N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier sur le commerce de détail présenté dans notre édition du mois de février.
SAGUENAY – Les deux dernières années ont particulièrement été rudes pour les commerces de détail qui ont dû jongler entre arrêt des activités et adaptation aux mesures sanitaires. Toutefois, l’association Zone Talbot ne recense aucune fermeture définitive auprès de ses 600 membres. Le boulevard saguenéen semble immunisé contre la COVID.
« Comme partout dans la province, les commerçants du boulevard Talbot ont connu des moments plus sombres lors de la pandémie, toutefois, dans l’ensemble, ils s’en sont bien tirés. Les échos reçus par nos membres, c’est que dans l’ensemble, les gens auraient fait de bonnes années financières et que certains auraient même engrangé leur meilleur chiffre d’affaires », explique Sophie Tremblay, directrice générale de Zone Talbot. Ces conclusions ont été observées chez les commerçants de détail et la situation, toutefois, a été bien différente pour l’industrie des hôtels, des restaurants et des institutions (HRI) qui ont connu de plus grosses pertes.
Des facteurs favorisants
« Les commerces d’équipements de sport et ceux vendant de l’informatique et de l’électronique semblent avoir moins souffert au cours des deux dernières années », remarque Sophie Tremblay. Certes, le télétravail et la montée en popularité des sports de plein air peuvent avoir expliqué, en partie, les raisons de ce phénomène sur le boulevard Talbot, mais d’autres facteurs sont également en cause.
« La majorité de nos membres ont des commerces de type pignon sur rue. Une caractéristique qui a joué en leur faveur dès les débuts lorsque les centres commerciaux ont été contraints de fermer. » En effet, par suite des mesures sanitaires imposées par les gouvernements fédéraux et provinciaux, les entreprises ayant accès à la rue ont pu rouvrir boutique.
Le boulevard Talbot fait également office de carrefour commercial pour les gens du Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’extérieur. La diversité des commerces qui s’y trouvent augmente significativement l’attractivité. « Talbot est très passant et ça a contribué à son succès. Il s’agit d’un attrait suprarégional puisque même des gens de la Côte-Nord y viennent pour magasiner. Ses grands espaces, ses stationnements, ses restaurants, ses hôtels, ses services et ses magasins de toutes sortes font que les gens sont naturellement portés à y venir lorsqu’ils veulent faire des achats. »
Des mesures mises en place
En tant que Société de développement commercial (SDC), Zone Talbot a le mandat d’offrir des services à ses membres. « Lors de la pandémie, nous avons surtout joué le rôle d’intermédiaire entre le gouvernement et les commerçants. Nous étions la courroie de transmission qui assurait que l’information concernant les mesures sanitaires arrive aux destinataires et que ceux-ci comprennent de quoi il était question. C’était très compliqué au début et nous avons réalisé des tableaux et des infolettres pour démêler tout le monde, surtout les plus petites PME. »
Les chèques-cadeaux ZT (Zone Talbot) ont également été une initiative mise en place pour stimuler les ventes chez les commerçants et les soutenir durant la crise. « Il s’agit d’une carte universelle que le consommateur peut utiliser dans plus de 200 magasins. Nous avons connu un bon succès avec cet outil et cela a engendré des retombées économiques pour nos membres. Nous l’avions lancée en 2020, pour la reconduire en 2021 et nous poursuivrons en 2022. »
Contrer les fuites commerciales
Faire vivre une expérience client aux consommateurs de la Zone Talbot, voilà le mot d’ordre de la SDC. Au cours de la prochaine année, l’attention sera portée sur l’attractivité du secteur afin de prévenir les fuites commerciales.
« Nous ne sommes pas en compétition avec le Lac-Saint-Jean. Notre mission est suprarégionale. Nous nous battons contre Québec et les autres régions. Notre objectif est d’attirer de nouveaux joueurs commerciaux et conserver les acquis. Nous travaillons donc à rendre le boulevard Talbot intéressant et vivant pour inciter les projets commerciaux à venir s’y implanter », conclut Sophie Tremblay.