Dominique Savard
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Dominique Savard

SAGUENAY – À sa 20e année d’existence, Fjord Marine compte sur deux nouveaux propriétaires depuis deux ans, soit Michael Blackburn et Pénélope Gaudreault, 22 embarcations et 16 employés. Avec une flotte évaluée à plus de 500 000 $, l’entreprise, située sur le chemin de la Grande-Anse à La Baie et qui est spécialisée dans la sécurité des travaux maritimes, mise sur l’expansion de ses services, mais surtout à la possible venue de grands projets pour poursuivre sa croissance.

« Nous avons acquis le Club sportif Cap Ouest pour y installer nos embarcations parce qu’il est bien centré avec les mises à l’eau et il est à proximité de l’autoroute. C’est très stratégique aussi du côté des grands projets (Ariane Phosphate, BlackRock, GNL, le pont à Tadoussac) qui sont tous à proximité de l’eau et qui peuvent s’avérer très bons pour fjord Marine. Nous avons aussi augmenté notre flotte de 12 à 22 embarcations depuis que nous avons acquis l’entreprise du fondateur Bruno Savard, capitaine et formateur retraité de la Sûreté du Québec », racontent M. Blackburn et sa conjointe Pénélope Gaudreault.

Parmi les nouvelles acquisitions, on remarque deux bateaux de travail à 125 000 $ l’unité, soit un Alucraft et le « Brunose » (Un clin d’œil à la célèbre goélette canadienne Bluenose 11, nom donné en hommage au fondateur Bruno Savard. La flotte comprend également sept Zodiacs dont un de 27 pieds qui se démonte pour entrer à bord d’un hélicoptère, sept chaloupes de toutes sortes, deux grosses barges et quatre bateaux cabinés.

La sécurité sur les chantiers maritimes

« Chaque fois qu’il y a des travaux à proximité de l’eau, la loi oblige la présence d’embarcations de secours avec des secouristes. Par exemple, on peut penser à la Romaine IV où l’on a délégué une équipe de deux travailleurs pour trois semaines. Je pense aux estacades au port de Rio Tinto, la rénovation du mur de la Réserve navale et du site du Vieux-Port. Notre rôle, notamment, est de donner l’accès aux chantiers aux entrepreneurs avec un bateau de travail. Chaque fois qu’il y a de travaux sur les ponts, les piliers, les ponceaux de rivières, ça prend de la sécurité nautique également. »

« Et quand on utilise une embarcation de travail, la loi nous oblige à avoir une embarcation de secours qui nous suit en permanence. Nous venons aussi d’obtenir un contrat de deux ans avec Hydro-Québec pour transporter des travailleurs sur leurs ouvrages de barrage, nécessitant trois employés, un capitaine et deux secouristes qui œuvreront un peu partout au Québec. »

De contremaître à capitaine

Michael Blackburn a connu Bruno Savard alors qu’il agissait comme contremaître de chantier pour un entrepreneur général qui faisait des travaux à proximité de l’eau. « J’ai toujours été passionné par la navigation et lors de la deuxième année de contrat, c’est moi qui opérais le chantier avec M. Savard comme directeur des opérations. Dix-huit mois plus tard, j’ai laissé mon travail de contremaître pour me concentrer à 100 % à Fjord Marine, notamment comme capitaine et plongeur. » Quant à sa conjointe Pénélope Gaudreault, elle conserve son travail d’infirmière en santé mentale tout en assurant la gestion et la comptabilité de l’entreprise familiale.

L’inspection par drone sous-marin parmi les services

En plus d’assurer la sécurité lors de travaux maritimes, Fjord Marine offre d’autres services tels que la location de bateaux et d’équipage, l’inspection par drone sous-marin, le renflouement de véhicules et la plongée sous- marine. « Nous avons plusieurs modèles de bateaux pour tous types de besoins. Par exemple cet hiver, nous avons loué trois embarcations à la Sûreté du Québec lors des recherches de motoneigistes dans le lac Saint-Jean. La SQ possède déjà le personnel qualifié pour ce genre de recherche, tout comme certains entrepreneurs, mais qui préfèrent louer les bateaux en raison de la complexité des papiers de conformité des embarcations dans la marine marchande. Les gens vont préférer se louer des embarcations et ils n’auront pas besoin de gérer la paperasse », explique Michael Blackburn, copropriétaire de Fjord Marine.

De plus, M. Blackburn ajoute que son entreprise compte dans ses effectifs trois capitaines de 60 tonneaux et moins et des matelots, tous formés par l’Institut Maritime du Québec ainsi qu’auprès de la CNESST. « Il y a des bateaux qui nécessitent un capitaine et chez nous, on en a trois. Ils sont retraités ou préretraités et ça ne les dérange pas de ne pas travailler l’hiver, comme la majorité de nos 16 employés », ajoute la copropriétaire Pénélope Gaudreault.

Le jeune couple, parents de trois enfants de 10 ans et moins, souligne aussi que Fjord Marine offre le service d’inspection par drone sous-marin. Ceux-ci sont utilisés pour l’inspection de piliers de pont, de conduits d’égout, de quais. Ils sont aussi utiles quand le site n’est pas accessible par les plongeurs ou pour une question de sécurité.

« On fait aussi du renflouement de véhicules, surtout dans l’ouest du Québec, en Estrie plus particulièrement. Les lacs ont peu de neige et les voitures s’aventurent sur la glace moins épaisse. Nous sommes appelés au moins de 4 à 5 fois par hiver. Nous participons aussi à des projets de recherche de vestiges dans l’eau. On travaille d’ailleurs sur un documentaire avec la MRC de Memphrémagog sur un ancien barrage du lac Memphrémagog grâce au père de Pénélope, Jean-Marc Gaudreault qui est un plongeur reconnu. De plus, cet hiver, nous avons participé à l’émission Mystères des lacs avec l’historien Samuel Côté qui fait des enquêtes sur des épaves, des travaux effectués sur l’eau, il y a plusieurs années. On s’est occupé de la logistique de l’émission, le matériel, les équipements. »

Grosse saison L’accompagnement de plongeurs dans le Saguenay et Les Escoumins occupe aussi toutes les fins de semaine estivales avec deux embarcations de huit personnes, tant les samedis que les dimanches. « Honnêtement, en raison du COVID, on ne s’attendait pas cette année à faire une si grosse saison. C’est vraiment au-delà de nos attendre. Fjord Marine avait un créneau de la sécurité nautique et un petit peu les bateaux de travail, mais là, on a élargi cela de beaucoup avec la plongée et la recherche. On fait beaucoup d’autres choses. La sécurité demeure toutefois le plus gros pourcentage de nos revenus », de conclure Michael et Pénélope.

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