SAGUENAY – Les six candidats à la mairie de Saguenay ont présenté leur vision concernant différents enjeux économiques lors d’un débat organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay–Le Fjord (CCISF) mercredi à midi, à la salle François-Brassard du Cégep de Jonquière.
Dans une formule permettant aux candidats de répondre aux questions de l’animateur Dominick Fortin, mais sans pouvoir interagir entre eux, Jacinthe Vaillancourt, Serge Simard, Claude Côté, Catherine Morissette, Julie Dufour et Josée Néron ont pris position sur trois grands thèmes : leadership et positionnement régional, attractivité régionale et finances publiques.
L’importance du leardership de la future mairesse ou du futur maire a fait consensus, même si chaque candidat avait sa propre version de la façon de le mener. Julie Dufour a attaqué le débat en affirmant qu’une mairesse ne doit pas faire de micro-gestion et plutôt faire confiance à l’expertise des gestionnaires en place, faisant notamment référence à la présidence de Promotion Saguenay. Serge Simard souhaite faire de Saguenay une véritable capitale régionale en usant d’un « leadership de projets ».
Claude Côté a amené une vision qui tranchait avec celle des autres candidats, prônant un « leadership du 21e siècle » et adressant notamment les enjeux de justice sociale, de mobilité durable et d’environnement. Il souhaite faire de Saguenay une ville à échelle humaine et voir l’économie comme « quelque chose qui peut nous servir dans un avenir qui est durable ».
Faisant notamment référence au projet de bioparc, la mairesse sortante, Josée Néron, a réaffirmé l’importance d’avoir un conseil municipal qui travaille ensemble sur les projets. Jacinthe Vaillancourt en a profité pour saisir la balle au bond. « Le bioparc, […] on a manqué de leadership à l’intérieur du conseil entre autres. Il y a des étapes et celle de l’acceptabilité sociale n’a pas été mise en place », a-t-elle critiqué, assurant de son côté être en mesure d’incarner un « leadership d’influence et de cohérence ».
Le rôle de Promotion Saguenay
Le rôle de Promotion Saguenay a transcendé plusieurs thèmes, alors que les échanges y ont souvent fait allusion. Josée Néron a défendu le mode de fonctionnement actuel de l’organisme, attaqué par plusieurs autres candidats au cours du débat. « L’avantage de ce qu’on a fait avec Promotion Saguenay dans le dernier mandat, c’est qu’on leur a permis d’engager des gens compétents. Ces gens-là n’ont pas besoin d’une réorganisation. Ils ont tout simplement besoin qu’on les laisse travailler », a-t-elle affirmé.
Catherine Morissette s’est opposée à cette vision, elle qui souhaite en effectuer une évaluation. « Ce que je reproche à Promotion Saguenay, ce n’est pas son travail, c’est le mandat qu’on lui a donné. […] Je trouve que depuis les quatre dernières années, Promotion Saguenay est encadré […], on dirait que ça ne marche pas, qu’ils sont toujours arrêtés. Promotion Saguenay doit être notre moteur économique et on doit lui donner les coudées franches », a-t-elle souligné.
Claude Côté souhaiterait également changer le mandat de l’organisme afin qu’il s’occupe de développement économique durable. Quant à Julie Dufour, elle a réitéré sa volonté de laisser le conseil d’administration choisir la présidence de l’organisme.
Taxes foncières
Plusieurs candidats se sont accordés sur le fait que les taxes foncières, commerciales et industrielles sont un enjeu, rappelant qu’elles sont parmi les plus élevées au Québec. Différentes propositions pour les stabiliser ou les diminuer ont été faites. Mme Vaillancourt souhaite aller chercher de nouveaux revenus en poursuivant le développement, Claude Côté propose des alternatives à la taxe foncière, comme une taxe à l’étalement urbain, tandis que Julie Dufour veut mener à bien le réaménagement de la fonction publique.
Serge Simard désire pour sa part profiter des grands projets en gestation. « Il faut mettre en œuvre des plans d’action pour créer des pôles de développement économiques chez nous pour être en mesure de diminuer ou de stabiliser les taxes », croit-il.
Attractivité régionale
Différentes propositions ont été mises sur la table lors de la thématique sur l’attractivité régionale. Josée Néron en a profité pour affirmer que, sous son administration, 2000 nouveaux habitants se sont établis à Saguenay. Julie Dufour a réaffirmé son projet d’attirer 10 000 nouveaux citoyens en 10 ans, restant toutefois relativement vague sur les façons dont elle s’y prendra.
Selon Catherine Morissette, il faut diversifier les activités économiques et « dérouler le tapis rouge » aux nouveaux arrivants en leur donnant des avantages à s’établir ici. Elle souhaite aussi miser sur la qualité de vie à quelques minutes du travail. Jacinthe Vaillancourt mise aussi sur la qualité de vie, de même que sur le rapprochement avec les établissements d’enseignement pour intégrer les finissants à Saguenay et la création d’un conseil jeunesse. Quant à Claude Côté, il affirme qu’il est nécessaire de protéger les programmes exclusifs d’enseignement, comme ATM et le baccalauréat en plein air de l’UQAC. Il souhaiterait aussi le développement d’autres programmes de ce genre.