SAGUENAY - Alors que le secteur de la construction continue de faire face à une forte demande de main-d'œuvre, les formations professionnelles, notamment en charpenterie-menuiserie, poursuivent leur essor. Au CFP Jonquière, deux nouvelles cohortes du programme d'Attestation d'études professionnelles (AEP), les formations accélérées lancées par le gouvernement Legault, ont été démarrées, alors que le nombre d'étudiants total a augmenté considérablement ces dernières années.


« Nous avons démarré deux groupes en août, qui sont en train de terminer leur formation ce mois-ci. Avec nos programmes en charpenterie, incluant ceux de Roberval et le parcours Métier-Étude, nous comptons aujourd'hui 130 étudiants en charpenterie-menuiserie au CFP Jonquière. C'est une augmentation notable par rapport aux années précédentes, où nous formions en moyenne 88 élèves », explique Carl Lévesque, directeur du CFP.

La demande pour les métiers de la construction est en forte croissance, particulièrement en charpenterie, en électricité, en réfrigération et en peinture de bâtiment. La plomberie, en revanche, peine à remplir entièrement ses cohortes. Selon M. Lévesque, cette popularité s'explique en partie par les campagnes de promotion du gouvernement, qui ont contribué à une augmentation de l'attractivité et des inscriptions des jeunes de moins de 20 ans.

L'intérêt pour la formation professionnelle est aussi soutenu par des initiatives locales comme le programme « Élève d'un jour » et les Bootcamps construction. « Lorsque les jeunes visitent nos installations et découvrent un environnement de travail concret, ils réalisent rapidement l'attrait de ces métiers. Il est essentiel de leur permettre d'expérimenter avant de faire leur choix, et ces programmes sont un excellent moyen d'y parvenir », précise M. Lévesque.

« Nous voyons de plus en plus de jeunes s'intéresser à la formation professionnelle, ce qui est une excellente nouvelle. Ils perdent moins de temps avant d'entrer sur le marché du travail et profitent d'un parcours très avantageux », souligne-t-il.

La corrélation entre la situation économique et la fréquentation des formations professionnelles est aussi évidente. En période d'incertitude économique, l'intérêt pour ces formations augmente. « Si le gouvernement investit davantage en infrastructures pour stimuler l'économie, ce sont naturellement nos finissants qui participeront à ces projets, que ce soit dans le commercial, le civil ou le résidentiel », affirme M. Lévesque.

Quant au taux de placement des finissants, le CFP ne possède pas de données sur le placement de ses diplômés, mais le directeur précise que la demande dépasse l'offre de formation. « En réfrigération, il y a un besoin régional d'au moins 80 nouveaux frigoristes alors que nous n'en formons pas suffisamment pour répondre aux besoins. L'industrie a de grands besoins et ceux qui veulent y faire carrière trouvent immédiatement leur place », conclut-il.