Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’aluminium, une force régionale » publié dans notre édition du mois d’octobre.

SAGUENAY – Après le succès du Colloque Maritime Aluminium, tenu à Gaspé il y a un an, les Créneaux d’excellence en transformation d’aluminium et des Ressources, sciences et technologies marines (RSTM) un second événement. Cette fois, une centaine de participants sont attendus à Saguenay du 16 au 18 novembre.

« Nous espérions 50 personnes à Gaspé et nous en avons eu 77. Nous nous sommes aperçus qu’il y avait beaucoup de maillage à faire. Avec ce succès, nous avons décidé d’en faire une activité annuelle. Ce colloque a beaucoup de potentiel », souligne Lilianne Savard, directrice générale du Créneau d’excellence en transformation d’aluminium. Cette dernière rappelle que l’événement vise spécifiquement les acteurs des secteurs maritime et de transformation de l’aluminium.

Le colloque de 2021 a permis, par le biais d’études réalisées en amont, de démontrer le potentiel de l’aluminium pour la construction navale. « Nous voulions démontrer que l’aluminium était le meilleur matériau à utiliser dans ce secteur. Il est plus cher à l’achat, mais il nécessite moins d’entretien, donc sur le nombre d’années d’utilisation, on épargne beaucoup d’argent. De plus, il est recyclable à l’infini. Nous désirions aussi prouver qu’il y avait un fort potentiel à venir dans ce milieu. »

Édition 2022

De nouvelles études seront présentées pour cette deuxième édition. « Les analyses que nous avons cette année confirment qu’il y a un énorme marché qui s’en vient dans le secteur maritime. Elles explorent aussi quelle est l’expertise qui manquerait pour être capable de développer encore plus ce domaine », précise Mme Savard.

Le colloque de Saguenay sera l’occasion pour les participants de découvrir le centre de soudure par friction-malaxage de l’UQAC et de visiter le Centre des technologies de l’aluminium. « Des démonstrations sont prévues. Nous aurons également des activités interactives pour savoir ce dont les gens ont besoin pour continuer à croître. »

Opportunités d’affaires

Selon Lilianne Savard, des opportunités d’affaires intéressantes seront à saisir, mais qu’il faut travailler en amont afin de s’assurer que la main-d’œuvre et les technologies soient prêtes. « Si on veut que les architectes navals utilisent l’aluminium, il ne faut pas attendre que les devis sortent. Il faut que les techniques et technologies soient disponibles », rappelle-t-elle.

Mentionnons que quelques bateaux ont déjà été réalisés en aluminium, dont un par l’entreprise saguenéenne Coupesag. Celui-ci, appartenant à Tadoussac Autrement, vogue sur le fjord du Saguenay. Un bateau de pêche et quelques navires de la Garde côtière canadienne ont également été fabriqués avec le métal gris.

Mission à Marseille

Des représentants des deux créneaux se sont rendus à Marseille, en juin, afin de découvrir ce qui se faisait là-bas en termes de construction navale en aluminium. « Nous sommes loin derrière eux ! Ils sont beaucoup plus avancés. Ils produisent de nombreux bateaux en aluminium. Pour eux, c’est quelque chose de connu », révèle la directrice du Créneau d’excellence en transformation d’aluminium.

La délégation québécoise a pu rencontrer des organismes, des fabricants et des architectes navals de la filière. Des pourparlers sont en cours avec les représentants marseillais. Entre autres, ceux-ci pourraient être présents lors du Colloque Maritime Aluminium de novembre. « Ils peuvent apporter une expertise. Il y a peut-être des échanges à développer entre eux et nos entreprises. Il y a plusieurs opportunités à saisir. »

Rappelons que le but de ce maillage avec le secteur maritime demeure d’augmenter la deuxième et la troisième transformations d’aluminium au Québec et dans la région. « Mais c’est long de changer les habitudes et les façons de faire. […] On travaille en amont », conclut Lilianne Savard.

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