SAGUENAY – Les gestionnaires du Carrefour environnement Saguenay (CES) qui ont réalisé l’implantation d’une première installation de recyclage et traitement de matériel informatique et électronique au Nouveau-Brunswick (NB), en novembre dernier, préparent déjà une deuxième phase visant l’expansion de l’entreprise d’économie sociale dans les provinces maritimes, notamment en lorgnant du côté de la Nouvelle-Écosse (NE).
La nouvelle a été confirmée récemment à Informe Affaires par les deux principaux acteurs du CES qui sont à l’origine de cette percée à Edmundston, soit Bertrand Tremblay, PDG, et Réjean Pilote, directeur des affaires. « Nous sommes bien installés dans notre bâtiment près de l’autoroute et tout ce qui sort du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse passe à côté de notre usine. Nous sommes donc en train de discuter avec des partenaires de la Nouvelle-Écosse, mais également d’autres provinces maritimes pour traiter bien davantage de matériel. On n’a pas de limite, on connait la chanson », lance en boutade Bertrand Tremblay en parlant de l’expertise du CES.
Potentiel de 25 000 tonnes
Selon les deux gestionnaires, cette première tête de pont dans les maritimes, qui a nécessité des investissements de quelque 3 M$, permet de traiter, pour le moment, environ 800 tonnes d’électronique sur une possibilité de 4 000, seulement pout le NB. À titre comparatif, l’usine de Saguenay traite 6 000 tonnes provenant de plusieurs régions du Québec. Le potentiel total des provinces de l’Atlantique serait de 25 000 tonnes, selon Réjean Pilote, ce qui permet à l’entreprise saguenéenne d’espérer prendre beaucoup de place sur ce marché, même si la priorité à très court terme est d’augmenter progressivement le volume local de l’installation d’Edmundston. L’homme explique par ailleurs que la gestion, l’administration et le contrôle de la qualité de l’installation néobrunswickoise se fait entièrement à partir des bureaux de CES à Chicoutimi.
Le Saguenay aussi en croissance
De son côté, la nouvelle usine de Saguenay, qui vient tout juste d’être inaugurée (septembre dernier) roule déjà à plein régime, si bien que l’équipe en place prépare déjà un projet d’agrandissement. Celui-ci vise à doter le site d’un entrepôt supplémentaire de 7 200 pieds carrés, qui sera équipé de trois débarcadères. Ces espaces supplémentaires, qui coûteront plus de 1 M$, permettront notamment de recevoir le les équipements d’un nouveau service qui sera bientôt offert au CES de Chicoutimi, soit le traitement des « gros encombrants ».
Il s’agit de la récupération des pièces, matériaux et des fluides constituant les gros électroménagers (frigos et congélateurs surtout) qui sont mis au rebut à Saguenay et aux alentours. « Nous sommes installés sur un terrain de 227 000 pieds carrés, nous avons donc beaucoup de potentiel de développement. Nous envisageons de construire deux autres bâtisses et d’acquérir des équipements spécialisés au cours des prochaines années. Nous venons de fêter notre 20e année d’existence et nous préparons les vingt prochaines », déclare Bertrand Tremblay.
Une mission sociale avant tout
Malgré ces succès d’affaires, ce qui motive surtout les gestionnaires du Carrefour environnement Saguenay, c’est la mission sociale de l’organisation, qui a permis, depuis la fondation du CES en 1997, de donner la chance à des centaines de personnes, considérés comme des exclus, quelquefois pour des problématiques de santé mentale, de vivre des programmes d’insertion professionnelle et sociale uniques. Grace aux surplus dégagés par les opérations, plusieurs de ces employés ont évolué positivement et sont devenus des actifs pour la société. « Tous les gens qui ont des postes de responsabilité chez nous sont passés par nos programmes. Ils servent ainsi de modèles à suivre pour ceux qui passent chez nous », lance en guise de conclusion Réjean Pilote.