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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – L’accompagnement par une coach professionnelle a été l’une des clés de l’intégration de la fille des propriétaires à l’entreprise AMEC Construction. Mais une démarche de coaching peut être bénéfique pour une organisation de différentes façons, explique la coach professionnelle certifiée et copropriétaire de Le Bureau – Milieu d’affaires, Audrey Tremblay.

Dans le processus de relève, celle qui possède plus de 15 ans d’expérience, certifiée depuis 2011 auprès de la Fédération internationale de coaching et spécialisée en gestion, a accompagné plusieurs familles. Elle intervient généralement avant que les entrepreneurs soient au stade de céder leur PME. Elle précise qu’elle n’accompagne pas le processus de relève proprement dit, puisqu’il existe des conseillers qui font ce travail, mais plutôt en ce qui a trait à la logistique de travail.

« J’interviens au stade où les enfants arrivent, bien longtemps avant que les parents pensent à quitter l’entreprise. […] Je les aide à gérer l’entreprise comme telle, et non pas comme une famille. Souvent, départager quand on est une famille versus quand on est une équipe de travail, ou une équipe de direction qui prend des décisions pour le futur de l’entreprise, c’est un défi », indique-t-elle.

Lorsqu’elle accompagne des gens dans un processus de relève, elle leur fait passer des tests de personnalité, qui permettent de mieux connaître leurs forces et leurs profils dans un contexte d’affaires et, ainsi, de mieux communiquer, collaborer et se compléter. La coach professionnelle aide par exemple les parents à aller chercher à l’avance les ressources qui pourront assurer la continuité de leurs tâches lors de leur départ et épauler leur relève dans la gestion de l’entreprise. « On ne peut pas aller recruter ces gens-là deux ans avant le départ à la retraite. Je les aide à aller chercher des gens pour bien les compléter et les remplacer », souligne Mme Tremblay.

Meilleure communication

Une coach, en étant neutre, peut aussi permettre des discussions plus complexes au point de vue émotif et amener à mieux communiquer. Elle travaille aussi la structure, la répartition des tâches qui se trouve modifiée par l’ajout d’une nouvelle personne dans l’équipe de direction, le développement de la gestion des affaires, etc. « Les enjeux de famille, les logiques d’affaires, les problèmes de communication, la structure, l’organisation, ce sont des choses qu’on retrouve souvent dans les dossiers. Laisser la place, le lâcher-prise est toujours un défi… », précise Audrey Tremblay.

La coach donne aussi des outils, des exemples de fonctionnement dans des organisations non familiales. « Une coach, ça pose des questions, ça propose des solutions et le client remet ça à sa main, pour ne pas se dénaturer non plus dans le processus », explique Mme Tremblay.

Accompagner les gestionnaires

Audrey Tremblay accompagne également, et principalement, les gestionnaires. Dans ce cadre, une coach professionnelle peut les aider à développer leurs habiletés de gestion. « Un gestionnaire qui a des enjeux, qui veut améliorer ses habiletés en communication, stratégiques, politiques, gestion du temps et des priorités, travail en équipe, ce sont des choses qu’on peut travailler ensemble », précise-t-elle.

La démarche débutera par un plan de coaching, auquel le patron peut participer pour déterminer les objectifs. « Quand j’ai un client qui arrive, je vais être avec lui pour une période de six à neuf mois. Je le vois une fois aux deux semaines, pour des rencontres d’une heure. Les rencontres sont liées à des objectifs cernés au départ par son patron ou à partir de ce que lui m’a indiqué. On fait le point sur ce qu’il a expérimenté, comment ça s’est passé. Il va avoir des devoirs à faire aussi comme des lectures, le visionnement de vidéos, des exercices d’observation dans lesquels il va se mettre dans de nouvelles situations pour développer de nouvelles compétences », explique la coach. Il s’agit d’un processus transformationnel, l’objectif est que le changement perdure à long terme et que le client puisse devenir autonome.

Dans la région, quelques coachs professionnels exercent. Quand il s’agit de choisir, Audrey Tremblay souligne l’importance de la connexion. « Il faut prendre le temps de bien le choisir. Il faut vraiment qu’il y ait un bon fit, une connexion. Finalement, il faut se renseigner. Quelles sont sa formation, ses certifications et est-ce que c’est à jour », conclut-elle, ajoutant que la Fédération internationale de coaching édite un répertoire des coachs par région.

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