N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Développement minier : les projets miniers et leurs enjeux au Saguenay-Lac-Saint-Jean et au nord du Québec », publié dans notre édition du mois d’octobre.
SAGUENAY – La nouvelle mouture du CA de la Société de l’ingénierie, de l’entretien et de la fiabilité(la SIEF est une des dix sociétés liées à l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole) a de grandes ambitions : faire évoluer l’industrie minière sur la voie de la fiabilité. Pour Jean Vavrek, le nouveau président de l’organisme, la stratégie est d’implanter une approche et des technologies éprouvées dans d’autres secteurs industriels. Il souligne que le milieu minier est toujours ancré dans des approches traditionnelles, tant au niveau de l’exploitation que de la transformation.
« Le cœur de ce que l’on fait doit servir dans tous les secteurs de l’industrie », lance celui qui se considère bien entouré, secondé par un conseil d’administration formé de spécialistes chevronnés dont l’expertise en fiabilité est reconnue. D’ailleurs, deux membres du CA de la SIEF résident dans la région, soit Dominique Privé (STI Maintenance), qui agit comme 1er vice-président, et Pierre-Luc Dufour (Niobec), qui siège à titre de directeur. En entrevue avec Informe Affaires, les trois membres grandement impliqués à la SIEF sont unanimes : l’industrie minière doit passer d’un mode réactif à un mode préventif.
« Il y a beaucoup d’approche pompier dans le monde minier […] Il faut que les opérations et la gestion des actifs soient davantage en mode préventif », lance Dominic Privé, qui estime qu’au-delà de la rentabilité, il s’agit aussi d’une question de santé, de sécurité et d’environnement. L’homme explique que ce changement de mentalité doit passer par la formation et la promotion. La SIEF se prépare d’ailleurs à tenir des mini-colloques ou conférences, dans la région et ailleurs au Québec, où les acteurs intéressés de tous les domaines industriels seront conviés.
Défis des cycles économiques
Un des défis identifiés par le président de STI Maintenance est lié aux cycles économiques mondiaux du secteur de métaux. « Nous devons transporter ce qui se fait de mieux dans les autres secteurs de l’industrie, notamment l’aluminium. […] Toutefois, un des problèmes, ce sont les cycles miniers. Dans les périodes où ça va moins bien, les fonds manquent et les programmes de fiabilité sont souvent les premiers coupés », explique-t-il. Pour Pierre-Luc Dufour, ingénieur fiabiliste chez Niobec, le défi est de démontrer le potentiel d’économie de la fiabilité et aussi de convaincre gestionnaires et employés du bien-fondé de cette approche. « C’est un défi de démontrer que c’est rentable. […] C’est valorisant d’être pompier, la fiabilité, c’est moins sexy. Il faut faire la démonstration que la fiabilité, ça goûte bon aussi », image-t-il.