SAGUENAY – « En 2020, nous misons sur la région en travaillant de concert avec les autres chambres de commerce du Saguenay–Lac-Saint-Jean afin, notamment, d’échanger sur nos enjeux et prendre des positions communes. » Tel est le vœu exprimé par Carl Laberge, président et Sandra Rossignol, vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord(CCISF), pour la prochaine année.
Les deux intervenants confient que ce rapprochement avec les cinq autres chambres de commerce du Lac-Saint-Jean s’est amorcé lors de l’organisation du débat régional fédéral 2019 présenté le 9 octobre dernier.
« Nous avons convenu qu’à partir du 20 janvier, nous tiendrons une rencontre par mois tous ensemble pour partager nos enjeux. Ce type de rencontre est vraiment une première. Dans le fond, le but est de travailler beaucoup plus avec le Regroupement des Chambres non seulement pour appuyer le développement des grands projets régionaux comme GNL Québec, Métaux BlackRock et Arianne Phosphate, mais aussi pour pousser d’autres enjeux comme les agrandissements des usines d’Alma et AP60, le Publisac, les infrastructures comme la téléphonie cellulaire dans des endroits moins accessibles, le développement du gaz naturel autour du Lac, la technologie et Internet haute vitesse, le transport ferroviaire, la rareté de main-d’œuvre, de conserver les acquis comme la forêt, etc. tous ces dossiers existaient auparavant, mais on ne les poussait pas ensemble comme réseau », précisent Mme Rossignol et M. Laberge.
Les membres jeunesse aussi
Sandra Rossignol rappelle qu’il y a 10 grandes Chambres sur les 140 au Québec et la CCISF en fait partie.
« La Fédération nous dit qu’il est important de travailler ensemble et qu’on est plus pesant quand on parle d’une seule voix. Il faut que les bottines suivent les babines et qu’on en fasse autant sur la scène régionale. C’est la même chose avec le Regroupement des Jeunes chambres de commerce. Simon McNicoll est notre VP Jeunesse et notre désir était de renforcer nos liens avec les jeunes », affirme celle qui fait partie d’un comité consultatif de cinq DG au Québec qui est consulté quand il y a des projets à la Fédération québécoise des Chambres de commerce. « Les membres Jeunesse veulent de plus en plus être impliqués dans le débat. Avant, on pensait seulement au réseautage, mais aujourd’hui, on veut participer et s’impliquer », précise M. McNicoll.
De son côté, le président Carl Laberge ajoute que son organisme fait partie, avec le Regroupement des Chambres de commerce du Saguenay–Lac-Saint-Jean, des initiateurs du Mouvement Je crois en ma région.
« On va continuer à appuyer cette initiative-là. Nous sommes heureux de voir qu’il y a des gens qui commencent à sortir et que nous avons beaucoup d’appuis dans la région. On voit que c’est un mouvement qui va devenir fort. On veut continuer d’appuyer les grands projets, ainsi que d’autres grandes initiatives dans la région que l’on veut développer ou conserver. En fait, nous sommes en appui au développement économique. Notre message, a priori, on dit qu’on en veut des projets et on les encourage à faire les démarches pour nous démontrer que ce sont de bons projets viables pour la région. »
L’enjeu de la main-d’œuvre
L’enjeu de la main-d’œuvre demeure le principal besoin des membres de la CCISF, tout comme la croissance économique. « C’est la raison pour laquelle j’ai accepté la présidence du Conseil régional des partenaires du marché du travail (CRPMT) parce que la main-d’œuvre est l’enjeu numéro un », souligne Sandra Rossignol.
De son côté, Carl Laberge signale que la région ne vit pas la même réalité qu’ailleurs au Québec au niveau de la croissance économique. « On est la province qui a le meilleur taux de croissance au Canada, mais nous ici, on fait du sur place. On perd encore du monde aux profits des autres régions et les prévisions parlent de 15 000 personnes en moins d’ici 2040. Ça veut dire qu’on nous prédit que l’exode va continuer. On veut faire mentir cette statistique et inverser les tendances. On est capable de le faire et c’est pourquoi on a besoin d’un électrochoc économique et offrir de bons emplois. »
Bons emplois
Selon les statistiques émises par les deux intervenants, 27 000 personnes ont quitté la région entre 1996 et 2016. On perd encore en moyenne 600 personnes par année.
« Et c’est avec de bons emplois qu’on peut espérer les faire revenir. C’est le principal facteur d’attraction. Les indicateurs au niveau de la construction prévoient des augmentations dans tout le reste du Québec et ici, dans le résidentiel, on parle de -30 % pour la prochaine année. De plus, on doit être une des seules régions au Québec où la valeur des propriétés a baissé au dernier rôle. On n’avait jamais vu cela dans les 30 dernières années. Il faut travailler là-dessus en 2020 pour essayer de mobiliser et d’accueillir des projets pour que la région continue sa croissance économique. Elle est stagnante, et si ça continue, elle va décliner. Il faut se diversifier et ne pas compter uniquement sur l’aluminium et la forêt », ont laissé tomber le président et sa directrice générale.
Course des Starts up et Leadership au Féminin
La programmation de Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF) se bonifiera de deux nouveautés en 2020. La course des Stats up et la cohorte Leadership au Féminin. Ces deux activités s’adressent respectivement aux entreprises en démarrage et aux femmes d’affaires professionnelles et gestionnaires, de la région.
La course des stats-up se tiendra les 27 et 28 janvier et mettra en compétition huit entreprises en démarrage de la région. « Les participants suivront des formations et la journée finira avec un concours de joute orale “pitch” dans une arène, dans un style de combat de boxe. Deux personnes débattront à la fois. Il y aura un seul et unique gagnant qui représentera la région lors de la finale provinciale. C’est une première dans la région, mais Québec en sera à sa deuxième édition. La course s’adresse aux entreprises de moins de 24 mois d’existence. Nous avons reçu plusieurs inscriptions et nous en avons conservé huit », explique le vice-président Jeunesse de la CCISF, Simon McNicoll.
Leadership au Féminin
Par ailleurs, à compter du 15 janvier, une quinzaine de femmes d’affaires de la région seront en formation afin d’être davantage outillées pour rayonner et accéder à des postes de direction élevés. Ainsi, ce nouveau programme de la CCISF s’étalera sur une période de neuf mois et permettra aux participantes d’être entourées par 31 ambassadeurs, 29 femmes et deux hommes de la région. Ces derniers ont accepté bénévolement de les encadrer en offrant une formation, un témoignage, de l’accompagnement ou en se rendant disponibles pour du mentorat afin de construire autour d’elles un écosystème de relations d’affaires.
Lors des deux rencontres mensuelles d’une demi-journée, les participantes auront droit à des ateliers-échanges et d’une conférence sur les thèmes suivants : Reconnaître ses compétences, enrichir son sens politique et son réseau d’influence, s’élever grâce aux changements, croître en laissant sa marque, rayonner par la communication, briller en tant que leader. Le 10 juin, on a prévu une journée “Boot camp” à la Base de Bagotville où des activités sur le leadership seront organisées, tel un camp de recrues en démarrage. Nous avons reçu 22 candidatures et nous en avons retenu 15. Ce programme existe à Québec depuis deux ans et nous avons acheté la franchise pour aider nos femmes d’affaires à se propulser vers l’avant », explique Sandra Rossignol.
François Legault au gala ?
Parmi les autres activités de la CCISF cette année, rappelons la tenue du Gala économique qui aura lieu le 16 avril. La date limite pour déposer sa candidature est le 7 février. Après avoir reçu le PM du Canada, Justin Trudeau l’an dernier, les organisateurs du Gala souhaitent accueillir cette année le premier ministre du Québec, François Legault. Les différents rendez-vous Économiques, Politiques, Technologiques, Jeunes Entrepreneurs, Formations sont toujours au programme en plus d’événements en partenariat comme la Grande tournée manufacturière de la FCCQ et Un emploi en -sol québécois.
Autres textes à lire :
CCIDM | Rareté de main-d’œuvre et l’achat local
CCIN | La main-d’œuvre demeure le nerf de la guerre
CCILSJE | Des actions pour l’enjeu de la main-d’œuvre
La CCI de Roberval vise la fusion avec Saint-Félicien
CCI de Saint-Félicien | 2020 sera une année d’entraide régionale