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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Le manufacturier de produits métalliques REMAC livre pour un client de la Nouvelle-Écosse une première de six tours de télécommunications de 100 pieds entièrement conçues en aluminium extrudé. Traditionnellement fait d’acier, le manufacturier compte par l’introduction du métal gris se positionner avec un produit plus léger et compétitif.

« Les six tours seront livrées à la communauté de Pictou en Nouvelle-Écosse. Le client est actuellement en train d’y faire un déploiement d’internet haute vitesse et nos structures viendront supporter la technologie relative à la 5G », explique André Poulin, directeur général de Remac.

Situé aux abords de l’océan Atlantique, le comté de Pictou doit composer avec un air salin et de fortes bourrasques. « Notre structure résiste à des vents de 180 km/h et peut supporter, en plus de l’équipement, 30 mm de glace. Des caractéristiques essentielles pour les besoins de notre client. L’aluminium présente des avantages sur l’acier comme une durée de vie supérieure et des propriétés résistantes à la corrosion. »

Un marché à porter de main

L’entrepreneur prévoit produire à un rythme d’une tour par semaine. À ce volume, leur atelier du boulevard Saint-Paul n’est plus adéquat. « Les gens de Serdex nous ont aidés à monter un plan d’affaires et une étude marcher afin d’ouvrir une nouvelle usine. À terme cela pourrait créer cinq emplois dans la région. »

Si l’homme d’affaires est aussi confiant en l’avenir, c’est que la demande pour les infrastructures supportant la technologie 5G devrait exploser. « C’est une technologie qui transporte de larges bandes passantes pour augmenter la vitesse du transfert de données. Qui dit bande plus large dit également faisceau moins long. L’industrie des télécommunications devra donc ajouter entre chaque tour existante deux autres structures pour supporter le nouveau réseau. On parle d’une demande de 5000 tours au Canada et 50 000 aux États-Unis et cela par année. » Les perspectives étant très favorables, André Poulin souligne que son produit entièrement en aluminium devrait trouver un écho auprès de l’industrie.

Plus chère l’aluminium ?

On estime le prix, en date d’aujourd’hui, d’une tour de la sorte à environ 155 000$ pièce. L’entrepreneur soutient qu’une structure similaire en acier se détaille à près de 175 000 $. « Oui, le cours de l’aluminium a augmenté significativement dans les derniers mois, mais l’acier également. Chez Remac, nous payions l’acier à 46 cents la livre, il y a un an. Maintenant, le prix tourne autour de 1,51$ la livre. De plus, l’utilisation de l’acier pour ce type de produit exige des coûts supplémentaires. En effet, il aurait fallu galvaniser la tour pour la protéger de la corrosion. Un procédé qui aurait nécessité des délais et des coûts de transport supplémentaires. La légèreté de l’aluminium est aussi un avantage. Une armature de 100 pieds comme la nôtre est trois fois plus légère qu’une similaire en acier. Nous pouvons donc l’héliporté sur le site d’installation préassemblé, pour le client ça représente une économie. »

Une aide régionale

L’équipe de Remac a été supportée par des acteurs comme la Société de la vallée de l’aluminium (SVA) dans l’élaboration de leur projet. L’organisme a notamment aidé l’entreprise au niveau économique et au niveau du réseau de contacts. « Nous avons reçu également le soutien du Bureau de développement économique régional (DER) de Rio Tinto pour trouver un extrudeur d’aluminium. »

André Poulin conclut que son produit n’aurait jamais pu voir le jour sans la présence de deux clients qui ont fait confiance à son équipe en 2020. « Notre première tour de 60 pieds entièrement fabriqués en aluminium a été installé à Saint-Honoré. Ces deux clients nous ont supportés et cela nous a permis d’ériger un prototype et maintenant d’être en mesure de mettre sur le marché un produit mature. »

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