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Maxime Hébert-Lévesque

SAINT-BRUNO – Andrée-Anne Martel, une jeune entrepreneure de la région, vient de lancer vendredi dernier le site internet transactionnel Lapin Orange.com, une plateforme dédiée aux produits et aliments du terroir. Une première initiative qui devrait aboutir par la création, dans les prochaines années, d’un magasin physique.

« J’ai toujours rêvé de posséder un magasin destiné à l’artisanat, à l’art et aux produits du terroir. Lorsque j’ai voulu démarrer mon projet, la pandémie a quelque peu freiné mes rêves de commerce de détail avec pignon sur rue. J’ai donc choisi l’approche web qui me semblait plus sécuritaire pour débuter », explique la jeune femme. En trois mois, celle qui travaille comme designer graphique pour une agence de marketing a réussi le tour de force de monter seule son site internet, en plus de lui donner une identité visuelle. « J’ai un ami programmeur qui m’a aiguillé au niveau du référencement web et à tout ce qui touche la sécurité », confie l’entrepreneure.

« Le défi a été de contacter et de faire connaître mon projet aux artisans de la région. J’ai eu un retour favorable de leur part et c’est en discutant avec eux que j’ai pu fixer des tarifs conséquents avec leurs attentes », précise-t-elle. D’ailleurs, le modèle d’affaires de Lapin Orange est quelque peu similaire aux plateformes comme Amazon. C’est-à-dire que la propriétaire n’achète pas les articles, ils demeurent la propriété des artisans et elle retient une commission sur les ventes. « En contrepartie, je m’occupe d’entreposer les produits, de les mettre en ligne, d’en faire la promotion et de les expédier. Tout ce qui est affiché sur le site est fabriqué ici et nous visons le marché québécois. Ma mission avec le commerce en ligne est de faire rayonner le savoir-faire de la région au-delà de notre territoire ».

Un « Etsy » québécois et plus humain

Les amateurs de produits faits main et de bijoux ainsi que d’accessoires pour la mode connaissent bien la plateforme Etsy. Un géant américain coté en bourse qui propose à ses utilisateurs de vendre des objets qu’ils ont eux-mêmes confectionnés. Malgré ce compétiteur de taille, l’entrepreneure de Saint-Bruno ne se décourage pas. « Etsy c’est tellement gros, c’est une jungle où l’on est en compétition contre le monde entier. Je propose quelque chose à échelle humaine et qui prône des valeurs plus locales. Je pense que les gens qui utiliseront mon service se sentiront beaucoup plus impliqués. D’ailleurs, je compte leur laisser un espace pour qu’ils puissent s’exprimer. En effet, sur mon site internet, la section blogue leur sera dédiée et ils seront invités à y écrire des articles. »

La gestionnaire de lapin Orange compte se distinguer de son compétiteur américain en proposant des aliments. « Puisque ce sont des denrées non périssables, la MAPAQ n’exige rien de particulier pour l’entreposage. Éventuellement, j’aimerais avoir d’autres types d’aliments, mais je conserve ce projet au moment où je disposerai d’un lieu physique. »

Direction la boutique

Présentement, Andrée-Anne Martel explique qu’elle entrepose les produits dans une pièce de sa maison. Une situation temporaire qui ne fait que stimuler son envie de faire le pas vers un commerce physique. « Mon copain commence à être découragé un peu ! Toutefois, j’aurai un magasin avec pignon sur rue avant de louer un espace d’entreposage. Je me suis donné cinq ans pour y arriver. » Originaire d’Alma, la femme d’affaires aimerait bien que son commerce y soit localisé, toutefois elle demeure réaliste. « Je suis du lac et j’aimerais y rester pour le travail, mais l’étude de marché me le dira et j’irai à un endroit conséquent ! »

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