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Frédérica Fortin-Foster

SAGUENAY – Bien que le taux directeur de la Banque centrale du pays ait légèrement diminué pour atteindre 4,75 %, le marché immobilier demeure compétitif. L’offre reste un problème par rapport à la demande dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« Le marché immobilier reste agressif et rapide. Il n’est pas favorable aux acheteurs, surtout ceux qui acquièrent une première propriété avec un budget inférieur à 300 000 $. La demande est élevée et l’offre est limitée, ce qui entraîne beaucoup de surenchère », affirme Josée-Ann Jomphe, courtière immobilière résidentielle pour le Groupe Sutton.

Faire des compromis

Selon Mme Jomphe, la baisse du taux directeur poussera les personnes qui attendaient avant d’acheter à se précipiter, réduisant encore davantage les opportunités sur le marché. Elle ajoute néanmoins qu’il n’y a jamais de meilleur moment pour acquérir une propriété. Pour elle, le marché immobilier est cyclique, avec des hausses et des baisses constantes.

« Je dis toujours aux premiers acheteurs d’être prêts, eux qui sont de plus en plus nombreux en raison des coûts élevés des logements. Il est important d’avoir des critères, mais aussi d’être disposés à faire des compromis. Il faut agir rapidement et être proactif, car les offres d’achat se font très vite en ce moment. Je vois beaucoup d’acheteurs offrir des dizaines de milliers de dollars de plus que le prix demandé pour des maisons qui ne sont pas clés en main, nécessitant plusieurs rénovations ».

Les attraits du Saguenay–Lac-Saint-Jean, comme la verdure, le fjord et les diverses activités extérieures, incitent les gens à s’y établir. Selon la courtière immobilière, cela pourrait contrer une baisse de l’achalandage du marché les prochaines années.

« Dans les années à venir, une baisse significative de l’activité du marché immobilier n’est pas anticipée. Beaucoup de gens disent attendre une baisse des prix pour acheter une maison, mais ils risquent d’attendre longtemps », explique Josée-Ann Jomphe.

Néanmoins, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) rapporte une augmentation de 39 % des mises en chantier d’habitations dans les centres urbains canadiens. En mai dernier, ce nombre a atteint 21 652, comparé à 15 606 en mai 2023.

Cette hausse annuelle est attribuée à une augmentation de 49 % des mises en chantier de logements collectifs, tandis que celles des maisons individuelles ont progressé de 6 %.

Et le commercial ?

Le territoire régional a été témoin, en mai dernier, d’une baisse significative des transactions commerciales au premier trimestre de 2024.

Selon un rapport récent de RE/MAX Québec, le volume des transactions financières dans cette zone a diminué de 62 % par rapport à l’année précédente, totalisant 21,6 millions de dollars.

« La baisse du volume monétaire des transactions commerciales est significativement supérieure à celle constatée pour l’ensemble du Québec, qui a connu une diminution de 44 % par rapport à la même période l’an passé », souligne Christian-Pierre Côté, directeur exécutif chez Côté-Mercier Service de données, la firme-conseil ayant réalisé l’analyse pour RE/MAX Québec.

Cette baisse positionne le Saguenay–Lac-Saint-Jean parmi les trois régions affichant les plus fortes baisses de transactions commerciales, aux côtés de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (-77 %) et du Centre-du-Québec (-66 %).

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