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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Wake Surf SagLac est une nouvelle entreprise qui offre un service de formation pour le Wake Surf principalement sur le lac Kénogami. Selon le propriétaire, Yves-Yanick Perron, il s’agirait de la seule école de formation pour ce sport au Saguenay–Lac-Saint-Jean. À quelques jours de l’été, l’entrepreneur est sûr de tenir un créneau qui suscitera l’intérêt des amateurs de planche.

Le Wake surf consiste à se tenir en équilibre sur une planche qui se déplace sur la vague de remous d’un bateau de plaisance. L’équipement utilisé pour y parvenir s’apparente à une planche de surf traditionnelle à l’exception près qu’elle est beaucoup plus courte. Gagnant en adeptes depuis les dernières années, cette activité estivale est déjà enseignée dans quelques centres spécialisés à Québec et Montréal et sa pratique est rependue sur l’ensemble du territoire québécois.

« Je travaille dans la construction. À l’été 2015, mon employeur m’a invité à passer un après-midi sur son bateau. L’embarcation était conçue pour le surf et j’ai tenté l’expérience. Étant un grand amateur de sport de planche, j’ai tout de suite eu la piqûre. Contrairement au wakeboard la corde pour le surf est très courte. Tu es donc collé sur l’embarcation et tu entends la musique et tu es près des gens », raconte l’homme d’affaires qui ajoute avoir racheté quelques années plus tard le bateau de son employeur.

Un confinement productif

Au mois d’octobre 2020, Yves-Yanick Perron travaillait sur des projets de construction dans des réserves autochtones. À l’annonce du confinement, le menuisier s’est vu isolé à la maison pour une bonne partie de l’automne et de l’hiver. « Ç’a été l’élément déclencheur. Je tournais en rond chez moi et je me suis dit qu’il était le temps de m’investir davantage dans ma passion. Après quelques recherches, j’ai découvert que des formations en Wake Surf se donnaient à Montréal, mais pas ici. Je me suis assis et j’ai fait mes calculs. Malgré un été plus court en raison de notre nordicité, mon idée tenait la route à ce qui a trait à la rentabilité. »

Un sport nouveau, mais réglementé

Fonceur et décidé, l’entrepreneur a suivi sa formation en secourisme (RCR) et il a entrepris les démarches pour la certification WSWC délivrée par Wake Canada, un organisme qui supervise les compétitions et la pratique réglementée des sports nautiques au pays. Toutefois, un chemin de croix l’attendait. « Je me suis buté à une porte close lors de ma première approche pour obtenir le droit d’enseigner. En effet, Ski nautique Québec n’a plus de président depuis deux ans et l’association est laissée à l’abandon. » L’homme d’affaires devait donc passer directement par Wake Canada. « C’était en anglais et je ne suis pas bilingue. Par chance, ma sœur est venue me donner un coup de main ». Pensant être au bout de ses peines, un manque de ressource humaine est venu obscurcir son projet. « Les formateurs en Wake Surf ça ne court pas les rues ! J’ai dérangé plusieurs gestionnaires afin d’obtenir le nom d’une personne qui pouvait me former. Toutefois, elle n’opérait plus… J’ai communiqué avec et je l’ai convaincu de sortir de sa retraite pour m’aider. Il y a trois semaines, à Québec, j’ai donc suivi mon cours et été accrédité WSWC. »

Un bateau particulier

Le plus gros de l’investissement dans le projet de M. Perron est l’embarcation. Le bateau estimé à plus de 100 000 $ possède des caractéristiques spéciales. En effet, pour générer une vague de remous suffisamment grosse pour le surf, le navire doit avec un fort tirant d’eau. Pour se faire, des ballasts situés sous l’engin peuvent être remplis selon les besoins. « Le navire peut contenir jusqu’à 18 personnes. À vide, il pèse plus de 5000 livres et ses ballasts peuvent stocker 4000 livres d’eau. En plus, un système automatique de gestion des vagues est intégré. »

Des objectifs à définir

Ayant un accès au lac Kénogami, l’entrepreneur viendra chercher ses clients dans le secteur du Portage-des-Roches. Yves-Yanick Perron prévoit atteindre la rentabilité en travaillant un total de 12 heures minimum par semaine. « Je vais m’adapter à la demande. Pour la première année, je n’aurai pas d’employé. Des amis et des membres de ma famille vont se joindre à moi pour me donner un coup de main », conclut l’amateur de surf.

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