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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Une nouvelle génération reprend les destinées d’Arvida Décoration (FlorDeco Saguenay). D’ici la fin juin, le propriétaire actuel, André Fallu, tire sa révérence en laissant à sa fille, Julie Fallu, et son partenaire d’affaires, Maxime Dufour, les clés du commerce. Une nouvelle réalité attend les nouveaux associés, qui devront mener à bien l’entreprise dans un contexte de pandémie et de rareté de main-d’œuvre.

Le projet de relève chez FlorDeco, une entreprise qui se spécialise dans le revêtement de sol et l’habillage de fenêtre, ne date pas d’hier. En effet, Julie Fallu et Maxime Dufour ont enclenché le processus de rachat en 2015. « Nous avons repris l’entreprise familiale que mon grand-père avait montée au début des années 70, à mon parrain, Ghislain Fallu. À partir de ce moment, nous sommes devenus copropriétaires; toutefois, mon père, André Fallu, est resté actionnaire et tenait le rôle de président. À la fin du mois de juin prochain, il prend sa retraite et nous deviendrons officiellement les seuls dirigeants », explique Julie Fallu.

Transaction de près de 1 M$

Mettre la main sur un fonds de commerce et le bâtiment peut demander d’importants investissements. Souvent, cette réalité freine le processus de relève. « Le commerce étant familial, il a été possible d’échelonner le remboursement sur plusieurs années. Un atout, puisqu’il s’agit d’une transaction de près d’un million de dollars. De plus, nous avons eu le soutien de mon père pour opérer quelques transformations afin de rajeunir l’entreprise. Notamment, en intégrant un nouveau système de gestion informatique et en rénovant la façade du magasin », indique Mme Fallu.

Se concentrer sur un créneau

Bien que l’administration change de main, il n’y aura pas de modification majeure à la vocation du commerce. « Depuis quelques années, nous exploitons le créneau du couvre-plancher et nous avons développé une expertise dans ce domaine. L’idée sera de poursuivre dans cette voie », explique la copropriétaire, qui ajoute que l’entreprise s’est dotée d’une équipe d’installation de revêtement de sol, la positionnant ainsi favorablement face à la concurrence puisqu’elle est en mesure d’offrir un service complet à sa clientèle.

La transformation du marché

La fermeture des frontières et les nombreuses restrictions entourant les déplacements dues à la pandémie de COVID-19 semblent avoir favorisé la sédentarisation, du moins c’est ce que croient les gestionnaires de FlorDeco. « Le budget voyage est devenu le budget rénovation pour bien des familles. Loin de vouloir nous plaindre sur le volume élevé de clients, il faut avouer que cette situation apporte de nouvelles problématiques. » En effet, les matériaux viennent à manquer. La femme d’affaires explique qu’il peut y avoir des mois de délais pour certains recouvrements de sol et que le marché du bois franc connaît une pénurie. De plus, le secteur de la construction, échauffé par une demande toujours en hausse, provoque certains ralentissements. « Nous sommes parmi les derniers intervenants sur un projet de construction neuve, le revêtement de sol est souvent installé à la toute fin. Alors, lorsqu’il y a des retards au niveau des charpentiers ou des peintres, nous écopons à la fin et ça rend la gestion plus difficile. »

Investir dans ses employés

« L’une des choses qui a le plus changé entre aujourd’hui et l’époque de mon père, c’est la gestion des ressources humaines. Si tu veux garder ton monde, tu dois leur offrir plus qu’un job. Une bonne stratégie pour favoriser la rétention, c’est primordial », explique madame Fallu. Comme dans plusieurs autres secteurs, la main-d’œuvre se fait rare et les gens qui pratiquent des métiers comme carreleurs ou installateurs de revêtement souple se font vieillissants. « Nous sommes en train de former nos meilleurs employés en prévision de l’équipe de relève. C’est nous qui déboursons pour payer leur formation. Nous trouvons ça important d’investir dans nos employés. »

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