Dominique Savard
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Dominique Savard

SAGUENAY – Dans le contexte de la relance post pandémie, quatre organisations du secteur de l’aluminium, dont trois qui ont leur siège social dans la région, AluQuébec, le CQRDA, le Réseau Trans-Al et la SVA ont décidé d’unir leurs efforts afin de favoriser un rapprochement entre demandeurs et fournisseurs québécois de produits et composants en aluminium dans le but de développer, renforcer et bonifier la chaîne locale d’approvisionnement.

« On se rend compte avec la pandémie, une des conséquences que les entreprises qui s’approvisionnent à l’extérieur du Canada rencontrent certaines problématiques de délais de livraison et toutes sortes de problèmes logistiques. Et pendant ce temps-là, parallèlement au Québec et dans la région, il y a des industries qui ont des capacités qui ne sont pas utilisées parce qu’elles ne fonctionnement pas à 100 % en raison de la crise actuelle. Donc, on se ramasse avec beaucoup d’entreprises qui ont de belles capacités inutilisées et en même temps, des entreprises qui ont de la difficulté à s’approvisionner de l’externe. Ce qu’on veut faire, c’est de les mettre en contact. On veut que les gens qui ont des problématiques d’approvisionnement regardent ce qui existe au Québec et qu’elles puissent demander des soumissions pour passer des contrats avec des gens d’ici. À la blague, je dis souvent que l’on veut être une agence “Tinder” de l’aluminium. On va faire des mariages entre les clients et les fournisseurs », explique Paulyne Cadieux, directrice générale du Réseau Trans-Al.

Fournir de nouveaux produits

De son côté, Christian Fillion, directeur général de la SVA, souligne qu’il y a des entreprises québécoises de l’aluminium qui peuvent faire des choses inconnues et fournir des produits qui sont commandés de l’international. « On vise à être de plus en plus autonome au Québec et les entrepreneurs peuvent avoir l’idée de faire ces produits. » Par exemple, selon Gilles Déry, directeur général du CQRDA, un partenaire a répondu rapidement à cette initiative en lui faisant part de ses activités. « Il m’a écrit qu’il était en mesure de faire des activités de formage de feuilles d’aluminium en grandes séries et qu’il n’avait jamais pensé que des clients près de chez nous en auraient besoin. Il y en a plein comme ça. Je pense qu’on va développer une belle chaîne où on va consolider et renforcer toute la dynamique dans l’industrie de l’aluminium au Québec », précise M. Déry.

L’international demeure très important

Martin Charron, DG d’AluQuébec affirme que l’objectif de cette initiative n’est pas de remplacer tout le commerce international qui demeure très important pour le Québec. « Dans certaines applications, il est beaucoup question de volumes. On peut susciter ce volume-là et peut-être ultimement amener des projets à démarrer. On parle de bonifier la chaîne de valeur, développer d’autres chaînes d’approvisionnement. Faire savoir à d’autres joueurs ce qu’on l’on peut faire et qu’il y a quatre organismes qui travaillent ensemble pour que l’on favorise l’utilisation d’aluminium. Il faut dire aussi qu’on s’adresse aux entreprises de transformation et les équipementiers. »

Mme Cadieux, explique que l’aluminium, on peut le plier, le couper, le découper, le percer, l’assembler, le souder, le coller, l’usiner, le peindre et traiter sa surface. « Toutes ces opérations font partie de la transformation. Les compagnies qui ont besoin de gros volumes, elles vont en Chine ou dans d’autres pays parce que les prix sont moins chers. Ce que l’on souhaite, c’est que ces gens-là redemandent des soumissions à des entreprises d’ici parce que les situations ont changé, parce que l’industrie s’améliore, et que la compétitivité des entreprises augmente, ce qui fait que l’écart de prix diminue. Il y a donc de belles opportunités d’affaires à faire ici. »

À cet effet, nous faisons un appel à tous afin d’identifier:

  1. Des entreprises qui ont présentement des besoins en matière de sous-traitance, de fourniture de produits et composants en aluminium ou qui souhaitent explorer des solutions locales d’approvisionnement plutôt que leurs sources actuelles à l’international; des entreprises qui sous-traitent dans les pays à faible coût et qui souhaitent trouver des fournisseurs québécois;
  2. Des entreprises de la transformation de l’aluminium ayant des capacités disponibles ou de l’expertise pour proposer des solutions innovantes quant à l’utilisation d’aluminium;

Des idées, des opportunités de marché, des besoins en équipement et en technologie qui pourraient venir améliorer/compléter l’écosystème de l’industrie de l’aluminium et appuyer la Stratégie québécoise de développement de l’aluminium (SQDA) 2015-2025.

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