SAINT-HONORÉ – Même s’il se montre très fier de l’analyse commerciale exploratoire de la firme Pethelqui démontre que sa municipalité ne couvre que 29 % de la demande de ses citoyens au niveau des commerces, le maire de Saint-Honoré, Bruno Tremblay, demeure prudent en se donnant quelques années avant d’espérer rapatrier une partie des 64 M$ de fuites commerciales vers Saguenay.
« Je pense à deux ans, car ne n’est pas si facile que cela. Nous sommes à 10 minutes du gros centre de Saguenay. Je m’encourage en pensant que Laval s’est développée au point de devenir la deuxième plus grosse ville du Québec, même si elle est située à côté de Montréal. Saguenay parle d’étalement urbain en raison de notre développement domiciliaire, mais ce n’est pas parce qu’on est collés à elle qu’on ne peut pas vivre. On récupère peut-être des taxes, mais Saguenay obtient 80 % de notre budget de consommation. On veut avoir plus d’autonomie, mais ça ne sera pas facile », avoue Bruno Tremblay.
Près de 10 000 véhicules
Le maire ajoute du même souffle que Saint-Honoré est une ville-transit pour les nombreux villégiateurs et visiteurs de Falardeau et des Monts-Valin avec 9 700 véhicules qui circulent par jour sur le boulevard Martel. Il soutient que le développement de sa ville est en croissance du côté de la population avec plus de 6 100 citoyens permanents, ses 700 élèves dans les écoles primaires et neuf maternelles, en plus de dénombrer de 40 à 50 nouvelles constructions résidentielles annuellement ainsi que 150 transactions dans le secteur résidentiel depuis les quatre dernières années. Saint-Honoré a sept développements domiciliaires avec autant de promoteurs et il y a toujours une centaine de terrains disponibles.
Promoteurs intéressés
« Il y a des promoteurs intéressés à notre territoire, notamment pour construire du marché locatif. Avant d’approcher les bannières, ils n’avaient pas de chiffres pour démontrer qu’il y avait une demande, mais avec notre étude, ils les ont maintenant. C’est sûr que tout cela ne se fait pas en deux mois. C’est un travail de longue haleine.
« Il y a quand même de nouveaux investissements depuis quelques mois. Je pense à la toute récente ouverture de la Boucherie-Pâtisserie La Fine Rebelle qui fait fureur depuis quelques semaines. La Pharmacie Familiprix a doublé sa superficie, Ultramar a investi 3,2 M$ l’an dernier et ils ont un projet de restauration rapide dans leur édifice; le dépanneur Nutrinor/Énergir a changé de bannière et a investi 500 000 $ dans ses installations, et il faut ajouter la nouvelle Microbrasserie Saint-Honoré et l’ouverture de l’Érablière Chez les Filles du Cap bleu sur le boulevard Martel », a énuméré M. Tremblay.
Rappelons que grâce à des calculs standards, l’analyse commerciale de Saint-Honoré en vient à la conclusion que l’offre actuelle laissait place à encore 17 000 pieds carrés pour une épicerie et près de 12 000 pour de la restauration. Il y aurait également un marché pour une superficie additionnelle de 33 000 pieds carrés pour des magasins de marchandises diverses.
« Prenez seulement l’exemple d’une SAQ Sélection. Il y aurait un potentiel de récupération de 4,3 M$ pour notre ville. Ça ne touche pas la compétition, ni la guerre de prix. Nous avons un potentiel de récupération de 3 M$ dans la restauration. C’est important et ça n’enlèverait rien à ceux qui sont déjà là. On souhaite également le retour de services comme un médecin, un orthopédiste, une lunetterie, etc. », de laisser tomber le maire.
Main-d’œuvre
Avec plus de 70 emplois créés lors des derniers mois, on serait porté à croire qu’il y a des difficultés de recrutement, ce qui ne semble pas le cas selon le maire Bruno Tremblay. « Ça ne va pas si pire de ce côté-là. Du moins, les citoyens ne se plaignent pas à nous. Les gens aiment travailler ici, à proximité de leur résidence. Il y a bien sûr des manques dans certains secteurs comme chez les soudeurs, par exemple, mais c’est partout pareil. D’un autre côté, Niobec ne semble pas avoir connu de difficultés à recruter puisqu’ils sont passés de 425 à 450 employés. »