’est pourquoi le Fonds de recherche agroalimentaire axé sur l’agriculture nordique (FRAN-02) a été créé pour soutenir des projets de recherche et développement sur des problématiques transversales de l’agriculture nordique et générer du savoir collectif. Il a permis de financer 14 projets pour un total de 826 064 $. La valeur totale de ces projets atteignait 3 341 347 $.
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