SAGUENAY – Même après 45 ans, la Brasserie Le Pichetd’Arvida demeure toujours un « success story » au Saguenay avec sa clientèle très fidèle, ses employés qui le sont tout autant et la réputation de son fameux « steak haché à l’oignon », qui est devenu quasiment un produit d’appel.
Fondée en 1974 par Léo Desrosiers et acquis en 1989, quelque temps avant le décès de ce dernier par quatre employés de l’époque, Yvan Dion, Pierre Gagnon, Mario Verdone et André Paré (qui a depuis quitté l’actionnariat de l’entreprise), la Brasserie a bien entendu eu droit à quelques rénovations et mises à jour depuis.
« On connaissait bien l’entreprise. Nous avons pris la relève en conservant les mêmes standards de qualité de nourriture et de service à la clientèle. Vous savez, les gens viennent d’abord pour la nourriture et pour le personnel. Et ça fonctionne toujours bien », souligne Yvan Dion.
Le co-actionnaire Mario Verdone a été le premier chef cuisinier de la Brasserie et il l’est demeuré jusqu’en 2017. « Je travaillais à la Brasserie 1212 à Chicoutimi quand M. Desrosiers est venu me chercher. Plusieurs me demandent la recette du steak haché, et il n’a rien de spécial. La différence, ce sont les épices, la sauce, la cuisson. C’est ma mère qui combinait deux boulettes de hamburger ensemble pour en faire une de steak haché. Il faut dire que les gens ont changé leurs habitudes alimentaires et que les coûts ont grimpé. Il y a 40 ans, on vendait beaucoup de steaks avec le Rib et le T-bone, soit de 500 à 600 par semaine », raconte M. Verdone.
Investissements rentables
Le succès du Pichet sur le territoire du Saguenay et même au-delà de la frontière saguenéenne ne se dément pas. Selon les propriétaires, certains clients sont des habitués depuis une quarantaine d’années.
« Nous sommes chanceux de compter sur une clientèle si fidèle et en plus, elle se renouvelle. Je peux dire que nous vivons nos meilleures années, et ce, même si c’était bien florissant lorsque nous avons acheté il y a 30 ans. Les chiffres sont à la hausse de 30 à 40 % annuellement depuis que nous avons investi 100 000 $, il y a quatre ans. En effet, le steak haché est toujours à l’honneur. Il représente 30 % de notre chiffre d’affaires. On achète plus de 700 $ de viande par semaine », précise M. Dion.
Main-d’œuvre stable
Le Pichet compte 24 employés, dont six cuisiniers. Selon Yvan Dion, la Brasserie vit le même problème de manque de main-d’œuvre qu’ailleurs, mais à plus petite échelle.
« On s’organise pour les garder. Nous les gâtons autant qu’on peut. Il faut croire que ça leur convient car ils demeurent avec nous. Nous avons plusieurs employés qui sont des nôtres depuis de nombreuses années. Christiane Hamel est chez nous depuis 38 ans. Elle a commencé à la plonge et, aujourd’hui, elle est cuisinière », précise M. Dion, qui peut aussi compter sur son associé Pierre Gagnon, qui œuvre sur le plancher depuis 40 ans, tout en s’occupant de la gestion du personnel.
Avenir
Malgré tout, le propriétaire, qui travaille au Pichet depuis 43 ans, avoue que l’avenir n’est pas rose pour les restaurants et les brasseries, notamment en raison du manque de main-d’œuvre.
« Regardez à Québec. La Maison du spaghetti ferme ses portes après 40 ans pour cette raison. Ce n’est pas facile, mais je considère que nous sommes un peu l’exception qui confirme la règle. De plus, à l’âge que je suis rendu, 63 ans, ça ne me décourage pas. J’admirerais un jeune qui se lancerait dans l’aventure. De plus, servir des clients, c’est de plus en plus difficile et c’est normal. Ils veulent en avoir pour leur argent. »
45e anniversaire
Les propriétaires du Pichet souligneront le 45e anniversaire de leur établissement le 25 septembre dans le cadre d’un 5 à 7 avec des bouchées et des cadeaux. « Nous voulons remercier notre clientèle. De plus, il y aura le tirage d’un an d’épicerie chez Métro d’une valeur de 5 200 $ », laisse tomber le responsable de l’administration alors que son collègue Pierre Gagnon œuvre sur le plancher depuis 40 ans tout en s’occupant du personnel.