Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Le Transport : un actif stratégique pour la région », publié dans notre édition du mois de mai.

SAGUENAY – La pandémie de COVID-19 soulève son lot de questionnements tant dans le public que chez les travailleurs. C’est en période de crise que le rôle essentiel des associations se révèle au grand jour. La Corporation des camionneurs en vrac de la région 02 (Saguenay-Lac-Saint-Jean) répond présente à ses membres depuis le jour 1 du confinement.

Dans la région, ils sont 330 particuliers et petites PME à détenir un permis de camionneur artisan. Jusqu’à présent, la crise sanitaire ne les avait que partiellement touchés. Si l’on remarque un ralentissement dans les contrats, c’est dû à la demande pour le sel de déglaçage qui est réduite. Une situation normale à cette période de l’année.

C’est la reprise du secteur de la construction qui inquiète Daniel Tremblay, directeur général de la Corporation des camionneurs en vrac de la région 02 (CCVR02). « Nous prévoyons une augmentation des coûts due aux nouvelles mesures sanitaires. C’est la distanciation sociale qui représente le plus gros défi. Moins d’employés par camion se traduira par plus de camions sur les routes et, inévitablement, de plus grandes dépenses reliées au transport ». Il termine en ajoutant que « la facture risque d’être absorbée par le contribuable ».

Les travailleurs sont prêts

Moins de travailleurs sur une même tâche, moins d’employés à bord d’un seul véhicule et des mesures sanitaires strictes : le secteur ne sera plus le même. Toutefois, les acteurs du milieu ne sont pas en terrain inconnu, comme l’explique M.Tremblay. « Dans la construction, il y a toujours eu des normes à respecter selon le chantier et le client, nos travailleurs sont habitués. Dans le cas de la COVID-19, c’est simplement d’apprivoiser de nouvelles exigences. Nous ne préétablissons pas de stratégie commune pour nos membres. Nous allons traiter les dossiers à la pièce. Il ne sert à rien d’acheter des masques ABC si, par la suite, les clients demandent des visières ».

Une corporation aidante

Normalement, le rôle du directeur et de son équipe au sein de la CCVR02 est de voir à la bonne tenue des ententes avec les donneurs d’ouvrages et de s’assurer de la répartition équitable du travail et des contrats aux camionneurs artisans. Si la mission ne change pas, elle en est quelque peu transformée. « Nous sommes la courroie de transmission entre l’information qui provient du ministère des Transports et nos travailleurs. En plus de répondre à leurs interrogations, nous les guidons dans les différents programmes et subventions auxquels ils ont droit. Depuis le début de la crise, nos six bureaux de la région jouent un rôle de service-conseil ».

Des conséquences administratives

C’est le côté administratif qui souffre le plus des mesures émises par le gouvernement Legault. Le cas des SAAQ en est un bon exemple. Souvent situés dans les centres commerciaux, ces points de services étatiques sont quelquefois fermés. Cela cause des soucis auprès des camionneurs, qui doivent la plupart du temps se faire identifier en personne pour avoir accès à des permis ou des plaques d’immatriculation. Du côté de la CCVR02, les mesures de distanciation rendent impossible leur assemblée générale annuelle avec la Commission des transports du Québec. Cette situation ne peut durer très longtemps puisque c’est la Commission qui supervise et accrédite les opérations de la Corporation des camionneurs en vrac de la région 02.

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