SAGUENAY – Faisant face à une rareté de personnel, les firmes de génie et les entrepreneurs généraux de la région pourraient compter sur de la relève dans les prochaines années. Humanis offrira, dès janvier, l’attestation d’études collégiales (AEC) en génie civil virtuellement. La directrice du centre de formation continue du Cégep de Chicoutimi, Manon Chapdelaine, a précisé que l’ajout de ce programme a été tout un défi technique, mais qu’il permettra de répondre aux besoins des employeurs.
L’équipe d’Humanis a fait un tour de force en réussissant à dispenser les cours à distance, étant donné qu’il s’agit d’une spécialisation très technique. « C’est une première pour nous d’avoir réussi à avoir une spécialisation axée autant sur le concret. Chez Humanis, nous donnons des formations en ligne depuis plusieurs années, mais il s’agit du premier AEC qui est très axé sur le concret à être suivi presque entièrement à partir de son ordinateur », affirme la directrice Manon Chapdelaine.
Faire découvrir la région
Bien que le programme soit donné à distance partout dans la province, neuf séjours sont prévus pendant les 62 semaines de cours afin de permettre aux étudiants de manœuvrer les différents outils qui seront utilisés pendant leur carrière. Manon Chapdelaine croit également que ces séjours pourraient permettre d’attirer de nouveaux professionnels en sol régional.
« Notre défi était d’offrir quand même des formations pratiques et concrètes. Nous avons donc fait en sorte que nos étudiants se déplacent le moins possible, mais puissent être en laboratoire pratiques le plus souvent. […] Nous souhaitons que ces visites en charment quelques-uns pour répondre aux demandes des employeurs. Nous offrons cet AEC d’abord pour les besoins des firmes régionales », souligne-t-elle.
Déjà 12 inscriptions
L’attestation d’études collégiales formera principalement les futurs techniciens en génie civil sur les ouvrages routiers. Elle ne couvrira pas les ouvrages de bâtiments, portion qui est offerte en intégralité dans la formation technique (DEC). Manon Chapdelaine croit cependant que ce cursus contribuera à répondre adéquatement aux besoins du marché du travail. « Les perspectives d’emploi sont très favorables. Dans le DEC en génie civil, les étudiants sont embauchés bien avant la fin de leur parcours académique, c’est donc dire que les besoins sont importants. Nous voulons diplômer une quinzaine de personnes par cohorte. Pour lors, une douzaine de personnes sont déjà inscrites pour la session qui débutera le 28 janvier 2019 », précise la directrice.
La RAC maintenant offerte
En plus de cette nouveauté, Humanis est la première institution d’enseignement de la province à offrir la reconnaissance des acquis et compétences (RAC) en génie civil. Cette mesure pourrait permettre à des employés qualifiés ne possédant pas la diplomation nécessaire de voir leurs connaissances reconnues au même titre qu’un étudiant formé par le réseau scolaire. « La RAC est un outil très intéressant pour un employé qui cumule, par exemple, une vingtaine d’années d’expérience dans l’industrie. Cela permettra à l’employeur de compter sur quelqu’un d’officiellement qualifié lorsqu’il remplira des appels d’offres. [Les donneurs d’ordres demandent de plus en plus aux entreprises de fournir les CV de leurs employés impliqués dans leurs ouvrages NDLR] », conclut Manon Chapdelaine.