N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Transport : un nouveau virage pour l’industrie » publié dans notre édition du mois de mai.
SAGUENAY – Développer le port et le transport maritime sur le Saguenay de façon durable, c’est l’orientation que souhaite prendre l’administration portuaire locale. Celle-ci a d’ailleurs adopté une politique en ce sens en 2021, en plus de participer à un projet-pilote de gestion environnementale proactive.
« Le volet développement durable (DD) des activités du port et de la zone industrialo-portuaire est un de nos objectifs prioritaires », indique d’entrée de jeu le président-directeur général de Port de Saguenay, Carl Laberge. L’administration portuaire s’est donc fait accompagner par la Chaire en écoconseil de l’UQAC et le Centre québécois de développement durable (CQDD) pour l’élaboration de sa politique en la matière.
Les échanges avec la communauté sont un des aspects que les gestionnaires du port souhaitent développer. « Le comité de bon voisinage nous permet d’avoir un bon lien de communication avec nos voisins. Nous présentons ce que nous faisons, nous recueillons leurs commentaires pour nous améliorer dans nos actions. Nous voulons faire connaître nos activités et rapprocher le port de la population. Nous souhaitons que les gens s’approprient le volet maritime », précise M. Laberge, rappelant que son organisation participe aussi à plusieurs associations et comités en lien avec le DD.
Croissance durable
Carl Laberge croit qu’il est possible d’assurer une croissance du transport maritime sur le Saguenay de façon durable, notamment en raison de la faible intensité du trafic actuel. Il rappelle que la rivière compte actuellement environ la moitié (250) des navires commerciaux qu’elle accueillait dans les années 80. En comparaison, le fleuve Saint-Laurent accueille 5 000 navires par an.
« Avec l’augmentation des connaissances, la capacité de navigation du Saguenay, les technologies qui vont arriver, le Saguenay va pouvoir continuer d’être un bon chenal de navigation et de connaître une croissance dans ce domaine. Il y a moyen de le faire sans causer préjudice à l’environnement », affirme-t-il.
Comprendre les impacts
C’est d’ailleurs dans le but d’accroître les connaissances sur le milieu dans lequel le Port de Saguenay évolue et l’impact de ses activités sur son environnement que les dirigeants de l’organisme ont choisi de prendre part au projet-pilote Enviro-Actions. Mis sur pied par l’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST), celui-ci prévoit la mise en place de plusieurs systèmes de captation en continu des données sur la qualité de l’air, de l’eau et de l’environnement sonore. Les gestionnaires des zones portuaires recevront ces informations en temps quasi réel. L’utilisation de l’intelligence artificielle permettra aussi d’automatiser les alertes.
« Nous voulons bien connaître le milieu, savoir ce qui s’y passe de manière générale, pour être capable de comprendre quels impacts nous pouvons avoir au niveau de nos opérations. Ensuite, nous pourrons agir en mode préventif », explique le PDG de Port de Saguenay.
Mammifères marins
La protection des bélugas dans le Saguenay est un enjeu bien connu dans la région, mais Carl Laberge estime que l’augmentation des connaissances en la matière va permettre de mieux orienter les actions. « Nous pourrons prendre de meilleures décisions au sujet de la navigation, adapter le comportement des navires à ce qui se passe de manière directe en utilisant les nouvelles technologies. »