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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – L’entreprise Construction Nivo-Tech s’associe à l’entrepreneur Jason Fournier pour cofonder Confort Boréal, une PME qui se spécialise dans l’entretien, la réparation, l’inspection et le ramonage de poêles et cheminées. Un créneau peu exploité où la demande est bien présente et où un besoin de mise à niveau des normes de sécurité est requis.

« Jason Fournier était l’un de nos fournisseurs et nous travaillions avec lui depuis deux ans. C’est un entrepreneur dans l’âme qui s’occupait dans ses temps libres à remplir quelques contrats d’installations de poêles et cheminées. De fil en aiguille, après de nombreuses conversations, nous avons d’un commun accord décidé de fonder Confort Boréal. Jason a laissé son emploi et se consacre au projet à 100 % », explique Mélissa Lapointe, directrice générale de Nivo-Tech et copropriétaire de Confort Boréal.

La jeune entreprise a pris forme au mois de février dernier et ses gestionnaires ont conclu que l’installation est un service primordial, mais qu’il ne devrait pas constituer la pierre angulaire des opérations. « Il fallait une plus-value, nous avons alors inclus un service de ramonage et d’inspection visuelle des cheminées. Une décision qui a été payante puisque nous avons constaté que dans 95 % des cas, les installations de nos clients n’étaient pas conformes aux normes de sécurité recommandée par les assureurs. »

Certifier son savoir-faire

Madame Lapointe et son équipe constatent que dans le milieu du ramonage, peu de travailleurs sont qualifiés pour identifier des cheminées ou des installations à risque d’incendie. « Il était important dès le début de démarquer nos services par la qualité de ceux-ci. Nous sommes donc allés chercher les certifications et les attestations de l’Association professionnelle du chauffage (APC). Cela a nécessité un bon investissement et plusieurs heures de formation, mais nous sommes maintenant autorisés à effectuer des inspections visuelles reconnues par les assureurs », souligne la femme d’affaires.

Un enjeu de main-d’œuvre

La période de pointe dans le secteur des poêles et cheminées se situe en automne et en hiver selon l’entrepreneure. Un moment où Nivo-Tech connait une baisse de ses activités. « Confort Boréal vient donc compenser notre période creuse en apportant des contrats. Nous pouvons faire travailler des employés et leur éviter le chômage. Bien sûr, un charpentier-menuisier ne va pas ramoner une cheminée, mais il pourrait installer des équipements. »

Depuis la fin août, le téléphone ne dérougit pas pour Confort Boréal et l’entreprise confie avoir desservi plusieurs centaines de clients. Pour 2022, les gestionnaires sont conscients qu’ils auront besoin d’agrandir l’équipe. « J’aimerais avoir plus de personnel dès maintenant, mais c’est impossible. Outre les ressources humaines disponibles, il y a un enjeu de formation. Nos travailleurs doivent passer par les enseignements de l’APC qui nécessitent un certain moment et par la suite, ils doivent être accompagnés sur une période de plusieurs mois avant d’être 100 % opérationnels. C’est une barrière à la croissance, mais ça assure le professionnalisme de nos équipes. »

Une compétition musclée et des gains à la clé

Se lancer dans le milieu a nécessité un investissement d’environ 25 000 $ pour Nivo-Tech, sans compter l’acquisition d’un nouveau véhicule 100 % électrique. « Nous avons monté un site Internet, fait de la publicité, acheté un conteneur pour stocker l’équipement et fait l’acquisition de plusieurs types de brosses. Si l’on regarde l’ensemble du projet, le montant investi n’est pas très élevé. Nous avons toutefois composé avec un enjeu imprévu. » En effet, le secteur du ramonage semble être un vase clos où les étrangers ne sont pas les bienvenus. Mélissa Lapointe et son équipe déplorent le fait d’avoir reçu des menaces et des tentatives d’intimidation lorsqu’ils ont commencé leur activité. Une situation qui ne les a cependant pas freinés. « Les choses vont bien et nous sommes sûrs de réaliser pour l’année 2022 un chiffre d’affaires oscillant autour du demi-million de dollars », conclut l’entrepreneure.

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