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Maxime Hébert-Lévesque

SAINT-PRIME – Le Golf Saint-Prime sur le lac (GSP) mise sur le développement des jeunes et des nouveaux sportifs afin d’assurer sa pérennité. En effet, lors des derniers mois, le club a procédé à de nombreux investissements pour construire un centre de développement ainsi que pour adapter une partie de son terrain à la formation des techniques de base du sport.

« L’époque 1998-2006 où le joueur Tiger Woods était à son sommet, les clubs de golfs accueillaient plusieurs nouveaux joueurs inspirés par l’icône sportive. Autour de 2010, le phénomène a commencé à s’essouffler et le sport a vu son nombre d’adeptes décroitre. C’est à partir de ce moment que les clubs ont progressivement délaissé certaines traditions afin de rendre la pratique du golf plus accessible », explique le directeur général du Golf Saint-Prime sur le lac, Junior Juneau.

D’ailleurs, le directeur général en fonction depuis 2019 mentionne qu’en 2015, le GSP avait frôlé la fermeture. « La perte de popularité et la faible démographie étaient deux des nombreux facteurs qui jouaient contre le club à cette époque. Les anciens administrateurs ont dû vendre des terrains afin d’éviter la faillite et procéder à des investissements au niveau de l’aménagement. »

Loin d’être la seule entreprise dans cette situation, le milieu du golf a traversé une crise qui a forcé ses acteurs à repenser la manière d’opérer. « Je pense que les administrateurs ont réalisé qu’il fallait diriger les terrains de golf comme de vraies entreprises. C’est-à-dire en développant des stratégies marketing comme des rabais, des promotions et en assouplissant les règlements vestimentaires. Pour une fois, l’attention a été portée sur les besoins des clients », indique M. Juneau.

Un golf pour tous

Le golf peut être pratiqué par des gens de tous les âges. C’est également une activité qui peut se faire en famille, entre amis ou avec des partenaires d’affaires. « Les différentes associations de notre milieu ont fait un excellent travail d’éducation dans les dernières années pour démocratiser notre sport et faire tomber les préjugés. Chez nous, les gens écoutent de la musique durant leur partie et le port du polo n’est plus obligatoire depuis des années. Le golf est un sport qui a la possibilité d’attirer un grand nombre d’adeptes et il faut capitaliser là-dessus pour pérenniser notre santé financière. Il faut s’éloigner de l’image du club privé destiné exclusivement aux gens riches. »

La gent féminine constitue l’un des segments de clientèle de plus en plus présente sur les terrains. Des soirées et des tournois réservés pour elles sont organisés et sont même très populaires. « Un travail de segmentation de la clientèle a été fait sur la majorité des clubs et l’idée est d’aller chercher un maximum de joueurs. Les coûts et les événements sont pensés en fonction des besoins et des intérêts des joueurs », souligne le gestionnaire principal du GSP.

Tendre la main à la relève

Depuis les ennuis financiers de 2015, le GSP se positionne comme un leader régional dans l’enseignement du golf auprès des jeunes. « La relève, c’est l’avenir et nous nous appliquons à faire de notre terrain un lieu de choix pour suivre une formation. D’ailleurs, notre club investira au cours des trois années à venir 200 000 $ dans l’amélioration de ses installations. L’an passé avec l’aide de la caisse populaire Desjardins, nous avons inauguré un centre de développement. Il s’agit d’un bâtiment équipé de technologies comme des simulateurs où les golfeurs effectuent des frappes dans des filets. De plus, nous avons aménagé une portion de notre terrain pour l’enseignement. Nous y avons introduit des fosses de sable et différents obstacles afin de simuler des situations pour les étudiants. Ceux-ci, situés en bordure des verts réguliers, nos membres n’ont donc pas l’impression d’être envahis lorsqu’un camp de soixante jeunes débarquent durant l’été. »

L’hiver, le GSP prête ses simulateurs à la polyvalente de la Cité-Étudiante de Roberval. Une initiative qui permet d’optimiser la technologie et de faire la promotion du sport. « Nous disposons d’un local de 4000 pi2 où nos équipements sont installés pour la clientèle scolaire de jour. L’école a pour objectif de monter des activités parascolaires et une concentration golf. De plus, la municipalité de Roberval reprend les opérations de notre local le soir pour louer la technologie aux adultes qui veulent se perfectionner. Nous récoltons l’argent des locations », commente Junior Juneau.

Une bonne année en perspective ?

La pandémie n’a pas été trop difficile pour les clubs de golf. Au pire de la crise, la majorité des sports étaient annulés et plusieurs sportifs ont découvert ou redécouvert le golf. « 2020 et 2021 ont été des années exceptionnelles. Des hausses d’achalandage sur les terrains de partout dans la région de l’ordre de 15 à 20 %. »

Pour 2022, le directeur général demeure conservateur sur les prévisions au niveau de l’achalandage. Il mentionne, entre autres, que plusieurs facteurs pourraient nuire au rendement. « Notre bassin démographique à Saint-Prime n’est pas très élevé, nous misons beaucoup sur le tourisme et les joueurs de partout en région. Le prix de l’essence qui est en hausse nous préoccupe. De plus, la saison a commencé tardivement à cause de la neige. Nous restons confiants, mais connaitre une augmentation aussi significative que celle des dernières années semble difficilement atteignable », conclut Junior Juneau.

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